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30 septembre 2023 6 30 /09 /septembre /2023 19:30

La guerre au Nagorno-Karabakh, la difficulté pour l’Europe pour aider l’Arménie car l’Azerbaïdjan, son agresseur, lui fournit le gaz qu’il n’a pas mais qu’il achète à la Russie à 100 pour vendre à l’Europe à 150, l’invasion de populations d’origine africaine et de culture musulmane en train de déstabiliser des pays de culture judéo-chrétienne, la Pape admonestant à Marseille (?!) l’Europe et la France à cause des milliers de morts sans sépulture autre que la Méditerranée - aurais-je oublié un des évènements récents ? Si, les « cinq colonnes à la une » de la presse quasiment mondiale nous annonçant la volonté des Etats-Unis d’obtenir la paix entre l’Arabie Saoudite et Israël. Pour laquelle, dit-on, ils doivent payer un prix important. 

Et si, en réalité, on s’efforce à nous faire prendre des vessies pour des lanternes ?

«Mon Dieu, gardez-moi de mes amis.

Quant à mes ennemis, je m'en charge

Voltaire

A la stupéfaction (feinte ou réelle) des Chancelleries occidentales on apprend, depuis quelques mois, qu’une « normalisation » des relations entre l’Arabie Saoudite (et/ou le « monde arabe ») et Israël fait des progrès. Sous les auspices (intéressés ?) des Etats-Unis, le « meilleur allié d’Israël », qui, dit-on, sont en train d’étudier les demandes de l’Arabie Saoudite, soit – un traité de défense (genre article 5 des statuts de l’OTAN ou similaire à ceux consentis au Japon et la Corée du Sud), la possibilité d’acheter des équipements militaires « up-to-date » et le démarrage d’un programme nucléaire « civil » comportant une capacité d’enrichissement d’uranium. Et, aussi, du progrès vers la solution du conflit israélo-palestinien vers la création d’un état palestinien, vieille lune de la « communauté internationale » depuis au moins 50 ans.

Et on nous dit que les Etats-Unis, qui veulent la paix entre les deux principales puissances proches-orientales (Arabie Saoudite et Israël), sont prêts à étudier les demandes de l’Arabie Saoudite. Pour tout un chacun, c’est simple : les Etats-Unis veulent aider Israël à faire la paix avec le monde arabo-musulman et sont prêts à « payer » le prix demandé par l’Arabie Saoudite. Naturellement, les Etats-Unis demandent à Israël de payer, aussi, un prix : aller vers la « solution à deux états » qu’ils s’efforcent de faire avaler à Israël depuis George Bush et avec l’aide de tous les bien pensants du monde (y compris la France et l’Europe) sans que les Israéliens en aient très envie.

Il ne faut pas être grand clerc pour se rendre compte du fait que la logique qui nous est proposée n’est que le travesti d’une toute autre approche géopolitique que l’Administration de J. Biden (après celle de B. Obama) veut, en réalité, imposer à son allié israélien.

Regardons les choses de plus près. Les Etats Unis après plusieurs interventions dont le succès (euphémisme) n’est pas apparu évident (Irak, Afghanistan, par exemple) et devant le développement spectaculaire de la Chine (qu’ils ont favorisé sinon aidé) arrivée deuxième puissance mondiale menaçant la domination de ce qui était la superpuissance mondiale avaient décidé de :

(a) laisser l’Europe à ses démons (états en bisbille, union sans vrai contenu car peuples ayant perdu leur souveraineté en faveur de « fonctionnaires » non élus, territoire sans frontière en état de conquête par des populations de culture et civilisation différente, etc.,),

(b) de réduire, autant que faire se peut, leur présence au Proche-Orient (car les contraintes écologiques inventées de toutes pièces, souhaitent la disparition à court terme, des énergies fossiles que ce territoire détient en quantité primordiale pour le monde) et

(c) « pivoter » vers l’Asie autant pour faire pièce à la Chine que tirer profit et de la croissance démographique y relative et de son développement technologique sans égal (Corée du Sud, Taiwan, Singapour …).

