Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

23 juillet 2006 7 23 /07 /juillet /2006 17:52

La perversité de l’inversion

''Les Sionistes ont pris la pire décision de leur vie en attaquant le Liban.

Ils ont enclenché la procédure de leur extermination »

(Mahmoud Ahmadinejad)

Pour la première fois depuis la création de l’Etat d’Israël la communauté internationale, retenant son courage à deux mains, oublie de condamner Israël et fait savoir (Déclaration du Sommet G8) que « La crise actuelle résulte des efforts déployés par des forces extrémistes pour déstabiliser la région et ruiner les aspirations des peuples palestinien, israélien et libanais à la démocratie et à la paix. À Gaza, des éléments du Hamas ont tiré des roquettes sur le territoire israélien et enlevé un soldat israélien. Au Liban, le Hezbollah a, en violation de la ligne bleue, attaqué le territoire israélien depuis le territoire libanais et tué et capturé des soldats israéliens, inversant les tendances positives qui s'étaient amorcées avec le retrait syrien en 2005 et portant atteinte au Gouvernement démocratiquement élu du Premier Ministre Fouad Siniora. » La messe est dite ? Que non …

Tout en considérant qu’Israël se trouve en état de légitime défense, la même communauté – in petto, comme certains ou à haute voix comme la France- demande aux belligérants un « cessez-le-feu immédiat » (demande rejetée par le Hezbolah) et à Israël de « faire preuve de retenue. On remarquera qu’un des belligérants est absous de l’injonction concernant la retenue. Comment est-on arrivé là ?

En 2000 l’ineffable Koffi Annan (l’homme qui assurait pouvoir négocier avec Saddam Hussein, un gros cigare à la main…) certifiait au Conseil de Sécurité de l’ONU qu’Israël avait quitté la totalité du territoire libanais et que le Président de cet Etat avait accepté la « Ligne Bleue » (délimitant la frontière internationale entre les deux Etats. Certes, il restait le problème des Fermes de Shéba (territoire minuscule appartenant à la Syrie, selon l’ONU) transformé ensuite en cause nationale de libération par le Hezbollah qui en faisait son fond de commerce pour le compte de la Syrie (et ensuite ou simultanément) pour celui de l’Iran).

Le Hezbollah s’est constitué, pendant six longues années, un stock d’armes modernes inimaginable entre les mains d’une milice dans un Etat de droit en menaçant Israël -comme l’Iran et le Hamas à Gaza- d’une destruction prochaine. Toutes les tentatives de ceux qui, à juste titre, considéraient le Hezbollah comme une organisation terroriste, souhaitaient la voir stigmatisée en tant que telle ont échouées devant l’opposition, d’abord, de la France. En octobre 2002, au Congrès de la Francophonie tenu à Beyrouth en présence de J. Chirac le chef de cette organisation terroriste, Nasrallah, y était invité.

Après l’assassinat par les Syriens de l’ami (sponsor, homme de lige, intermédiaire avec les monarchies pétrolières et en premier lieu avec l’Arabie Saoudite) du même J. Chirac la France -avec les Etats-Unis- a fait adopter la résolution 1559 du Conseil de Sécurité de l’ONU. Elle a conduit, avec la mobilisation de deux tiers du Liban (le troisième tiers étant d’obédience syrienne et maîtrisé par le Hezbollah) au départ des troupes syriennes du Liban mais pas au désarmement du Hezbollah. Ce qui devait arriver, arriva.

Soit pour ouvrir un deuxième front au Nord pour alléger la situation du Hamas à Gaza, soit pour détourner l’attention du G8 du problème du nucléaire iranien, soit pour que l’Iran puisse envoyer un signal au monde entier pour montrer sa capacité de nuisance soit pour les trois raisons ensemble, le Hezbollah a attaqué Israël. Il ne faut pas faire preuve d’une extrême sagacité pour comprendre qu’une telle chose -vu les capacités militaires d’Israël- ne pouvait pas être une décision autonome de cette organisation, certes, criminelle car terroriste, mais disposant d’une intelligence au moins égale à la moyenne des acteurs proche-orientaux. Il est permis de croire, dès lors, que si le G8 a appelé un chat, un chat ceci n’avait pas grande chose à voir avec Israël, il s’agissait en réalité de sa réponse à l’Iran, à son satellite, la Syrie et à son exécuteur de basses œuvres, le Hezbollah.

Agressé, Israël à fait savoir urbi et orbi que si l’on ne rendait pas les deux soldats enlevés, le Liban risquait de revenir 20 à 30 ans en arrière : ce qui s’est passé dans les douze derniers jours est, malheureusement, la preuve qu’Israël respecte sa parole. De l’autre côté, un état est pris en otage par une organisation terroriste. Mais qui participe à son gouvernement car y ayant des représentants démocratiquement élus (… on se souvient du Hamas) et qui, tout en déclarant haut et fort « une guerre totale » à Israël, fait savoir que l’acte commis est justifié par l’impossibilité de faire libérer autrement « le prisonniers » libanais qui croupissent dans les geôles israéliennes. Selon les informations officielles libanaises, il y en aurait moins d’une demi-douzaine (ayant du sang sur leurs mains, selon Israël).

 Et puisqu’un mensonge d’autant il est gros d’autant il devient crédible, on risque pour cela une guerre qui aurait fait, jusqu’ici, quelque 400 morts du côté libanais. Naturellement, seulement des femmes et des enfants, Israël se battant -selon la formule de Libé- contre "une armée d’ombres" qui, comme Lucky Luke, tire tellement vite que les israéliens n’en touchent aucune.

Résumons. Un état membre de l’ONU permet à des bandes organisées (sous prétexte de résistance à une occupation que l’ONU ne reconnaît pas) d’attaquer un autre état membre de l’organisation. Selon la Charte de l’ONU il y a là sujet à expulsion de l’organisation dudit état. Que non, dit Koffi Annan, ce qu’il faut c’est « un cessez le feu immédiat et qu’Israël fasse preuve de retenue ». Et puis, comme d’habitude, les professionnels de la haine anti-Israël , font défiler autant de crédules que possible, de Paris à Berlin et de Madrid à Stockholm sans oublier les masses arabo-musulmanes ni leur meilleur représentant, M. Ahmadinejad qui non content de prôner la destruction d’Israël toutes les semaines, annonce sa fin rapide car « elle a agressé le Liban ».

Pour attaquer Israël le Hezbollah s’est armé avec l’aide de l’Iran et la Syrie pendant six longues années. Seulement la Syrie et l’Iran ? Pourquoi oublie-t-on la Russie ? Les 2.000 Katiouchas tirées sur Israël (et les 10.000 qui restent encore …) ont été soient vendues par la Russie à l’Iran (ou fabriquées sous licence par ce dernier). Pourquoi oublie-t-on la Chine ? Qui a transféré et vendu à la Syrie (et à l’Iran des technologies modernes permettant la construction de fusées de portées différentes. Et qui, comme la Russie l’année dernière (pour des ventes à la Syrie), a prétendu qu’il s’agissait de fusées défensives … La Russie qui des kalachnikovs aux programmes nucléaires fait semblant de croire que l’Iran est un pays pacifique. Et qui a réussi a transformer les tentatives de l’Ouest pour arrêter le programme nucléaire iranien en une pantalonnade qui devrait amuser le monde entier sauf si on réflechit aux conséquences. 

Et c’est la qu’intervient la perversité de l’inversion du langage. L’agresseur n’est pas le Hezbollah (ou l’Iran). L’agresseur est Israël et, en tant que tel, elle doit faire preuve de retenue. Et doit accepter un cessez-le-feu immédiat : la France le demande. Et un autre représentant de l'ONU parle de "crimes de guerre" et menace les dirigeants israéliens. On se soubient d'un autre qui à Jenin, il a des années de cela, condamnait définitivement Israël pour avoir fait pire que tout ce que l'on avait vu depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.

Il faut se souvenir, cependant, que chaque fois dans le passé quand Israël était sur le point de gagner une bataille décisive, on lui demandait un cessez-le-feu immédiat. En 1956 la Russie menaçait d’une guerre nucléaire la coalition franco-anglo-israélienne ; en 1967 (heureusement la guerre n’a duré que six jours …) la France plaçait Israël sous embargo pour lui ôter la possibilité de se défendre devant une agression caractérisée (fermeture du détroit de Tiran) ; en 1973, la Russie de nouveau, menaçait Israël d’intervenir (à moins d’un cessez-le-feu pour sauver son satellite de l’époque, l’Egypte). Si Israël ne se conforme pas aux désidératas de ceux qui lui commandent un certain comportement elle est vouée aux gémonies par toute la presse bien pensante, de droite ou de gauche. De contorsions dialectiques à l’utilisation d’arguments sans valeur (Les Fermes de Shéba), rien ne manque pour vilipender Israël et justifier de la qualifier d’agresseur.

La suite ? Il faut espérer qu’Israël ne se laissera pas impressionner par l’inconséquence de l’Europe (ou de la France) et qu’elle fera la « sale boulot » pour mettre en application la fameuse résolution 1559 : la France devrait lui savoir gré, elle qui a pris l’initiative de la résolution.

Partager cet article
Repost0
10 juillet 2006 1 10 /07 /juillet /2006 16:47

Le conflit sans fin entre Israël et les palestiniens semble entrer dans une nouvelle phase dont la logique n’est pas évidente. Plusieurs questions se posent à ceux qui tentent encore de raison garder sans être obnubilés par la vocifération habituelle des médias arabes ou européens dont le parti pris est difficile à ignorer. Par delà les événements actuels -le rapt d’un soldat, celui d’un gosse de18 ans tout de suite assassiné, les 600 fusées « artisanales » tirées de Gaza contre le territoire israélien- la première question qui sollicite la logique est relativement simple : un gouvernement palestinien que tire son autorité d'un accord avec l'Israël (Oslo,1993) peut-il réellement être un interlocuteur internationalement reconnu quand il est l’expression d’une organisation dont le but affiché est la destruction d'Israël, la création d’un état dont la charia sera la loi et dont la destruction des juifs fait partie de sa charte ?

 La communauté internationale, dont le quartet est l’expression (Etats-Unis, l'Union Européenne, les Nations Unies et la Russie), a posé trois conditions au gouvernement constitué par le Hamas : reconnaître le droit d’Israël à l’existence, arrêter toutes ses activités terroristes et respecter tous les accords internationaux précédents signés par l'Autorité Palestinienne. Celles-ci semblent être des conditions raisonnables pour n'importe quel observateur extérieur. Elles sont cependant inacceptables pour le Hamas car les accepter signifierait le renoncement à sa raison d’être. La communauté internationale l’a compris, elle a essayé de trouver des moyens détournés pour aider les populations palestiniennes qui croulent, à Gaza en particulier, sous le poids de la pauvreté, du sous-développement et de l’absence d’espoir pour son avenir.

Et on est obligé d’expliciter la deuxième question qui sollicite la logique. Le Hamas est arrivé au pouvoir par la décision d’une majorité de palestiniens ; nonobstant les contorsions dialectiques de ceux qui expliquent leur vote uniquement comme une réaction à la corruption des gouvernants précédents auxquels la communauté internationale dispensait forte subventions (1,0 Mrds de $ annuellement) la vérité est différente. Un dernier sondage, relève clairement que 78 % des palestiniens approuvent le rapt du soldat israélien et sont opposés à sa libération sans contrepartie tandis que 68 % considèrent que l’on doit continuer d’utiliser la méthode.

Et la communauté internationale qui est tenue à juger les choses selon une approche logique ne peut ignorer qu’une élection « démocratique » n’accorde pas un permis pour effectuer des actes terroristes contre un état voisin. Elle ne peut ignorer la chose d’autant moins qu’il y a juste une année Israël a quitté Gaza sans aucune contrepartie. Le monde entier a applaudi et ce d’autant plus que l’on imaginait que la suite sera la remise au palestiniens de 97 % de la Cisjordanie. Soixante ans après que les pays arabes aient rejeté l’idée de la création d’un Etat palestinien, après plusieurs occasions réparties sur la période, après le départ d’Israël de Gaza, ceux pour lesquels le monde entier a mis les bouchées doubles pour les aider signifient clairement urbi et orbi leur rejet de toute acceptation de « l’autre ».

Et voilà la troisième question qui sollicite la logique : il s’agit là d’une stratégie suicidaire dont le seul résultat (prouvé pendant six décennies) est d’aller de mal en pis et d’avoir, à chaque étape pouvant constituer une croisée de chemins, à espérer moins que la fois précédente. Quel peut être le ressort d’une telle stratégie dont aucun autre exemple n’est proche ? La communauté internationale pense que les palestiniens sont animés par le souhait de créer un état et de voir finir l’occupation israélienne. Mais cela ne présente aucun intérêt pour les palestiniens. Si tel n’était pas le cas on aurait assisté depuis le départ d’Israël de Gaza à un bourgeonnement économique induisant des avancées sociales, culturelles, etc. Qu’a-t-on vu en réalité ?

 La transformation du territoire en petit Afghanistan. Mais puisque l’on déclare haut et fort que le soldat Shalit est prisonnier de guerre c’est qu’il y a une guerre. Et depuis que les guerres sont guerres les belligérants utilisent la force maximum pour infliger à l’adversaire des pertes telles que les gains que celui-ci espère soient entièrement hors de sa portée. Dès lors, que veut dire « proportionnalité » dans l’emploi de la force ? Cette fois-ci la logique se retourne contre la communauté internationale. Les 600 fusées kassam ont été décrétées « artisanales » : une riposte proportionnée d’Israël voudrait qu’elle utilise la même technologie ? Faudrait-il revenir au combat à mains nues ? L’idée de proportionnalité dans l’emploi de la force quand on est en guerre est proprement une stupidité. De plus, elle heurte toute logique aussi élémentaire qu’elle puisse être.

 Et pour les attentats suicides voudrait-on qu’Israël constitue des brigades de martyrs qui iraient se faire exploser, avec la bénédiction de leurs mères, dans les autobus palestiniens ?

 Enfin, il est dit que la « punition collective » (destruction par Israël des infrastructures de Gaza, la fermeture des frontières avec l’Egypte ou Israël, le refus d’accepter des travailleurs palestiniens en Israël, etc.,) est inadmissible. Mais puisque l’élection a été démocratique, ceux qui portent la guerre contre Israël sont les représentants de la collectivité palestinienne. En faire abstraction comme la communauté internationale tente de le faire en privilégiant M. Abbas contre le gouvernement issu d’élections constitue l’avant dernière absurdité logique. Continuer de le faire revient à démontrer que le résultat d’une élection est à considérer seulement s’il convient à ceux qui le juge.

Enfin, depuis quelques semaines on fait grand cas d’un document qui serait signé par le Hamas et le Fatah et qui constituerait une avancée indéniable car il reviendrait à reconnaître « implicitement » l’existence d’Israël. En réalité, ce document n’est qu’un engagement des deux factions pour légitimer la poursuite des attaques contre les israéliens dans la Cisjordanie en attendant la libération de la Palestine historique, c’est-à-dire, la disparition de l’Etat d’Israël. On peut remarquer que l’Iran aussi professe le même discours ce qui n’a pas l’air d’émouvoir outre mesure la communauté internationale : un état membre de l’ONU qui demande clairement la destruction d’un autre Etat membre de l’ONU. Logique ?

 Punition collective ? N’a-t-on admis qu’il y avait responsabilité collective des allemands pour leur triste histoire du nazisme ? Et la destruction de Dresde ou la bombe sur Hiroshima étaient proportionnées à quoi ?

Partager cet article
Repost0
30 juin 2006 5 30 /06 /juin /2006 08:41

176 fusées («artisanales ») Kassam tombées sur Sderot, ville israélienne limitrophe de Gaza, deux rapts dont un d’un enfant de 18 ans (mais « colon ») assassiné tout de suite d’une balle dans la tête, l’attaque d’un poste d'observation militaire situé en Israël, le tout dans moins d’une semaine. Etre surpris ? Pourquoi ?

 Démocratiquement élus, les représentants d’une organisation considérée comme terroriste par l’Union Européenne (après moult palabres et en dépit de l’opposition constante de la France) approuvent les rapts et considèrent les attaques comme marques de la détermination du peuple palestinien de libérer ses terres de l’occupation israélienne. Et, tout en réitérant leur décision de ne jamais reconnaître Israël font semblant de le faire … « implicitement » pour le bonheur de tout les jobards de la presse mondiale qui ne se donnent même pas la peine de lire le texte « paraphé » par le Fatah et le Hamas. Qui, en réalité, ne fait que reprendre l’objectif de la Charte de l’OLP depuis 1974, « créer un état sur toute partie du territoire libéré » en attendant mieux … La Charte qui ne reconnaît pas l’existence d’Israël, annoncée comme « caduque » par l’ineffable Y . Arafat à F. Mitterand et qui aurait dû être modifié, en présence de Bill Clinton à Gaza mais …. qui n’a jamais été modifiée.

Annonçant clairement sa ligne politique fondée sur la destruction d’Israël, le Hamas est arrivé à gouverner le peuple palestinien qui a élu ses représentants. Confusion dérangeante pour la communauté internationale qui lui demande d’admettre trois principes, la reconnaissance d’Israël, le respect de tous les accords conclus avec Israël et de renoncer à la violence. La réponse du Hamas est un triple non (comme les trois non des pays arabes à Khartoum, après la guerre de 1967) ce qui est parfaitement consubstantiel à sa raison d’être.

Le Hamas est aujourd’hui une organisation terroriste (l’Europe et les Etats-Unis ne mettent plus le terme entre guillemets) qui gouverne un territoire libre de toute occupation, Gaza et un autre – la Cisjordanie, où les arrangements d’Oslo tiennent encore. Le Hamas est en guerre ouverte avec Israël mais, vu la disymétrie des forces en présence, utilise les mêmes méthodes que celle appliquées par toutes les filiales de Al Qaida, le rapt, l’assassinat ou le chantage en attendant la décapitation filmée et transmise par des chaînes comme Al Jazeera.

Israël, dont la vocation suicidaire est loin d’être prouvée, dont l’absence de sens de l’humour pour se moquer des palinodies de la communauté internationale est patente, dont la patience quand on s’en prend à ces citoyens fussent-ils militaires, « colons » ou de parfaits quidams est très réduite sinon nulle, Israël n’en peut mais.

 Ne disposant pas de fusées « artisanales » l’armée israélienne fait usage de tout ce dont elle dispose comme armement et applique la seule théorie qui est enseignée dans les écoles militaires : frapper l’ennemi avec une force qui vise son anéantissement aussi rapide que possible.

Mais la communauté internationale ne l’entend pas de cette oreille. Puisqu’il faut protéger les citoyens palestiniens bien qu’ils aient choisi des terroristes pour les gouverner, il faut demander à Israël « la plus grande retenue ». Qui demande cette retenue ?

M. Poutine qui, après l’assassinat en Irak de quatre diplomates russes « donne instruction aux services de trouver et détruire ceux qui sont responsables ». La Russie qui a détruit entièrement la ville de Grozny bénéficiant du silence complice de l’Europe et/ou des Etats-Unis. Les Etats-Unis qui, en Irak, n’hésitent pas à lancer des bombes de 500 kg sur des maisons où on pense que l’on trouverait des terroristes. Souvent, oui, parfois non. Koffi Annan qui, jusqu’ici, n’a pas réussi à imposer la retenue au Soudan où plus de 250.000 morts se décomptent depuis que le gouvernement islamique s’est attaqué aux populations noires chrétiennes ou animistes. Mme Ferrero-Walder dont les accointances avec le néo-nazi autrichien Jörg Haider l’ont amenée siéger au gouvernement autrichien avant d’arriver à Bruxelles. La France qui a assisté (pour le moins …) au génocide rwandais sans prêcher la modération au gouvernement en place qu’elle soutenait.

Mais, dès qu’il s’agit d’Israël et des palestiniens, là, tout le monde est d’accord, il faut prêcher la modération « aux deux camps ». Ignoble formule qui occulte la responsabilité première : le rapt, l’assassinat, les attentats suicides autant de faits d’armes de ceux qui sont dirigés par le Hamas.

Puisqu’il ne faut pas tuer les « militants, les activistes, les combattants » palestiniens, puisqu’il faut les amener à la justice, Israël vient de décider un coup de filet et met la main sur cinq douzaines de responsables du Hamas, qui ministre, qui député, qui maire mais tous membres d’une organisation terroriste (selon l’Union Européenne). En attendant leur présentation aux autorités judiciaires (civiles ou militaires car … il y a état de guerre avec le Hamas, non ?) la communauté internationale, dans une volte face qui mérite d’être psychanalysée, se dit préoccupée par « l’arrestation de personnels politique démocratiquement élus ». Et le Condorcet du Quai d’Orsay demande qu’ils soient libérés et qu’Israël fasse preuve de retenue. Et le Pape de demander la libération de « toutes les personnes retenues en Terre Sainte » : le soldat Shalit et le personnel politique terroriste se trouvant entre les mains d’Israël. Le ridicule ne tue plus …

Depuis quarante ans Israël a essayé par tous les moyens d’obtenir de ses voisins le droit de vivre en paix à l’intérieur de « frontières sures et reconnues » (ONU, résolution 242 – 1967). Aujourd’hui, la presse mondiale s’évertue à présenter le dernier document d’union nationale Fatah-Hamas comme fondateur d’une avancée importante car prévoyant (selon elle) la reconnaissance implicite d’Israël. Encore quarante (ou cent quarante ou deux cent quarante) années et les palestiniens (et les arabes en général) s’ils font le choix du développement par rapport au système politico-religieux qui les enfonce dans le sous-développement s’apercevront qu’Israël existe sans avoir bénéficié de leur reconnaissance diplomatique. Peut-être à ce moment-là la paix en Terre Sainte sera possible. A condition que jusque-là la communauté internationale se mêle de ce qui la regarde laissant à Israël le droit de s’occuper de la vie de ses citoyens comme bon lui semble.

Partager cet article
Repost0
27 juin 2006 2 27 /06 /juin /2006 16:28

Nouveau concept trouvant sa place dans toutes les chancelleries, du State Department au Quai d’Orsay, de Bruxelles à Moscou, suggéré avec doigté mais avec force à Israël : ne rien décider d’une manière unilatérale, négociez ! Naturellement, l’absence d’interlocuteur pour négocier n’a pas l’air d’impressionner grand’monde. Méthode Coué aidant, on veut se convaincre et convaincre Israël que Mahmoud Abbas est la bonne porte à laquelle il faut frapper. On appelle ce détachement de la réalité du surréalisme.

Unilatéralisme ? Toutes les décisions touchant à la survie d’Israël, depuis sa création, ont été unilatérales. La Déclaration d’Indépendance de Ben Gurion a été faite à l’encontre de la demande du State Department qui souhaitait qu’elle fût reportée. La guerre de 56 (bien qu’en association avec la France et l’Angleterre) a été une décision unilatérale. La guerre de 67, nonobstant l’avertissement du Général de Gaulle, a été une décision unilatérale. Et celle conduisant à l’occupation du Sud du Liban aussi. Et la négociation d’Oslo (avec ses conséquences plus que négatives) aussi. Et la marginalisation d’un assassin corrompu (Y. Arafat) aussi, à l’encontre de la volonté de la France qui lui a assuré des funérailles de chef d’état. Et le départ de Gaza aussi.

C’est vrai, chaque fois, Israël a dû payer un prix fort pour ne pas avoir suivi les conseils de ses amis ou qui se déclaraient tels. En 48 elle a dû accepter l’aide du bloc soviétique pour s’armer car l’Angleterre était du côté arabe et l’Amérique avait conseillé le report de la Déclaration d’Indépendance. En 56, suite à l’ignoble lâchage par la France et l’Angleterre, elle a dû arrêter la guerre devant la menace nucléaire de la Russie et celle, non moins sérieuse, de l’Amérique. En 1967, la France a mis Israël sous embargo pour tous les armements et ce n’est que 35 ans après (quand l’industrie française de l’armement comprenait la richesse israélienne en la matière et entendait y trouver une nouvelle source pour des produits exceptionnels – exemple – les drones) que le cours des choses a changé.

Et cela recommence. De quoi parle-t-on réellement ? La guerre d’Indépendance s’est terminée par des Accords d’Armistice : les fameuses frontières (qui ne l’étaient pas) datent d’avant la guerre de 67. Mais ces frontières n’étaient pas reconnues en tant que telles car les Pays arabes n’ont voulu les reconnaître que comme des lignes d’armistice. Et la guerre de 67 s’est terminée, elle, par le triple NON de Khartoum (non à la reconnaissance d’Israël, non aux négociations, non à la paix). Pourtant, la fameuse résolution de l’ONU 242 demandait l’établissement, par la négociation, de « frontières sures et reconnues » tout en réclamant le retrait d’Israël d’une partie des territoires occupés (selon la version anglaise). Depuis 1967 Israël a tenté par tous les moyens de négocier.

La position traditionnelle des Arabes sur les territoires occupés en 1967 était, cependant, qu'il n'y avait aucun besoin de négociations, de dialogue ou de reconnaissance diplomatique. Ils demandaient que Israël se retire du Sinaï, les hauteurs du Golan, de la Cisjordanie et du Gaza, mettant en application la résolution 242 du Conseil de sécurité de l'ONU (sans pour cela « négocier »). Pendant ce temps, Israël acceptant les vertus de la négociation prônée par la Communauté Internationale demandait des négociations. C'est comment cela que l’on est arrivé à la formule « la terre contre la paix ».

Elle a réussi avec l’Egypte (à laquelle elle a rendu, pour une deuxième fois, le Sinaï) et avec la Jordanie. Anouar Sadat est venu à Jérusalem et a obtenu le Sinaï. La Syrie a refusé les discussions de paix et a perdu le Golan. Jusqu’à leur dernière initiative (Arabie Saoudite – Beyrouth 2002) demandant comme condition de la reconnaissance d’Israël le retrait sur les frontières d’avant 67. Non pas une négociation mais une demande impérative valant création de frontières pour le futur éventuel Etat palestinien (dont les pays arabes n’en ont pas voulu depuis la décision de partage de l’ONU en 1947).

Résumons : Israël ne doit pas se retirer de la Cisjordanie d’une manière unilatérale, elle doit négocier cela avec des partenaires palestiniens.

Mais on se retrouve ainsi devant deux incompatibilités : (a) comment et quoi négocier avec soit une autorité (Mahmoud Abbas) qui n’a aucun pouvoir soit (b) avec une autre, qui dispose d’un pouvoir établi par les urnes mais dont l’objectif clair, affiché, maintes fois répété et celui de la destruction totale d’Israël pour établir un Etat palestinien de « la rive à la mer » (du Jourdain à la Méditerranée) ?

Devant cette double incompatibilité Israël a choisi de se séparer, d’une manière unilatérale, des palestiniens. Et on entend maintenant des rives du Potomac jusqu’aux bords de la Seine, qu’il faut négocier. Et les pays arabes, oubliant le passé et leur volonté d’imposer, d’une manière unilatérale, des frontières à Israël se joignent au cœur des tricheurs de tout acabit pour réclamer la négociation … La communauté internationale les soutient comme elle a toujours soutenu les demandes arabes contre Israël.

Trop tard. Les décisions actuelles d’Israël sont dictées par sa conviction selon laquelle, qu’il s’agisse du Fatah ou du Hamas, aucun des deux représentants du peuple palestinien n’ont en vue pour l’avenir prévisible le souhait d’établir un état à côté d’Israël. La démonstration est d’une simplicité biblique ( !?) : s’ils l’avaient voulu, depuis 48, depuis 73 (accords égypto-israéliens) depuis 93 (Oslo), depuis 2000 (Camp David) les occasions ont été multiples, on ne peut pas mettre sur le compte du hasard ou de la mauvaise tactique le fait de ne pas en avoir saisi aucune. Ce qui est clair c’est qu’ils veulent un état, un seulement, incluant Israël actuel.

Dès lors il est illusoire de penser qu’un accord global pourra intervenir l’espace d’une ou deux générations supplémentaires. Et comme, du point de vue stratégique Gaza et la Cisjordanie ne représentent plus un grand atout devant une très improbable guerre lancée par un pays arabe « du front » la décision de séparation unilatérale prise par Ariel Sharon pour Gaza et reconduite par Ehud Olmert pour la Cisjordanie découle d’une logique impeccable. Pour la contester il faudrait soit n’avoir rien compris à ce qui se passe au Proche Orient, soit être de la plus parfaite mauvaise foi, le cumul n’étant pas interdit.

Et voilà que maintenant Israël est en train de se plier à ce que les arabes demandent depuis 67 : quitter les (ou des) territoires occupés sans rien demander ou obtenir en échange. Naturellement, les arabes demandent dès lors une négociation (sur quoi ? avec qui ? pourquoi faire ?) et la communauté internationale qui n’est pas à une inconséquence près, les soutient !

Résumons : Israël veut se retirer de certains territoires occupés en 67, les arabes, les palestiniens et la communauté internationale lui demandent de ne pas le faire. Vous avez dit absurde ? Surréaliste ?

La seule conclusion qui s’impose est que « la terre contre la paix » est une formule vide de sens. Et que rien ne se passera jusqu’au moment ou des générations futures de palestiniens auront compris qu’entre la misère et la terreur qui est leur lot depuis 6à ans et la possibilité de s’émanciper à côté d’un état développé, le choix devrait être évident. Vaste programme …

Partager cet article
Repost0
18 juin 2006 7 18 /06 /juin /2006 11:33

Disproportionné - suite

Le 12 juin, Koffi Annan auquel les soucis de la planète (Darfur, Sommalie, Irak, Afghanistan, on en passe et des meilleurs …) laissent pas mal de temps libre s’est déclaré « profondément troublé par l’assassinat de civils, dont des femmes et des enfants, sur une plage de Gaza. Selon des informations, ces assassinats auraient été commis … par les forces israéliennes »

Le choix des mots n’est pas fortuit, on parle d’assassinats qui selon « des informations » auraient été commis par l’armée israélienne. Avec une unanimité retrouvée (un peu absente depuis que le peuple palestinien a élu démocratiquement, pour le gouverner, une organisation islamiste terroriste) le ban et l’arrière-ban de tout ce qui « grouille, grenouille et scribouille » s’est donné à cœur joie dans l’exercice habituel : vilipender Israël, montrer la face hideuse de ce pays dont certains voudraient qu’il soit éradiqué, recouvrer pour les palestiniens le statut (un peu écorné depuis l’élection du Hamas) de victimes et persécutés des juifs.

Et d’abord la France. La télévision d’Etat faisant appel au même spécialiste de la désinformation quand il s’agit d’Israël (Mohamed Dura, cela vous dit quelque chose ?) a fait passer dans tous ses journaux télévisés, presqu’en boucle, une relation brève mais incisive. On a mis en parallèle, sur un pied d’égalité, les conclusions d’une commission (militaire, certes, mais pas moins pointilleuse, quand il s’agit du droit, que les autorités civiles d’Israël) avec celle, très honorables, d’un militant d’une organisation pacifique dont l’objectivité vis-à-vis du conflit Israël – Palestine ne saute pas aux yeux. D’un côté, une enquête qui engage un Etat (démocratique de surcroît) et de l’autre un quidam dont le seul mérite est d’être contre Israël. Par delà son spécialiste, on voit aussi l’objectivité et la rigueur professionnelle de la dame de fer, Arlette Chabaud.

Car des doutes commençaient à se faire jour. Trois jours après sa première déclaration le Secrétaire Général de l’ONU a commencé à rétropédaler, ses services de presse déclarant « alors que les prémisses d'une enquête israélienne renvoie la responsabilité de l'explosion à une mine posée par le Hamas et non pas à un obus de mortier israélien, le Secrétaire général a dit « attendre la conclusion définitive de l'enquête israélienne ».

Jénine, vous vous en souvenez ? 5.000 morts, « rien d’équivalent depuis la deuxième guerre mondiale » (Terje-Larsen envoyé permanent du Secrétaire Général au Proche Orient) et puis, cinq mois après, un rapport d’où il résultât qu’il y avait eu moins de 50 morts dont la moitié portant des armes.

Mohamed Dura, vous vous en souvenez ? L’image, qui a fait le tour de la planète pendant des jours et des jours, d’un enfant tué de sang froid par « l’armée israélienne ». Pour découvrir, des mois après, que tout a été un montage, que le gosse n’a jamais été retrouvé et que son père n’était probablement pas son père …

Et maintenant la plage de Gaza. Le fil d’Ariane ? On le connaît. La désinformation qui se met en marche dès que l’occasion se présente, on connaît aussi. Mais que l’ONU se prête à ce qui, de toute évidence, est une incitation à la haine cela fait réfléchir. Car l’ONU est membre du « quartette » qui est censé trouver des solutions pour un conflit ce qui, pour le moins, demanderait une certaine prudence … Mais l’ONU, par la bouche du même Koffi Annan indique « nous reconnaissons qu'Israël a le droit de se défendre et de protéger sa population mais la question de la proportionnalité et du respect du droit international humanitaire est une exigence de base »

Nous y voilà : c’est la « proportionnalité » qui pose problème. Si on comprend bien, si les centaines de roquettes « artisanales » tirées contre Israël avaient tués autant d’israéliens que de palestiniens morts sur la plage de Gaza … tout rentre dans l’ordre. Quant au droit international humanitaire il s’applique uniquement à ceux qui sont responsables d’attaques non provoqués, non pas à ceux qui les perpétuent …

Heureusement, le monde entier n’a entendu que les accusations contre et les condamnations d’Israël. Naturellement, aucun des médias (surtout français) n’a trouvé nécessaire de revenir sur le sujet au moins comme Koffi Annan … C’est vrai, le Mondial occupe tous les supports de presse fussent-ils de droite, de gauche ou d’ailleurs. Et puis … on a tellement l’habitude de voir Israël « assassiner » des palestiniens innocents que ce n’est vraiment pas la peine de les disculper quand ils ne le font pas !

On a pu croire, après le désengagement de Gaza que la « communauté internationale » avait, enfin, compris qu’Israël ne voulait pas des territoires. On a applaudi sans vouloir écouter ceux qui prédisaient la création d’un petit Afghanistan. On a vu les résultats obtenus avec la complicité évidente de l’Egypte qui laisse transiter des tonnes d’armes, munitions et explosifs vers Gaza. Avec la complicité de l’Europe qui non contente d’assurer des ressources légales pour les pauvres palestiniens, ferme les yeux à la frontière qu’ils sont censés contrôler et laisse passer des « ministres » avec des valises bourrées de dollars donnés par les frères arabes qui tout en disant le contraire, aident le Hamas.

Et là on assiste à ce qui est le plus incompréhensible : on demande à Israël de ne pas se retirer de la Cisjordanie ! Qui ? D’abord la Jordanie, ensuite l’Egypte, surtout l’Arabie Saoudite. Mais les grandes puissances commencent à être gênées aux entournures : comment refuser le retrait ? Et cela veut dire quoi que de le négocier avec quelqu’un qui conteste votre existence ?

Disproportionné. Tout est disproportionné : la mansuétude criminelle accordée au peuple palestinien qui ne s’en sortira jamais du rêve de destruction d’Israël tant que la manne de l’Europe (pourquoi ? n’y a-t-il pas suffisamment de pauvres en France, en Allemagne, partout en Europe ?) continuera à se déverser sur lui. Le traitement infligé à Israël, que l’on maintient dans le rôle du « juif des nations ». La tolérance inouïe vis-à-vis de l’Iran qui, non content de contester la Shoah, affiche sa volonté de voir disparaître Israël. La jobardise européenne vis-à-vis de la Russie qui ne fait qu’avancer se pions (au Proche Orient mais surtout en Europe) pour recouvrer son statut de grande puissance pouvant faire la pluie et le beau temps. Mais l’Europe dort … et quand elle se réveillera, malheureusement, tout sera perdu !

Partager cet article
Repost0
11 juin 2006 7 11 /06 /juin /2006 12:37

Référendum palestinien

Après l’élection démocratique, par le peuple palestinien, d’une organisation terroriste pour le conduire vers la destruction d’Israël et l’application de la charia sur le territoire dont elle aura le contrôle, voilà que se prépare une deuxième mascarade démocratique. Incapable de fournir ce pourquoi le monde entier lui a fait confiance (la paix avec Israël en suivant la « feuille de route »), Mahmoud Abbas a trouvé le gambit idéal : un document commis par des gens dont les mains sont pleines de sang, qui sont condamnés à de lourdes peines qu’ils effectuent dans des prisons israéliennes, lui donne la possibilité de remettre en selle le Fatah en prenant (un peu de) distance par rapport au Hamas.

La belle histoire … Il nous est dit que ce référendum, si approuvé, représentera la « reconnaissance implicite » d’Israël. 58 ans après sa création, 58 ans après le rejet par tous les pays arabes de la création d’un état palestinien, eh bien, on se déciderait éventuellement à reconnaître implicitement qu’Israël existe. Curieux, non ? Trois guerres majeurs gagnées (1956, 1967 et 1973) contre des armées fournies en matériel, techniques et spécialistes par le camp de la paix de l’époque (URSS) l’ont été par l’armée fantôme d’un pays qui n’existait pas. Qui n’existait pas mais qui, selon l’Iran et le Hamas, devrait être éradiqué de la carte du monde. Inconséquence logique ou expression d’une vision déformée par l’illusion dans laquelle ces dignes représentant d’une nouvelle idéologie vivent, peu importe. Ce qui importe c’est d’essayer de comprendre ce dont il est question. Sans remonter au pêché originel (la création d’Israël) ni à la longue histoire du peuplement de la Palestine par le peuple juif depuis l’exile babylonien ou la diaspora forcée par les légions romaines.

Aujourd'hui, il y a deux vulgates dominantes qui se proposent comme incontournables pour la solution du conflit arabo-israélien. La première suggère (Oslo) des pourparlers pour un traité de paix, les palestiniens obtenant la terre et la souveraineté pour construire un état en échange de la promesse de vivre en paix avec l'Israël. Cette vulgate est celle de l'apaisement.

L'apaisement ? On connaît. Il a coûté à l’Europe une guerre mondiale dans laquelle des millions de juifs et des non-juifs ont été sacrifiés sur l’autel des négociations de paix de la France et de l’Angleterre avec Hitler.

L'apaisement ? On connaît. Staline a essayé par le fameux pacte avec l’Allemagne de découper l’Europe en retournant la soif de domination allemande vers l’Ouest. Il a coûté à la Russie plus de 20 millions de morts et la destruction d’un tiers de sa superficie.

 L’apaisement ? On connaît. Il a permis l’existence du communisme dans l'Est de l’Europe, dans cette partie qui a toujours été la plus vibrante preuve de l’existence de traditions intellectuelles qui, presque toujours, étaient les précurseurs des changements à l’Ouest.

 L'apaisement ? On connaît. Quand le génocide dans Kosovo battait son plein et l’Europe parlait de choses et d’autres, il a fallu que les Américains interviennent pour faire ce que l’Europe n’était plus capable de faire soi-même : arrêter un massacre. On se souvient de Camp David et du refus des palestiniens d’accepter ce qu’ils demandent aujourd’hui : les territoires disputés (frontières d’avant 1967) et une partie de Jérusalem.

La vulgate de l’apaisement, heureusement, a échoué avec le concours occasionnel des palestiniens eux-mêmes. Qui n’ont pas perdu l’occasion de … perdre une occasion (A. Eban). L’apaisement ? Le résultat direct ne serait que de créer (comme à Gaza) une nouvelle base territoriale ayant les mêmes buts : la destruction (par étapes) d’Israël.

Malheureusement, une deuxième vulgate dominante a cours en Israël. « L’unilatéralisme » : retrait de l’essentiel des territoires conquis par Israël pendant la guerre de 1967, territoires destinés depuis 1948 à la création d’un état palestinien. Il s’agit de territoires disputés car une fois annexés par la Jordanie les actes de propriété avaient souffert quelques distorsions. Ce retrait se ferait sans que rien ne soit obtenu en échange vu l’impossibilité de trouver un partenaire qui serait capable non seulement de négocier mais d’imposer à son peuple le résultat des négociations.

Cette deuxième vulgate crée la confusion dans le monde occidental. Certes, voir Israël se retirer de ces territoires c’est plutôt bon à prendre : les juifs ont été obligés à rendre ce qu’ils ont acquis par la force (en oubliant que ce serait pour la première fois dans l’histoire des guerres que le vainqueur devrait rendre ce qu’il a acquis suite à une agression contre lui). Mais, d’un autre côté, puisque les représentants élus démocratiquement du peuple palestinien ne veulent pas d’un Israël dans les parages … cela fait plutôt désordre.

La solution a été trouvée par Mahmoud Abbas : faisons comme si, laissons croire que l’on reconnaît l’existence d’Israël. D’où « l’implicitement ». L’avantage immédiat serait que la manne de la communauté internationale (un milliard de dollars tous les ans, 500 millions d’euros fournis par l’Europe) recommencerait à tomber du ciel. Et puis … on verra !

Que faire ? L’Europe (elle dort …) ne croit pas encore qu’il y a une sorte de croisade en cours contre elle, croisade particulièrement insidieuse car par delà les attaques barbares de musulmans fanatiques elle se voit confrontée à la destruction systématique de ses repères judéo-chrétiens par des populations qu’elle a acceptées en son sein et qui, d’une manière pernicieuse, l’anémient. L’Europe ne veut pas encore comprendre qu’il s’agit d’un conflit à caractère existentiel pour elle aussi, de très longue durée, conduit par un ennemi dont la raison d’être est constituée par la disparition de l’autre. L’autre ? Le juif, le chrétien et tous ceux dont les religions ne sont pas reconnues par l’islam.

L’Europe devient anti-américaine (elle est déjà anti-israélienne …) par une grille de lecture qui a fait souvent son malheur. Rien n’imposait aux américains de sauver Kosovo. Rien (en laissant de côté les armes de destruction massive dont l’Irak ne disposait pas) n’obligeait l’Amérique à lancer sa grande entreprise de démocratisation du monde arabe. Sauf sa vocation messianique, l’idée que faire le bien des gens était consubstantiel aux idéaux américains. Rien n’oblige l’Amérique de soutenir Israël contre las agressions armées des ses ennemis, états ou organisations terroristes, sauf l’idée qu’elle se fait de la vaillance d’un peuple de cinq millions qui a fleuri le désert, crée une économie dont les succès font pâlir les recettes socio-démocrates de l’Europe et dont la contribution au développement mondial (nombre de prix Nobel ?) dépasse largement son poids à l’échelle du Monde.

 L’Europe sera contente d’apprendre que le référendum palestinien reconnaîtra Israël.

Implicitement …

Partager cet article
Repost0
10 juin 2006 6 10 /06 /juin /2006 20:02

Disproportionné …

De Moscou à Paris, d’Oslo au Caire les mots pleuvent : inacceptable, disproportionné, contraire à la loi internationale … j’en passe et des meilleurs ! Et le Liban demande une enquête internationale … Entendons-nous bien : une vie est une vie, un mort est un mort, un civil est un civil. C’est dire que l’obus fou de l’artillerie navale israélienne ayant tué cinq personnes sur une plage de Gaza n’a aucune excuse. On ne s’arrête pas à des considérations mineures selon lesquelles ce que l’on a visé ce n’était pas la famille palestinienne prenant le soleil sur la plage. On condamne avec l’unanimité de ceux qui ont rasé Grozny avec le silence gêné de ceux qui regardent ailleurs quand les droits de l’homme sont transgressés par d’autres qu’Israël. Car de ce la qu’il s’agit. Depuis le commencement de la nouvelle Intifada Israël a eu à déplorer 12.576 attaques ayant l’origine à Gaza. En total 7.633 personnes ont été gravement blessées et 1.084 (au 01.01.06) sont morte. Plus de 300 fusées Kassam ont été tirées contre le territoire israélien dont plus de 70 sont tombés dans la petite ville Sderot ou dernièrement deux personnes sont mortes Mais … ce n’étaient que des actes perpétrés par des « activistes » ou des « militants » qui ne faisaient que tirer des fusées « artisanales ». Un léger regret, les palestiniens n’ont pas d’armée (que des militants et des activistes) et leur industrie propre ne peut fournir que des roquettes artisanales. Et encore, comme l’a montré le journaliste Ben Zideman de CNN (avec un certain regret dans la présentation il y a une semaine), elle ne peut pas produire plus de 50 par semaine ! Ce n’est pas l’argent qui manque (si une balle de 6,35 mm vaut 1 $ une roquette vaut bien entre 1.000 et 5.000 $ - la communauté internationale qui essaye par tous moyens d’aider les palestiniens devrait en tenir compte …). Alors, depuis plusieurs semaines, et encore plus depuis l’arrivée par des élections démocratiques d’une organisation terroriste aux commandes de l’Autorité Palestinienne, l’armée israélienne a commencé à pilonner avec des pièces d’artillerie les endroits d’où les « militants » et les « activistes » tirent des roquettes « artisanales » sur le territoire israélien. Il y a trois jours des avions ont déversé des tonnes de papillons avertissant les populations palestiniennes que s’ils continuaient à laisser les « activistes » et les « militants » à tirer des roquettes près de leurs maisons … eh bien ils prenaient des risques ! Et ce qui devait arriver, arriva : un obus fou a détruit une famille. Oh que non ! La communauté internationale ne s’est pas mobilisée pour arrêter les tirs de roquettes. Comme elle ne s’est pas mobilisé pour les centaines de milliers de morts du Darfour (remarquez, ce ne sont que des noirs chrétiens ou animistes …), comme elle ne s’est pas mobilisé contre la conquête de la Somalie par les milices des « tribunaux islamistes ». Au fait, les sacs de farine de Bernard Kouchner n’ont servi à rien, vous en souvenez-vous ? Non, la communauté internationale se mobilise contre le « massacre », le « carnage » israélien fait aux dépens des palestiniens pacifiques. Certes, il y a un peu de gêne car les « barbus » ne veulent ni reconnaître Israël, ni renoncer à la violence, ni respecter les accords signés par leurs précurseurs à la direction de l’Autorité Palestinienne. Comment ne pas être révulsé par le qualificatif « disproportionné » ? Pourquoi 30.000 morts (ou 200.000 selon certains) n’imposent pas le même qualificatif quand il s’agit du Darfour ? Comment ne pas l’être quand il s’agit de cinq morts (cinq de trop, mais à qui la faute ?) à mettre en parallèle ave les 12.576 attaques de forme différente mais dont l’origine se trouve à Gaza ? Gaza … on se souvient comment la communauté internationale a félicité « le bourreau de Sabra et Chatila » (des phalangistes chrétiens ont assassiné des palestiniens musulmans au Liban mais …., naturellement, c’étaient les juifs qui devaient être responsables !) pour le retrait d’Israël de Gaza. Mais toute la communauté internationale savait que Gaza allait développer ce qui existait déjà, que Gaza allait devenir un petit Afghanistan. Qu’importe, le retrait d’Israël était bon à prendre, si les choses allaient mal tourner … ce sera sa faute aussi ! