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28 novembre 2022 1 28 /11 /novembre /2022 10:08

Encore un peu et ce sera Noël et la trêve des confiseurs. Mais, si on fait attention à ce qui se passe autour de nous (et ailleurs) on est surpris par ce qui peut paraître un épisode pendant lequel rien d’important ne se passe. A tel point que l’on s’occupe de vieilles lunes : interdire la corrida ou inscrire l’IVG dans la constitution.

En apparence seulement : jetons-y un coup d’œil, ce sera un pot-pourri, on apprendra peut-être quelque chose.

Le sentiment, quasi-général, selon lequel rien ne se passe, à part les « chiens écrasés » qu’on appelait avant « faits divers », renforcé par l’évidente suspicion que demain sera moins bien qu’aujourd’hui, nous laisse contempler - tous media confondus - un monde qui se serait arrêté. Chez nous la litanie d’assassinats de jeunes filles, les rixes de « djeunes » qui laissent sur le pave dernièrement un gosse de 14 ans frappé avec un marteau, un paysage politique dominé par un ectoplasme gouvernant le pays et une assemblée nationale devenue un cirque.

Bon, essayons, quand-même, puisque le titre du texte est « pot pourri » de voir ce que l’on peut voir aux Etats Unis, en Ukraine, et naturellement, en France.

ETATS UNIS – les élections de « midterm » ont donné une majorité aux républicains. On s’évertue à nous convaincre qu’étant très faible (trois ou quatre mandats) les démocrates n’ont perdu les élections que de peu. Ce qu’il y a retenir, cependant, c’est que le vote en faveur des républicains dépasse de 3 millions celui de démocrates (50,7 millions vs 47,7 millions). Mais, je crois, il faut comprendre que les choses sont un peu plus compliquées. Regardez la carte indiquant les résultats dans les 50 états américains :

Ce que la carte nous dit c’est que à l’exception du Nevada, Hawaï et quelques autres petits états, les démocrates « tiennent » les deux côtes Est et Ouest et que l’énorme majorité des territoires des Etats Unis se reconnaissent dans les républicains. Agriculture, extractions de matières premières, industries – la vraie vie du pays est républicaine. Les deux côtes – l’Est culturellement aristocratique et le Ouest entièrement dominé par Hollywood et le « Big Tech » maitrisent cependant les destinées des Etats Unis. Jusqu’à quand ?

Ce qui est en train d’advenir c’est, sans doute, une période de stagnation pour les affaires intérieures et des changements sérieux pour les affaires extérieures. La raison majeure, bien sûr, c’est le fait que le Congrès républicain va tenir les cordons de la bourse que le Président démocrate (avec un Sénat lui aussi démocrate) a utilisé pendant les deux années depuis sa prise de mandat. La dette américaine de 2019 (20.768 Milliards $=108,8% du PIB) est maintenant de 30.000 Milliards de $ soit 120 % du PIB projeté pour l'année (25.346 Milliards)- (Google, countryeconomy.com). Augmenter de 50% la dette du pays en deux ans, aucun Président n’a fait mieux jusqu’à Monsieur Biden. Certes, d’une certaine manière les Etats Unis peuvent se le permettre car ils peuvent faire marcher la planche à billets ad libitum. N’empêche que tout nouveau né aux Etats Unis porte, déjà, sur ses épaules une  dette de plus de 76.000$ ! Voilà - à grands traits - le résultat de la Présidence Biden à ce jour. Naturellement, on devrait regarder aussi ce qui se passe du côté des affaires extérieures – la confrontation avec la Chine, les relations avec le Moyen Orient (surtout avec l’Arabie Saoudite pour tout ce qui touche au gaz et au pétrole), la guerre en Ukraine (et, corrélativement, les relations avec une Russie échappant à tout comportement raisonnable) et aussi avec une Europe qui ne sait pas se défaire de la tutelle américaine mais qui rue dans les brancards dès qu’elle a la possibilité de le faire.

Ukraine - La Russie a inconsidérément commencé à bombarder et envahir l’Ukraine, une Ukraine pauvre voisine, avec un PIB par habitant de 1/3 de celui de la Russie. Au lieu de l’opération spéciale militaire "petite guerre victorieuse", la Russie subit, neuf mois après, une multitude d’événements désagréables.

