Bonjour,
On assiste, ébahi, à ce que le monde nous apporte de nouvelles chaque jour de la semaine. Un jour c’est notre Président qui semble menacer la deuxième puissance nucléaire mondiale de lui faire la guerre avec des troupes européennes, et dans l’heure qui suit se fait corriger par le premier pays industriel de l’Europe et toute la gouvernance du monde libre, Etats Unis y compris. Un autre jour il dîne (comme avec le diable mais sans une longue cuillère…) avec le sponsor d’une organisation terroriste et se montre satisfait d’apprendre que celui-ci investira 10 milliards de $ dans le pays. Pays qui souffre, qui se porte mal, qui se prépare à le montrer dans quelques mois lors d’élections qui ne mèneront à rien.
Bref, à quoi joue-t-on ?
Pour faire suite à la demande de certains lecteurs, je me préparais à mettre en ligne un texte qui se propose de comprendre le pourquoi de la situation actuelle du pays et l’avenir qui en résulte. Les mêmes causes provoquant les mêmes effets, une extrapolation des aspects démographiques, économiques et culturels devrait pouvoir nous éclairer. Mais… une phrase prononcée par notre Président il y a 48 heures vient de « mettre le feu » à une partie de la diplomatie mondiale. Bigre !
Voilà la phrase, prononcée en conclusion d’un « sommet » de pays européens en faveur de l’aide de l’Ukraine : « Il n'y a pas de consensus aujourd'hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu » De M. Scholz au Président de la Pologne et de Mme Meloni au Président des Etats Unis, voilà tous ceux qui aident l’Ukraine et veulent la voir gagner la guerre d’agression que le paranoïaque du Kremlin lui a imposé, tous, sans exception, ont fait savoir qu’ils n’enverront jamais des troupes pour combattre en Ukraine. Combattre les troupes d’une puissance détenant plus de 6.000 têtes nucléaires, soit de quoi faire sauter la planète comme une bille de bilboquet ! Curieux, comme je suis, j’ai consulté le Larousse : Assumer la responsabilité de quelque chose de pénible, prendre à son compte un acte : Endosser les conséquences d'une erreur. Car la proximité des deux mots « assumée et endossée » m’interpelle au niveau du vécu (comme on disait il n’y a pas tellement longtemps). Plongé dans l’incertitude, je me suis dit qu’il y a quelque chose que sans doute les grands de ce monde n’avaient pas compris : une fois que notre Président a pris la responsabilité (assumé) de ce qu’il a dit (« l’envoi de troupes au sol ») il a réalisé qu’il a commis une erreur et il a dit qu’il endossait la responsabilité de l’erreur. Cela vous semble-t-il « tiré par les cheveux » ? J’essaye de faire pardonner notre Président qui, depuis quelque temps, n’en manque pas une et d’importantes : un jour il propose la constitution d’une coalition pour détruire le Hamas (vous vous en souvenez ?), deux jours après il fait savoir à Israël que le Hamas ne pourra être détruit (ou que cela prendra dix ans), un jour il morigène l’ancienne Première Ministre en faisant savoir que le Rassemblement National doit être combattu pour ses idées non pas « diabolisé » pour des raisons historiques ou morales, un autre jour il lance une « guerre totale » contre le même parti et toutes ses troupes, partout où elles ont l’occasion, disent pis que pendre du même. Le ridicule le poursuit, il suffit de voir -pour la première fois de l’histoire du Salon de l’Agriculture- deux compagnies de CRS harnachés comme pour des manifs contre les antifa ou les black bloc, plus moult forces de police en uniforme ou en civile, pour le défendre contre des agressions que personne n’avait envie de commettre.
Alors… bien sûr je souhaitais écrire sur le déchirement du tissu national, sur le déclin du pays aux plans éducation, santé, sécurité, culture : ce sera pour bientôt, je vais couvrir un autre sujet car, fait marquant, notre Président vient d’offrir un « dîner d’apparat » au numéro 1 d’une puissance proche-orientale qui est le financier du Hamas, accueille et abrite, sur son territoire les principaux dirigeants de cette organisation terroriste (qualifiée comme telle par l’Union Européenne et plusieurs pays arabes). Puissance qui, par la complicité d’une classe politique irresponsable (de droite et de gauche) détient les fleurons de l’hôtellerie française, un grand club de football, et détenait en 2013 13 % de Lagardère (premier actionnaire du groupe depuis), premier actionnaire du Groupe Vinci (avec 7 % de son capital), 5 % de Total (depuis 3ème actionnaire du groupe), 4,7 % de Veolia Environnement, 2 % de Vivendi et 1 % de LVMH (LUMNI, 20.02.22). Ad vomitum. Mais qui promet d’investir pendant les six années à venir encore 10 milliards d’euros, sans doute pour avoir encore plus d’influence sur la politique française qui doit regarder avec sympathie et tolérance l’installation en France d’une population d’origine musulmane. Car le Qatar est le principal pourvoyeur de fonds pour les Frères Musulmans qui sont un instrument précieux dans sa stratégie de rayonnement politico-diplomatique (Sciences Po- 08.17).