A l’intérieur de ce chamboulement géopolitique, les Etats-Unis (les administrations B. Obama et J. Biden) avaient choisi, l’Iran comme partenaire possible, à cultiver en vue d’avoir une position décisive vis-à-vis de la puissance réactionnaire et rétrograde qu’est l’Arabie Saoudite et du facteur difficilement domptable qu’est Israël. D’où le fameux JCPOA de 2015 qui, soi-disant, lui interdisait la marche vers « la bombe ». Que l’Iran, sous le prétexte de la sortie des Etats-Unis de l’accord (administration D. Trump qui avait compris qu’il s’agissait de « reculer pour mieux sauter ») a cessé de remplir les obligations qui en découlaient. En devenant le principal facteur de déstabilisation du Proche Orient, une fois qu’il ait réussi à contrôler, directement ou avec des supplétifs, le Liban, la Syrie, le Yémen, Gaza et les organisations palestiniennes ne trouvant devant elles, à part Israël que l’Arabie Saoudite, en train d’avancer ses changements fondamentaux vers un développement civilisationnel dans lequel l’existence d’Israël (puissance économique, technologique, militaire) ne lui posait aucun problème : au contraire, elle peut lui être bénéfique.

En clair, accepter les demandes de l’Arabie Saoudite et rester, donc, l’aile protectrice qu’ils étaient depuis 78 ans (Pacte de Quincy, F-R. Roosvelt – Ibn Saoud, 14.02.45). Comprenons bien que ce dont il est question c’est une affaire entre les Etats Unis et l’Arabie Saoudite. U-ni-que-ment !

Mais il y a encore chose : l’administration J. Biden sait pertinemment que demander au Congrès (Chambre des Représentants et Sénat) d’approuver un traité de défense avec l’Arabie Saoudite risque, probablement, d’essuyer un refus. Intelligente comme elle est, elle a trouvé une parade : proposer le même genre de traité à Israël en faisant augmenter, sensiblement, les chances d’obtenir l’approbation. Du billard à trois bandes : si Israël accepte un tel traité (devrait-elle ?) elle perdra, d’évidence, sa capacité de décision, disons sa souveraineté. Y compris la possibilité d’avoir accès à des armes up-to-date car… à quoi serviraient-elles si les Etats-Unis défendent, eux, Israël ?

Mais les Etats Unis, premier allié d’Israël, réalisent qu’une opportune ouverture apparaissait pour faire rendre gorge à cette dernière. Ils ont demandé à l’Arabie Saoudite de « normaliser » ses relations avec Israël et ont fait savoir à cette dernière que l’Arabie Saoudite pose comme condition pour le règlement avec les Etats-Unis qu’Israël accepte et mette en place la « solution à deux états » c’est à dire la création d’un état palestinien. Ce qu’Israël et, surtout son gouvernement actuel, ne peut accepter. Ce même gouvernement que les Etats-Unis désapprouvent car une partie de ses membres sont « d’extrême droite » Du billard à trois bandes, car si Israël accepte son gouvernement éclate et c’est bien ce que les Etats-Unis espèrent. Soyons clairs, l’ami américain fait du chantage à Israël, chantage qui - on vient de l’apprendre - n’est pas induit par l’Arabie Saoudite. Patatras, trois sources différentes viennent de faire savoir que « Israël/Arabie saoudite : un accord sur les rails « même sans concession majeure aux Palestiniens » (I24 – 29.09.23).

Pourquoi Israël s’entête-t-elle à refuser la création d’un état palestinien ?
Regardez bien la carte d’Israël et le territoire (en rouge) que l’on voudrait affecter à un état palestinien à créer. La situation géographique actuelle résulte des guerres de 1948 et 1967. Au Nord de Tel Aviv la largeur du territoire israélien (Netanya – Tulkarem) est de 12 km. Autant dire deux heures de marche ou dix minutes en voiture.
Quand on sait ce que Gaza est devenue après l’évacuation intégrale par Israël (2005) et la prise de pouvoir par l’organisation terroriste Hamas (stipendiée par l’Iran, ressources et armement) on doit se souvenir des paroles de Y. Rabin devant la Parlement Européen le 28.01.94 : « Chef d’état major pendant la guerre des Six-Jours, je m’étais promis d’être le dernier commandant des forces de défense d’Israël qui aurait à protéger des frontières indéfendables, à évoluer sur des lignes de défense arbitraires et à subir la menace de l’anéantissement» La première raison de l’opposition d’Israël est, d’évidence, géographique.
La deuxième raison dérive de l’histoire du territoire appelé, par d’aucuns, Judée-Samarie, Cisjordanie par d’autres ou encore West Bank par encore d’autres. Annexé par la Jordanie après la guerre de 1948 (Perspectives Monde 24.04.1950), « désannexé » en juillet 1988, elle refuse de le reprendre à la conclusion de l’accord de paix avec Israël (1994). Ce territoire a été considéré, par une grande partie de la jurisprudence mondiale, comme « territoire disputé » les titres d’Israël ayant une portée plus importante que celles avancées, par une autre partie de la communauté internationale, visant la création d’un état palestinien. Quand on sait ce que Gaza est devenue après l’évacuation intégrale par Israël (2005) et la prise de pouvoir par l’organisation terroriste Hamas (stipendiée par l’Iran, ressources et armement) on doit se souvenir des paroles de Y. Rabin devant la Parlement Européen le 28.01.94 (voir plus haut).
La troisième raison découle de l’histoire : en se retirant, en 1982, du territoire occupé au Liban, l’ONU a tracé le trajet de la frontière de ce pays avec Israël et une résolution de l’ONU (1701 -2006) mettant fin au conflit et rappelant les résolutions 1559, 1680 exigeant le désarmement du Hezbollah – toutes acceptées par le Liban. 17 ans après, le Hezbollah se trouve sur la frontière Nord d’Israël, occupe quelques 9.000 combattants permanents et dispose - dit-on - de plus 150.000 fusées de type différent, toutes prêtes à être utilisées contre Israël. Quand on sait ce que Gaza est devenue
Tout cela pour dire clairement qu’en constatant que la fameuse formule « paix contre des territoires » poussait, en réalité, à céder des territoires mais ne pas avoir la paix, Israël est en droit de questionner la nécessité pour elle de voir se créer, pratiquement en son sein, une entité/un état qui très probablement, deviendrait ejusdem farinae que ceux de Gaza ou Sud Liban. A se rappeler le mot d’A. Einstein (apocryphe ?) « La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent » Demander à Israël -comme les Etats-Unis et l’Europe qui accordent, bon an, mal an, plus d’un milliard de $ aux «palestiniens»- le font c’est de la folie (furieuse, ajouterais-je).
ooo
Alors ? Eh bien, je ne suis pas loin de croire que la normalisation des relations Arabie Saoudite/Israël aura lieu. Le trois pays en cause ont, chacun, des raisons à caractère existentiel pour y parvenir. Et je crois aussi que nonobstant les convulsions idéologiques de l’administration américaine, ils se feront une raison devant le refus d’Israël de faire « des concessions sérieuses » sur le dossier palestinien. Je le crois aussi parce que des trois dirigeants à la manœuvre, deux (Mohamed Ben Salman, Benjamin Netanyahu) n’ont aucune raison d’être pressés (l’histoire, l’économie, vont dans le sens par eux suivi) et un seul est pressé : il a 82 ans, balbutie de temps à autre, veut encore diriger les Etats-Unis pendant cinq ans. C’est-à-dire l’équipage du vaisseau fantôme (anciens membres de l’administration B. Obama) qui est au pouvoir, en réalité, pour y rester a besoin du pauvre vieillard qui serait mieux sur la plage où il a ses habitudes, en dégustant une glace.

 

                Et Israël ? Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m'en charge !

 

 

 

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