En clair, elle a perdu (rendu) environ 40 % des territoires ukrainiens qu’elle détenait au début de la guerre étant maintenant obligée de se retirer sur des positions défensives qui devraient lui donner la possibilité de s’opposer aux contre-offensives ukrainiennes.

De plus, ce à quoi la Russie à faire face est une l’alliance sans précédent de la gauche, de la droite d’une bonne partie du monde et à la valeur militaire/civique insoupçonnée de la nation ukrainienne naissante. Nous sommes en train de voir les échecs de la Russie en Ukraine car les officines d’information nous tiennent au courant, pratiquement heure par heure. Nous n’avons que des informations parcellaires pour ce qui se passe dans l’économie russe. La fin de la Russie que nous avons connue, en raison du blocus économique qui a été déclenché contre elle, est le résultat exclusivement dû aux blessures auto-infligées. Le tout résultant de la conviction paranoïaque selon laquelle l’Occident voudrait la détruire. D’où la décision de faire disparaître l’Ukraine comme nation indépendante. Accessoirement, comme dans les années 30, sous le règne de Staline, lui détruire toutes infrastructures essentielles pour la vie des se 45 millions d’habitants. L’Ukraine est justifiée de dire, comme Israël a dû le dire il y a 50 ans « Nous avons l’intention de rester en vie, nos voisins veulent nous voir morts. Ce n’est pas une question qui laisse beaucoup de place au compromis. » Golda Meir (Discours prononcé au Conseil de l’Europe lundi, 1 octobre 1973 ?). Et l’Ukraine se bat avec l’énergie du désespoir, infligeant à la Russie des dommages que personne n’était en mesure de prévoir au commencement de la guerre.

C’est vrai, l’Ukraine continue d’obtenir plus (et mieux) d’armes, de formation et de renseignements, de certains membres de l’OTAN qui auparavant traînaient les pieds (comme l’Allemagne et/ou la France qui continuent). L’Union européenne et les États-Unis ont imposé de nouvelles sanctions à la Russie, se sont rapprochés d’un plafonnement des prix maximum des exportations de pétrole russe (qui déterminera la capacité de le transporter/assurer, etc.,), ont condamné les menaces nucléaires russes, ont rejeté l’affirmation de Moscou selon laquelle l’Ukraine projetait une « bombe sale » Une majorité écrasante des Nations Unies a rejeté l’annexion par la Russie de quatre provinces ukrainiennes, Russie qui n’a été défendue que par la Corée du Nord, Erythrée, Syrie et Biélorussie.

L’incroyable soutien unifié que l’Occident a offert à l’Ukraine et l’habileté avec laquelle l’Ukraine l’a utilisé pourraient, peut-être, lentement convaincre les Russes que cette guerre est une impasse pour eux, que le triomphe ethnique ne peut pas être leur objectif et qu’ils peuvent vivre à l’intérieur de leurs frontières.

Regardez les pertes de la Russie au bout de neuf mois de guerre (données Oryx, Etat Major Ukrainien, Ministère de la Défense UK) :

Un avion et un hélicoptère tous les jours, 10 chars d’assaut tous les jours, deux bateaux amiraux de la flotte de la Mer Noire… « la défaite russe est déjà là, mais pas encore visible pour tout le monde » (paraphrase d’un aphorisme crédité à William Gibson). Ce qui menace l’Ukraine, à part la Russie, ce sont les « spécialistes » miliaires/politiques qui ne croyant toujours pas que la Russie peut perdre la guerre et qui ne sont pas du tout impressionnés par les souffrances de l’Ukraine subissant le génocide pratiqué par la Russie avec moult fusées de tous calibres et des drones iraniens, instillent l’idée que l’Occident devrait amener l’Ukraine à la table de négociations. Quand l’Ukraine, selon eux, devra faire des concessions territoriales, c'est-à-dire accepter d'être amputée d'une partie de son territoire. Mais pas seulement les spécialistes : demandez à notre Président de quoi parle-t-il (quand il le fait) avec Monsieur Poutine ?