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Mais le dîner d’apparat offert au potentat qatari s’est conclu avec un communiqué conjoint (Gouv.fr – 27.02.24) qui dit, entre autres, « Ils ont souligné leur opposition à une offensive contre Rafah… ils ont réaffirmé que la seule solution viable est celle des deux États, avec l’établissement d’un État palestinien sur les lignes de 1967, Israël et la Palestine vivant côte à côte en paix et en sécurité » Notre Président ne-sait-il pas que les dirigeants du Hamas terroriste sont abrités par son hôte ? Ne sait-il pas que pendant que cet émirat joue aux libérateurs des otages du Hamas il le fait vivre aussi bien que possible ? Ne sait-il pas qu’un seul mot du potentat qu’il vient de recevoir pourrait libérer les otages et faire disparaître le Hamas pour toujours ? Et s’il le sait pourquoi joue-t-il la comédie des deux états ? Son hôte ne lui a pas transmis la déclaration du No.2 de l’organisation terroriste ? (Khaled Mashaal, le 18 janvier 2024 (https://vu.fr/cEhaS) :« L’Occident dit que le 7 octobre a ouvert des perspectives pour une vision politique, alors ils sont revenus pour parler de leur ancienne marchandise, qui est la solution à deux États. Les frontières de 1967 représentent 21% de la Palestine, qui est pratiquement un cinquième de ses terres, donc cela ne peut pas être accepté. Notre projet palestinien, qui a un consensus national quasi palestinien, est que notre droit en Palestine de la mer [Méditerranée] au fleuve [Jourdain] ne peut pas être abandonné »
Certes, l’autre grand ami d’Israël, en mangeant une glace, a fait savoir, urbi et orbi, que « la seule façon pour Israël de survivre… voici le marché, ils doivent aussi… profiter de la possibilité d’avoir la paix et la sécurité pour les Israéliens et les Palestiniens qui sont utilisés comme des pions par le Hamas et d’accepter la solution à deux états » (ToI 27.02.24)
Fichtre ! « En 2000, lorsque le Général Gershon Hacohen était le chef de la division de la formation et de la doctrine de l’état-major général de Tsahal, on lui a demandé de produire un document sur la façon dont Israël pourrait se défendre sans le contrôle de la vallée du Jourdain, qui devait être cédée à un futur État palestinien dans le cadre des plans de paix que le Premier ministre Ehud Barak, ainsi que presque tous les hauts dirigeants de Tsahal et les dirigeants israéliens de la décennie suivante ne pensaient pas irresponsable. « Mon papier a été très court : « C’est comme demander à un pilote de F-15 de décoller sans moteur ». « Pas question. » se souvient-il. (Tablet, 28.02.24). Comme d’autres, il pensait que céder le contrôle sur la Judée/Samarie (« West Bank » destiné, dans le cauchemar irresponsable de MM Biden, Macron et tutti quanti, devenir l’état palestinien ») c’est plus dangereux que la bombe nucléaire que l’Iran espère avoir.
