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18 août 2014 1 18 /08 /août /2014 21:49

 

Que BHL me le pardonne … mais quand M. De Villepin a utilisé le mot « barbarie » pour ce qui se passe au Proche Orient et quand M. Fabius a parlé du « carnage » fait à Gaza par Israël, j’ai ressenti le besoin de comprendre, mieux, ce qu’ils voulaient dire. J’ai pris, donc, le Robert pour trouver :

- « barbarie » Qui va à l'encontre des valeurs morales. Ce qui contrevient aux formes intellectuelles, esthétiques, morales d'un certain humanisme, ou civilisation.

        - « carnage »        Une lionne vient, monstre inspirant la crainte,

                                D’un carnage récent sa gueule est toute peinte,

                                (La Fontaine, Fables)

 

Certes, la quasi-unanimité anti-israélienne chez les dirigeants politiques européens (et surtout français) est, sans doute aucun, imprégnée de leur pusillanimité face aux risques d’attentats, d’émeutes voire d’autres représailles dont pourraient se rendre responsables des « éléments de la diversité ». Mais voir un ministre, en charge de l’ordre public, après une manifestation interdite (« nous sommes tous des Hamas ») et qui s’est mal passée, déclarer à Mediapart (?!) « J'aurais manifesté moi aussi dans un autre contexte que celui des fonctions que j’occupe » (Bernard Cazeneuve au sujet de Gaza) cela ne peut s’expliquer que par une totale ignorance de ce qui s’est passé à Gaza (difficile de croire) ou par un parti pris occulté, habituellement, pour des raisons pas difficiles à comprendre.

 

Mais comment est-on arrivé là ?

 

Tous les économistes (plus le FMI, des agences de notation, « Bruxelles », etc.,) s’accordent à dire que la France est lentement mais sûrement en train de devenir le maillon faible de la zone euro, (en même temps que l'Italie), et, comme si cela ne suffisait pas, on estime qu’il n'y a aucune perspective plausible pour ces deux pays de se sortir d’une situation inextricable vu leurs modèles sociaux qu’ils veulent conserver.


Passé le temps quand on pensait que la Grèce, l'Espagne ou le Portugal allaient provoquer une crise, irréversible, de la zone euro en menaçant la monnaie unique ce qui pouvait conduire à la destruction de l'ensemble du bloc. De plus en plus, on commence a penser que ce sera la France qui finira par constituer la plus grande menace pour l'euro, pendant les années à venir. M. Hollande, ayant compris les erreurs faites pendant les deux années de sa présidence (pas besoin de les énumérer, on les connaît ainsi que leurs effets pernicieux pour l’économie du pays) cherche désespérément à réparer les dégâts créés au secteur privé, mais sans pouvoir se départager d'une façon typiquement « socialiste » (ou « jacobine » ou « colbertiste » diraient certains), avec des « pactes » selon lesquels les entreprises créeraient des emplois en contrepartie d'une réduction d'impôt ou de charges sociales. Ce n’est à rien comprendre de l’économie de marché que de ne pas comprendre que les entreprises privées n’embauchent jamais des gens si elles ne pensent pas que cela sera rentable pour elles de le faire et si elles ne sont pas convaincues qu’elles peuvent renverser la décision en toute sécurité si quelque chose va mal. Autant dire que tant que la vulgate économique sera ce qu’elle est, la France ne pourra que décliner (mot à proscrire, bien sûr …). Et « 
la France restera la 5èmeéconomie du monde » (déclaration récente de FH) … aura le même sort que « l’inversion de la courbe du chômage », « la croissance qui est là », « les impôts qui n’augmenteront pas », « le déficit qui se réduira à moins de 3% » … ai-je oublié quelque chose ?

 

Bref, la France est en panne, économiquement, et cela se traduit par des influences néfastes sur sa politique. Quand un pays d’une superficie 56 fois plus petite que celle de la France, avec une population de 2 millions d’habitants dont 300.000 seulement sont citoyens (les autres … des expatriés auxquels on ne donne pas la nationalité même s’il restent toute leur vie dans ce pays de cocagne – le Qatar) est en train d’acheter tout ce qu’il y a à vendre parmi les fleurons des biens français (industrie, hôtels, magasins, etc.,) on s’arrange pour lui faire plaisir … Et la ligne politique de la France, sa « politique arabe » (on devrait dire pro-arabe) devient élastique : un jour on dit que Israël a le droit de se défendre contre l’agression caractérisée du Hamas, un autre jour on parle de la « barbarie » et du « carnage ». Mais cela ne devrait pas surprendre : Monsieur de Villepin défend, contre des espèces sonnantes et trébuchantes, les intérêts du Qatar en France. Et il s’en prend à Israël en reprochant à François Hollande « Comment comprendre aujourd'hui que la France appelle à la «retenue» quand on tue des enfants en connaissance de cause »ou en parlant de la « stratégie terrifiante parce qu'elle condamne les Palestiniens au sous-développement et à la souffrance, terrifiante (d’Israël) parce qu'elle condamne Israël peu à peu à devenir un État ségrégationniste, militariste et autoritaire » et en proposant (a) de « prendre des sanctions contre Israël » et (b) « de permettre aux palestiniens d'adhérer à la Cour pénale internationale, pour empêcher (Israël) … de commettre des crimes de guerre »

 

En clair, le Hamas n’a rien fait, c’est Israël qui est responsable de ce qui s’est passé à Gaza. Et, naturellement, il faudrait punir cet état. Le réquisitoire de Monsieur de Villepin aurait pu être écrit par l’émir du Qatar (ou par sa 14ème fille, diplômée de SciencesPo et très, très proche de la famille de Monsieur de Villepin).

