When you have to shoot, shoot, don't talk !
(Le bon, la brute et le truand).
Le « guerrier réticent », qui « guide de l’arrière » a encore frappé un grand coup ! Mais il s’est tiré une balle dans le pied …
Il y a juste un an, quand il y avait déjà plus de 50.000 morts en Syrie, il a expliqué au monde qu’il avait fixé une ligne rouge au régime syrien : « déplacer et/ou utiliser des armes chimiques ne restera pas impuni »
Son ministre des affaires étrangères -bien qu’occupé à faire la paix entre les palestiniens et les israéliens (tout en sachant que les uns n’en veulent pas et que les autres n’y croient pas)- a expliqué au monde entier, il y a 48 heures que le moment de la punition est arrivé. « Plus de six utilisations d’armes chimiques dans les six derniers mois, la dernière ayant fait 1.429 morts dont au moins 426 enfants (notez la précision, sic !) nous obligent à réagir » « Ce que nous avons vu en Syrie la semaine dernière devrait choquer la conscience du monde. Il s’agit de la plus grande obscénité morale »
Et, parce que le commandant en chef américain l’a demandé, depuis une quinzaine les armées du Proche Orient sont en état d’alerte rouge en attendant la frappe promise.
Mais la vie est compliquée … Hier dans l’après-midi, le « guerrier réticent » a décidé qu’il était urgent d’attendre. Et que, tous comptes faits, il allait demander au Congrès d’approuver, au préalable, la frappe américaine qui allait être limitée en objectifs, de courte durée et sans inclure des troupes au sol. Et, cerise sur le gâteau, ne se proposant pas de faire tomber le régime de Bashar el Assad.
On reste pantois devant ce président qui, en prétextant vouloir raffermir la position morale des Etats Unis, détruit, pas à pas, la crédibilité de cette ancienne superpuissance.
Première question : si John Kerry savait depuis six mois que la « ligne rouge » avait été franchie pourquoi n’a-t-on rien fait depuis ?
Deuxième question : en quoi les bombardements d’artillerie, les fusées et/ou les bombes ayant fait plus de 100.000 morts sont préférables aux armes chimiques ? La justification de l’intervention (J. Kerry il y a 48 heures) est pour le moins curieuse : ce n’est pas les 100.000 morts qui demandent justice mais les victimes de la dernière attaque chimique …
Troisième question : si une intervention n’a pas comme objet de faire tomber le régime ignoble d’Assad, que se passera-t-il après la «frappe limitée » ? Pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que les massacres continueront sans (ou avec …) des armes chimiques !
Mais avant que ces questions (et bien d’autres) ne reçoivent des réponses, le « guerrier réticent » se promène (comme Démosthène …) pendant 45 minutes (nous dit-on) dans le parc de la Maison Blanche et fait ensuite savoir hier soir à ses aides, médusés, qu’il a décidé de « donner du temps au temps » et de demander l’autorisation du Congrès avant de faire tonner les cannons. Cela tombe bien, le Congrès est en vacances et ne sera de retour que dans dix jours …
Dix jours pendant lesquels il pourra visiter la Suède et participer au G20 de Saint Petersburg ou l’amphitryon, l’ineffable Vladimir Vladimirovitch, l’attend pour lui servir la «soupe à la grimace» en plat de résistance. Car, lui, il s’oppose à toute punition de son affidé Bashar el Assad.
Bref, rien ne se passera pendant quinze jours, le « guerrier réticent » pourra faire son golf, dans la quiétude, tous les jours … L’armée syrienne aura tout le temps de se préparer pour une éventuelle frappe, le premier soldat des Etats Unis (le Général Dempsey dont l’opposition à toute action armée contre la Syrie et/ou l’Iran est connue) ayant assuré BHO que le temps n’est pas d’essence : la frappe peut se faire aujourd’hui, demain, dans une semaine ou, même, aux calendes grecques …Et peu importe qu’il ait laissé David Cameron se ridiculiser aux Communes et qu’il laisse notre François national sous la pluie … sans parapluie, gros Jean comme devant.
Quatrième question : et si le Congrès n’autorise pas la punition ? Passera-t-il outre ? Si non … tout n’a été que paroles verbales et la stature du « guerrier réticent » prendra un coup dont personne n’est en mesure de mesurer l’importance. Si oui, l’on comprendra que, la mort dans l’âme, il n’a pas réussi ce qu’il voulait : ne rien faire …
Cinquième question : indépendamment de l’excuse « Congrès » (astuce de garçon de café) comment cette dernière pantalonnade du « guerrier réticent » sera-t-elle perçue par les « alliés » arabes (Arabie Saoudite, Pays du Golfe), par Israël et, même, par la Turquie ? Qui pourra croire encore que si un jour on apprend que l’Iran a franchi une autre « ligne rouge » BHO agira ? Personne ne peut mesurer l’importance de ses atermoiements pour les pays qui pourraient être, bientôt, soumis au chantage atomique iranien.
Sixième question : ne doit-on pas inférer de ce qui vient de se passer que le risque d’une conflagration (Israël – Iran ou Hezbollah-Israël) vient d’augmenter significativement car les protagonistes viennent de comprendre qu’ils n’ont rien à attendre ni à craindre du « guerrier réticent » domicilié avenue of Pennsylvania à Washington ?
Il avait reçu le Prix Nobel de la Paix quelques jours après son intronisation avant de faire quoi que ce soit. Il a raté depuis toutes ses démarches de politique internationale : les musulmans, islamistes ou pas, ne lui font pas confiance, les russes l’ont ridiculisé car il n’a pas réussi à les faire bouger d’un poil pour le désarmement nucléaire tout en leur permettant d'empocher ses concessions restées sans contreparties, les israéliens se détachent de plus en plus de leur « ami indéfectible » ayant compris qu’au pied du mur ce maçon ne saura pas manier la truelle et les chinois font la loi en Asie à l’encontre de son désir de « pivoter » les actions des Etats Unis vers cette région du monde.
On avait cru que le plus mauvais président des Etats Unis a été le producteur de cacahouètes Jimmy Carter. On s’est trompé … j’ai nommé Barack Hussein Obama !