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29 août 2006 2 29 /08 /août /2006 10:34

Imposteurs ? Faux-jetons ?

La France a fait des pieds et des mains pour qu’une résolution demandant la « cessation des hostilités » au Liban soit adoptée par le Conseil de Sécurité. Non pas un « cessez-le-feu » qui, juridiquement impose des conditions strictes mais … une cessation des hostilités. Au départ, la France clamait haut et fort qu’une telle résolution devait prendre en charge des aspects « coercitifs » (J. Chirac) mais, ensuite, à la demande de ses protégés libanais elle a accepté que « le langage soit celui du chapitre VII de la charte de l’ONU (recours éventuel à la force) bien que la résolution elle-même n’y soit pas rattachée ». Pourquoi cette première volte face ? Pour convaincre les Etats-Unis d’accepter le changement, la France a laissé comprendre urbi et orbi qu’elle allait prendre le commandement de la nouvelle FINUL tout en constituant son ossature. Et puis, deuxième volte face quand pendant dix jours elle s’est refusée à fournir des troupes … En fait, non : devant le monde ébahi elle annonçait l’envoi de 200 soldats, soit quatre fois moins que des policiers mobilisés pour évacuer le squat de Cachan. Pourquoi cette deuxième volte face ?

Israël, pour des raisons que l’on connaîtra un jour, n’a pas voulu déclencher une offensive terrestre, seule capable de détruire complètement les fantastiques constructions offensives du Hezbollah (réseaux de bunkers, dépôts d’armes et munitions, postes de commande-contrôle, armement militaire lourd installé dans des maisons privées, etc.,). Après avoir prévenu que « le Liban allait se retrouver vingt ans en arrière si ses soldats n’étaient pas rendu sains et saufs » Israël a méthodiquement détruit deux tiers ou trois quarts des infrastructures libanaises en mettant l’accent sur celle liées au Hezbollah, à ses capacités de communication et d’actions offensives. C’est ainsi que la banlieue Sud de Beyrouth a été dévastée et que des villes et villages points forts du Hezbollah ont souffert le même sort. Au moment où Israël a compris que la résolution qui était en discussion allait perdre « ses dents » suite à la première volte face française, elle a décidé de lancer l’offensive terrestre. Il n’a fallu ensuite que quelques heures à la France pour faire passer la résolution en arguant de ce qu’elle allait faire. Pourquoi ? Détruire le Hezbollah ne faisait pas partie des buts de la France : elle ne pouvait l’accepter après s’être opposée pendant des années à son inscription sur la liste des organisations terroristes (selon la fiction « organisation politique » …). D’un autre côté, jouant un rôle pour le moins curieux dans le ballet du nucléaire iranien, la France ne voulait pas que l’Iran perde la face d’une manière trop marquée. Ceci explique la sortie de notre Condorcet national selon lequel « l’Iran a un rôle stabilisateur dans la région ». Le ridicule ne tue plus …

Bref, ce qui était urgent c’était d’interdire à Israël d’obtenir les principaux buts de guerre qui étaient les siens après l’agression caractérisée du Hezbollah (en réalité du Liban …), reconnue comme telle par la communauté internationale. Qui s’est empressée d’oublier les tenants de l’affaire. Faux jeton – J. Chirac qui a fait croire à des préoccupations qu’il n’avait pas. Imposteur - car il a réussi à changer le cours de la seule action qui aurait pu créer une nouvelle situation sur la frontière Nord d’Israël.

Mais il n’est pas seul … Le toujours ennemi d’Israël, Koffi Annan, s’est remis en première ligne pour vider de sens la résolution 1701. Comment ? Premièrement, en acceptant (quelle couleuvre …) de remettre sur le tapis la fameuse question des « Fermes de Sheba » Le même Koffi Annan qui, la main sur le cœur, a certifié au Conseil de Sécurité il y a six ans qu’il s’agissait d’un territoire syrien. Le même qui a obtenu la signature du président (pro-syrien) du Liban sur un document confirmant la validité et la reconnaissance de la « Ligne Bleue » établie par l’ONU et fixant la frontière internationale entre Israël et le Liban. Et le voilà au Liban visitant les quartiers détruits du Hezbollah (aucun autre quartier de Beyrouth n’a été touché par les bombardements de l’aviation israélienne …) et clamant haut et fort que la FINUL n’est pas là pour désarmer le Hezbollah ni pour interdire son approvisionnement en armes via la frontière syro-libanaise ! De plus, il plaide maintenant pour qu’une partie de la FINUL soit composée de troupes de pays musulmans qui n’ont pas reconnu Israël. Vous parlez d’un contrôle sérieux et objectif !

Mais il demande, non moins haut et non moins fort, qu’Israël lève le blocus aérien et maritime (instauré pour interdire l’acheminement d’armes et munitions que l’Iran fait parvenir à jet continu à son supplétif) et qu’elle libère les prisonniers libanais. Vous avez dit « prisonniers » ? C’était une des deux revendications du Hezbollah quand il a lancé son agression. Prisonniers ? Il y en avait trois, dont les mains étaient couvertes de sang. Trois détenus jugés pour des assassinats. Un d’entre eux a tué d’une balle dans la tête le fils d’un otage à Naharya avant de tuer de la même manière le père. Voilà les « prisonniers » en faveur desquels Koffi Annan intervient … Mais il n’est pas seul … J. Chirac demande lui aussi la libération « des prisonniers libanais » !

Et pour compléter le tout, le Secrétaire Général de l’ONU va rendre visite au pays qui s’est fixé comme but majeur « l’éradication d’Israël de la carte » Comme des années auparavant quand il rencontrait Saddam Hussien et, tout en fumant de gros cigares offerts par le dictateur, disait au monde « I can do business with this man » il va sans doute dire à Ahmadinejad qu’il le comprend … Mais qu’il doit, peut-être, arrondir les angles ! Un Etat membre de l’ONU qui demande la destruction d’un autre Etat membre … Cela n’a pas l’air d’affecter beaucoup le Secrétaire Général de l’ONU car … il ne s’agit que d’Israël ! Faux jeton –car il tient des discours contre l’antisémitisme tout en faisant ce qu’il peut pour nuire à Israël. Imposteur –car la dernière agression du Hezbollah a été rendue possible par l’incapacité de l’ONU à contrôler le Sud du Liban ce qui était, cependant, son engagement au moment où Israël a retiré ses troupes il y a six ans.

 Et pour faire bonne mesure, les deux acteurs principaux de la scène mondiale après la « cessation des hostilités » appellent maintenant les pays du monde entier à contribuer à la reconstruction du Liban. Pas du Nord d’Israël qui a été ravagé par les 4.000 Katiouchas tirées par le Hezbollah. La générosité doit se manifester mais … pas à l’égard d’Israël ! La conférence des « donateurs » aura lieu en Suède … le pays dont un ministre a demandé le boycott d’Israël, avant la guerre déclenchée par l’agression du Hezbollah.

Et la communauté internationale ? Qui se souvient encore de la condamnation formelle du G8 au moment de sa réunion à Saint Petersbourg ? Certainement pas M. Poutine dont les fusées antichar livrées à l’Iran et retrouvées dans l’armement du Hezbollah ont été responsables de la plus grande partie des pertes de soldats israéliens. M. Poutine qui cajole l’Iran, s’oppose aux sanctions qui visent l’arrêt de son programme nucléaire et qui considère aussi, le Hezbollah non pas comme l’organisation terroriste qu’elle est mais comme un parti politique … Dont la dotation comportait plus de 10.000 fusées dont l’origine est russe. Mais qui clame que le sort d’Israël ne peut pas être indifférent à la Russie dans la mesure où plus d’un million de juifs russe s’y trouvent. Un troisième faux jeton? Ou imposteur ? Arrêtons-nous là car si l’on continue la liste sera longue …

Imposteurs ? Faux jetons ? Le cumul n'est pas interdit ...

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