 

Quant à Monsieur Fabius (dont certains pensent qu’il veut éviter par tous moyens d’être pris pour un « marrane ») il essaye de faire entrer le même Qatar dans l’équation compliquée du Proche Orient à l’encontre des intérêts d’Israël, de l’Egypte et … même de l’Autorité Palestinienne ! Et pour faire bonne mesure il ajoute la Turquie : ainsi, les deux « sponsors » actuels du Hamas sont traités comme « amis de la France » qui « pourraient influencer le cours des choses » … La Turquie, dont le clown islamo-fasciste qui était premier ministre vient de se faire élire président. Et dont les deux tiers des discours pendant la période électorale étaient constitués par des diatribes anti-israéliennes (« génocidaire », « pire que les nazis », « pires que Hitler » …) et antisémites (« les cercles financiers », « les spécialistes des intérêts », etc.,).

LF-Q-T.jpg

Ce qui n’a pas empêché François Hollande de « féliciter M. Erdogan pour sa victoire au premier tour de l'élection présidentielle du 10 août en l'a assurant de son engagement à approfondir et à renforcer la relation bilatérale » (communiqué Quai d’Orsay).

 

Mais la question que j’ai posée était « comment est-on arrivé là » ? A l’antisémitisme de l’extrême droite (mais pas seulement …) refoulé pendant de multiples années après la deuxième guerre mondiale, est venu s’ajouter celui de « l’immigration » engendré par la haine islamique spécifique des Juifs, par le mépris des valeurs judéo-chrétiennes et, aussi, par des comportements antisociaux exacerbés par la confrontation de structures « tribales » à la permissivité de la société française. Pour trouver, à la fin, des musulmans nés en France, de la seconde et troisième génération, qui rejettent l’identité française à l’abri du discours de la « gauche » fondé sur leur absence de culpabilité car  sans éducation, sans travail, humiliés, etc.,.

 

Ces populations étant  nombreuses (branche basse de la fourchette 6 millions, branche haute 10 millions) et comme 90% de ceux qui on eu droit au vote (car citoyens français) ont fait pencher, irrémédiablement, la balance (51,4% soit un écart de 350.000 voix …) en faveur de François Hollande … eh bien, pour des raisons intérieures (populations) et extérieures (Qatar, par exemple) la France tient un discours qui se veut rassurant « Nous ne voulons pas importer le conflit du Moyen-Orient » Mais les médias français, pratiquement en totalité, dont l’attitude anti-israélienne (souvent tentée d’un antisémitisme plus ou moins primaire) n’est plus à démontrer, ne font rien d’autre que d’importer le conflit proche-oriental en France. Comment pourrait-on expliquer autrement les violences faites aux juifs de France par des musulmans en réaction aux persécutions de « l’état fasciste Israël » contre les « frères palestiniens » ?

 

Ce facteur « islamique » est constamment occulté. Personne ne rappelle le caractère génocidaire des chartes du Hamas, des Frères Musulmans ou de l’OLP. Pourquoi ? Et comment s’étonner ensuite que l’émigration d’une partie des juifs de France croit et embelli …

 

Estimée à environ 450.000, une partie de la population juive de France montre une tendance accrue constamment à faire son « alyah » : depuis 2011 on constate une augmentation annuelle de 70% pour arriver en 2015 à représenter 2% du total. Mais … si l’on continue avec le même taux d’augmentation (faites le calcul) plus de 250.000 juifs de France seront partis pour Israël. C’est la raison pour laquelle Nathan Sharanski (le « refuznik » le plus connu, actuellement président de l’Agence Juive) écrit « Je crois que nous voyons le début de la fin de l'histoire juive en Europe»

 

En 1986 (déjà …) Zvi Rex (« Les Allemands ne pardonneront jamais aux Juifs Auschwitz ») disait « Les Juifs sont les rappels vivants de l'échec moral de l'Europe. Cela conduit à une projection de culpabilité sur Israël et sur les Juifs européens restants ». Et G. Steiner, (« De la Bible à Kafka ») écrit Supprimez le Juif et vous aurez supprimé du sein même de l'Occident chrétien un insupportable souvenir d'échec moral et social. Il est donc une  effroyable symétrie dans le fait que,en instituant et en admettant le monde des camps de la mort, la civilisation européenne des Gentils a voulu faire en sorte qu'il soit insupportable pour les Juifs de se souvenir.»