Et pour que la solution à deux états puisse être mise en place, il faut - pour commencer - arrêter la guerre à Gaza, en clair ne pas détruire le Hamas qui, croix de bois, croix de fer… a juré par la bouche d’un autre de ses dirigeants « que le Hamas continuera, encore une fois et encore une fois… jusqu’à la disparition d’Israël » Qu’importe… M. Biden (et avec lui M. Macron et encore d’autres) demande à Israël d’accepter un cessez-le-feu. Qui laisserait le Hamas continuer à prospérer dans le territoire de Gaza. Remarquez, JB (et/ou ses séides) ayant décidé de quitter l’Afghanistan (31.08.21) toutes affaires cessantes, l’inimaginable, l’impardonnable, l’immonde départ de Kaboul a eu comme résultat immédiat le rétablissement du régime barbare des talibans. En demandant à Israël d’arrêter la guerre contre le Hamas et de quitter Gaza, en réalité, ils ne voient pas pourquoi Israël ne fera de même que les USA. De plus, on fait semblant de croire (et on essaie de le faire admettre à Israël) que le cessez-le-feu est essentiel pour libérer les otages encore détenus par le Hamas. Mais on renverse la table comme si rien n’était : ils pourraient dire au Hamas « libérer les otages, tous, tout de suite » et il y aura l’arrêt de la guerre. Mais non, on préfère de pousser Israël à sauver la peau du Hamas pour qu’il puisse recommencer, de plus beau, les mêmes pogromes. En disant à Israël qu’il y a trop de morts civils à Gaza. En oubliant que pour gagner une guerre il faut que vous tuiez plus d’ennemis qu’ils ne tuent des vôtres. Sans aller jusqu’aux évènements de la deuxième guerre mondiale, les bombardements aériens américaines en Afghanistan et en Irak (plusieurs centaines de milliers de morts), au Pakistan, en Somalie et en Syrie ont fait de nombreuses victimes civiles. Invariablement, l’armée américaine prétend avoir pris les mesures nécessaires pour protéger les civils. Mais elle a donné peu d’explications quant à la façon exacte dont elle a distingué les civils des combattants et pourquoi, si distingués correctement, tant de civils avaient été tués. De toute manière, on le sait, les morts civils de Gaza (dommage collatéral car Tsahal fait tout ce qu’il peut pour minimiser l’effet des bombardements) sont un facteur essentiel dans le comportement du Hamas : « Le nombre élevé de victimes civiles augmentera la pression mondiale sur Israël pour arrêter la guerre, - message de Y. Sinwar, le chef du Hamas à Gaza vers ses camarades au Qatar - WSJ 29.02.24. Tandis qu’un autre dirigeant du Hamas auquel on demandait pourquoi il n’y avait pas des abris contre les bombardements à Gaza (Moussa Abou Marzouk, I24 – 31.10.23) a répondu "C’est à l’ONU de s’occuper de la protection des habitants de Gaza. Les tunnels sont pour nous, ce ne sont pas des abris pour les civils"
Laissons de côté les chiffres évoqués par toute la gente journalistique et qui sont d’une provenance suspecte « le ministère de la santé du Hamas » Mais dites-donc, s’il y a un ministère c’est qu’il y a un gouvernement. Non ? Et s’il y a un gouvernement c’est qu’il y avait un état. Non ? Et de plus, il y avait déjà eu un cessez-le-feu…
En réalité, c’est l’amère leçon de réalisme pour ce conflit. Bien qu’un cessez-le-feu puisse être souhaitable pour soulager les souffrances des civils de Gaza, ce n’est pas une solution diplomatique au conflit. Ce n’est pas parce que ce n’est pas souhaitable ou parce qu’on ne devrait jamais parler aux terroristes - il n’y a tout simplement pas de partie avec qui traiter (sauf d’accepter leur sponsor, le Qatar). Des négociations éventuelles entre Israël et ce qui reste du Hamas après la fin des opérations israéliennes ne produiront pas de solution durable simplement parce que (1) le Hamas ne représente pas la nation palestinienne (disent MM Biden, Macron, etc.,) et (2) il ne le conçoit même pas (voir plus haut). L’idée que la solution à deux États puisse être relancée est le sommet de l’utopie idéaliste, comme les décennies de négociations de paix pendant l’aggravation de la violence auraient dû le montrer clairement. Car cela n’a aucun sens de négocier avec un interlocuteur pour lequel votre disparition est consubstantielle à son existence. Mais, comme ils veulent montrer qu’ils sont logiques, ils promettent que le nouvel état sera dirigé par une Autorité Palestinienne (aujourd’hui, au vu et au su de tous, corrompue, incapable de gérer les milliards de dollars obtenus autrement qu’au profit des dirigeants, tous compromis, aucun élu depuis 18 ans …) réformée, revitalisée : Israël Democracy Institute 21.02.24 : Lorsqu’on leur demande s’il est probable que l’Autorité palestinienne puisse être réformée, la grande majorité des Arabes (70%) et des Juifs (83%) Israéliens pensent que c’est impossible.