France – ce qui est de plus en plus clair c’est l’impossibilité de changer quoi que ce soit d’important dans la gestion de notre pays. L’exemple le plus parlant est, bien entendu, l’impossibilité de changer/de reformer le système des retraites. Parce qu’il y a encore aujourd’hui plus de 50 régimes différents, parce que la différence entre le régime général et celui des fonctionnaires (par exemple) est, de plus en plus, incompréhensible, parce que personne ne veut renoncer à rien. A part le nôtre, il n’y a aucun autre pays au monde ou la retraite peut être prise à 60 ans. Comme il n’y aucun autre ou la durée du travail hebdomadaire est de 36 heures. 40 années de stagnation au plan des reformes, l’utilisation de la dette publique pour satisfaire des revendications (« justes », n’est-ce-pas ?) sans contrepartie en création de valeur, ont fait aboutir le pays dans une zone de plus en plus incompatible avec un éventuel redressement.

Le caractère surréaliste de notre situation pourrait servir comme sujet à un sketch à faire rire les foules : (1) on décide d’abandonner le nucléaire (qui produisait 85% de l’énergie électrique consommée), (2) on accepte la décision de l’Union Européenne d’arrêter la construction de voitures utilisant des énergies fossiles dans treize ans (et liquider une industrie qui emploie aujourd’hui plus de 2,2 millions de personnes) pour les remplacer par des voitures électriques, (3) on se souvient que le nucléaire n’est plus ce qu’il était et on décide de lancer la construction de 6 nouveaux réacteurs qui pourront à peine suffire (s’ils sont construits à temps) pour l’utilisation des millions de voitures électriques (charge batteries). Et en se rendant compte, aussi, que les nouveaux matériaux nécessaires (lithium, tungstène et autres) seront responsables d’une pollution comparable à celles des voitures anciennes.

Il faut, vraiment, avoir le cœur bien accroché quand on regarde ce qui pourra être le futur du pays à la suite de ce qui se passe depuis des lustres. Car, si on comprend bien, tous les indicatifs sont au rouge. En commençant avec l’enseignement qui n’est plus l’ascenseur social qui faisait la fierté de la France, en suivant avec le système de santé qui était sinon le meilleur un des meilleurs du monde et qui s’est dégradé au point qu’il manque d’infirmières et/ou de médecins car refusant les conditions de travail et de rémunération, en suivant avec l’industrie qui représentait un quart de la valeur créé en France et qui ne représente plus que la moitié  de ce qu'elle était (d’où un déficit commercial qui frise les 100 milliards d’euros quand l’excédent de l’Allemagne se balade dans une zone de 100 à 200 milliards d’euros…). Et je laisse de côté nos aventures en Afrique, particulièrement au Mali. Ajoutez - on en discute de plus en plus - le sujet tabou de l’immigration illégale pratiquement incontrôlée. Je laisse au lecteur le soin de raisonner pour la France en regardant quelques chiffres dans trois pays proches.

A. Aujourd’hui, 90% de la croissance démographique britannique provient de l’immigration.

B. Le même changement se produit en Suède. Rien qu’en 2015, la Suède a accueilli 163.000 immigrants, soit l’équivalent de 1,65 % de sa population totale. Combiné avec d’autres années, il s’agit d’une révolution démographique : en 2015, environ 17 % de la population suédoise était née à l’étranger

C. Bruxelles n’est plus la Belgique... Il y a plus de Bruxellois d’origine marocaine que de Flamands ou de Wallons. — Philippe Van Paris, universitaire et économiste belge, De Standaard, 5 septembre 2022.

La France. République au style monarchique, notre Président est-il à la hauteur de son fauteuil ? On devrait se le demander, par delà les enquêtes d’opinion qui le créditent de 29% d’opinions favorables (https://www.aa.com.tr). Que pense, réellement, le peuple ?

Pourquoi ?

 « Tsekung a consulté Confucius au sujet du gouvernement et celui-ci répondu : Les gens doivent avoir assez à manger, il doit y avoir une armée suffisante et il doit y avoir confiance des gens dans le dirigeant. Si vous êtes forcé de renoncer à l’un de ces trois objectifs, que feriez-vous d’abord ? demanda Tsekung. Confucius dit : Je renoncerais à l’armée d’abord. Et si vous étiez forcé de vous passer de l’un des deux facteurs restants, que feriez-vous ? demanda Tsekung à nouveau. Je préférerais priver le peuple de suffisamment de nourriture car une nation ne peut exister sans avoir confiance en son dirigeant. (Extrait de La Sagesse de la Chine et de l’Inde – Lin Yutang). Si vous rencontrez M. Macron… dites-le lui.


 
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