 

Pour ce qui nous concerne peut-on dire que « la France est antisémite » ? Certes non, trois fois non ! Mais dire que la conjonction de son déclin économique avec sa dépendance croissante d’entités furieusement antisémites, de l’antisémitisme de la droite (plus ou moins extrême) et de l’antisémitisme de la gauche (révolutionnaire …) couplées à l’antisémitisme virulent d’une partie de « l’islam de France » conduit notre pays à prendre des positions politiques qui condamnent le seul pays du proche orient qui partage nos valeurs, voire imagine sa disparition (Michel Rocard et tant d’autres) c’est enfoncer des portes ouvertes.

 

Et ce sursaut d’antisémitisme (caché sous un opportun « antisionisme ») pourquoi maintenant ? Certes, il y a eu deux milliers de morts à Gaza. Mais à qui la faute ?

 

Conquis pendant la guerre de six jours (1967), ce territoire n’avait de frontière ouverte qu’avec l’Egypte. En 1977 quand Israël et l’Egypte on signé leur accord de paix, l’Egypte a refusé de reprendre Gaza. Avant et après les accords d’Oslo (1993) Israël a, graduellement, ouvert le territoire mais on oublie … Arafat et ses cohortes se sont établis à Gaza, quatre points de passage existaient vers Israël et Gaza disposait d’un aéroport (oui, d’un aéroport réclamé avec force maintenant …) et d’un port commercial en cours de construction. 20.000 palestiniens passaient tous le jours en Israël pour y travailler et un corridor pour les voitures, les camions et les bus existait entre Gaza et la Cisjordanie. 1ère intifada, deuxième intifada, l’AP expulsée de Gaza (2007) et graduellement, tout s’est rétréci. De plus l’Egypte de Moubarak ne laissait pas le Gaza du Hamas avoir accès ni à son territoire, ni aux biens qu’il voulait obtenir. D’où les tunnels … à but commercial ou pour importer des armes. Tant et si bien que pour déclencher sa dernière guerre le Hamas disposait de 10.000 fusées dont seulement un tiers (les artisanales) étaient fabriquées sur place. Depuis le coup d’état militaire en Egypte contre le « frère musulman Morsi » l’armée égyptienne a détruit plus de 1.200 tunnels ! Mais il y avait aussi ceux qui allaient vers Israël, construits avec le ciment importé « pour construire des maisons » et équipés par l’Iran avec ce qu’il fallait pour qu’ils puissent un jour servir à attaquer Israël et/ou à prendre des otages. Découverts et détruits par Israël pendant sa riposte à l’agression du Hamas (plus de 3.500 fusées tirées sur Israël pendant les 30 jours « sans cessez le feu » …).

 

Agression du Hamas : pourquoi ne veut-on pas reconnaître que cette organisation terroriste (classifiée comme telle par l’Europe dont la France – n’est-ce pas Monsieur Cazeneuve, vous qui auriez pu manifester sous le slogan de la manif interdite …) utilise une stratégie qui maximise ses propres pertes civiles, pensant qu'elle peut soumettre ainsi Israël à une pression internationale suffisante pour qu’elle obtienne une victoire contre un adversaire plus fort ?

ETHICS.png

Regardez la pyramide des âges des morts à Gaza : la moitié des morts font partie des tranches d’âges des « militants » du Hamas (leur proportion dans la population totale est inférieure à 25% ….).

Pyramide.jpg

Ce qui fait qu’une partie de la presse internationale (même la BBC et le New York Times) revoit les affirmations quant au nombre de « civils » tués à Gaza. Ne cherchez pas un écho dans les médias français …

 

C’est ainsi … On nous explique qu’à cause d’Israël les gens vivent mal à Gaza mais … ils ont dépensé des milliards de dollars pour des fusées, des mortiers et pour creuser des tunnels. On ne veut pas souligner qu’il s'agit d'une organisation terroriste islamiste fanatique qui sacrifie ses propres civils et ses infrastructures pour poursuivre son but « éradiquer Israël de la carte ». Comme on ne veut pas admettre qu’il s’agit d’une responsabilité collective : c’est bien les gazaouïs qui ont élu, démocratiquement, pour les gouverner une organisation dont le but, connu car avoué, est de détruire l'Etat d'Israël y compris en massacrant ses citoyens juifs. Ils apprendront un jour que la démocratie signifie que les votes ont des conséquences. Alors « punition collective » … on l’a bien dit des allemands après Hitler, non ?

 

Quant à Monsieur de Villepin … « barbarie » ? Oui, la sienne, car ce qu’il a pu éructer ce n’est rien d’autre que barbarie (intellectuelle), sans visage humain car elle contrevient aux formes intellectuelles, esthétiques, morales d'un certain humanisme, ou civilisation. M. Fabius ? Ejusdem farinae …

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