Et comme ils ont de la suite dans les idées, ils font miroiter à Israël son intégration dans le monde proche-oriental, y compris via une reconnaissance de jure par l’Arabie Saoudite. Sans comprendre (ou sans vouloir admettre) que l’hypothèse selon laquelle la normalisation entre Israël et l’Arabie Saoudite en échange de l’établissement d’un autre État arabe défaillant et corrompu apporterait la paix, la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient est un fantasme mortel. Et pour occulter cet aspect tous ceux qui veulent imposer à Israël la création d’un nouvel état s’abstiennent, naturellement, de répondre aux deux questions qui ont fait capoter toutes les tentatives depuis 50 ans (a) le nouvel état reconnaîtra-t-il Israël comme état juif (libellé de l’ONU 1947) ? Les descendants (plus de 5.000.000) des déplacés (ou expulsés) de 1948 renonceront-ils au « droit de retour » en Israël ? Ajoutez quelques questions mineures comme la nature de l’état (démocratique – il n’y en a aucun parmi les pays arabes), démilitarisé (qui le défendra s’il est menacé ?), quid des 517.000 israéliens qui habitent une partie du territoire qui lui serait destiné ? La vérité est que le projet d’État palestinien a échoué chaque fois qu’il a été évoqué. Alors pourquoi diable, les cerveaux d’acier de Washington et d’Europe restent-ils coincés avec le vieux concept (espoir ?) selon lequel toutes les troubles de la région disparaîtraient une fois qu’un nouveau pays arabe serait établi ? Malgré un consensus croissant, il y a beaucoup de spéculations sur ce à quoi un futur État palestinien pourrait ressembler. Mais on veut le faire admettre, sans savoir ce dont il est question, à Israël qui n’en peut mais. Et qui devrait demander aux promoteurs « Avec qui dois-je faire la paix ? Qui sont ses alliés ? Qu’elle est la personnalité qui va amener les Palestiniens à abandonner leur haine consubstantielle à leur identité islamique ? Ne pas se souvenir des épisodes récents ? Que ce que l’on a fait pour, soi-disant, avoir la paix et une certaine tranquillité est voué à l’échec. MM. Lapid, Benett et Gantz ne devraient pas dormir tranquilles, responsables comme ils ont été du fameux accord imposé par l’ami américain (l’envoyé de M. Biden, M. Hochstein) pour que le Hezbollah reste tranquille, en cédant au Liban (octobre 2022 !) un territoire marin riche de pétrole et gaz. Regardez la tranquillité que le Hezzbollah assure dans le Nord d’Israël – tout est calme car 80.000 habitants ont été déplacés par Tsahal pour ne pas se faire tuer par les salves de 20 à 60 fusées tirées tous les jours à partir du Liban. Ou par les fusées anti-char tirées sur 500 maisons dans les villages du Nord du pays. La raison est simple : rien, que l’on s’entende bien, rien n’est « cast in concrete » avec des interlocuteurs qui n’ont comme objectif final de vous faire disparaître. Faire semblant de ne pas le comprendre (admettre) c’est de porter le défaitisme au pinacle. Comment comprendre que pendant des dizaines d’années les Etats-Unis (comme d’autres) qui professaient l’idée que l’éventuelle création d’un état palestinien devrait résulter de négociations directes entre les parties ont changé leur politique en voulant imposer à Israël la création d’un état sur un territoire qui, depuis presque 80 ans est un territoire disputé ? Si le lecteur de ce qui vient d’être écrit à une réponse aux deux questions, je suis preneur.
De plus en plus d’israéliens sont convaincus que le salut sera dans l’obtention d’une victoire réelle contre le Hamas, d’un côté et que si le prix de l’expansion des accords de paix régionaux (Abraham) est l’établissement d’un État palestinien, de l’autre côté, il vaut mieux renoncer à l’expansion et à la normalisation des relations avec l’Arabie saoudite. Qui peut les convaincre du contraire ?
Israël va bien se porter après la guerre. Déjà, l’économie israélienne a progressé de 2% en 2023, (Bureau central des statistiques), avec une décroissance du PIB par habitant de seulement 0,1%, en raison de la croissance démographique de l’année dernière. Cela fait suite à une croissance du PIB de 6,5 % en 2022. À l’exception de 2020, lorsque la pandémie de Covid-19 a frappé, et l’économie d’Israël s’est contractée de 2,5%.
Quant à la survie d’Israël pour laquelle M. Biden veut qu’Israël se suicide… on devrait le rassurer : Israël survivra au déclin de l’Occident. Son peuple juif a survécu aux pharaons, aux rois, aux seigneurs de guerre, aux Babyloniens, aux Assyriens, aux musulmans, aux chrétiens, aux cosaques, à Vatican, à Athènes, à Rome, aux communistes, aux Européens et aux Allemands du XXe siècle. Après 3.500 ans, après avoir traversé des centaines d’empires qui se sont effondrés, les Juifs ont une assez bonne idée de la façon de traiter avec les dirigeants du monde qui sont soit des idiots mal lunés, soit des sauvages qui cherchent leur mort car, par-dessus tout, les Juifs, savent comment survivre dans un monde en évolution. (RH, INN 14.02.24)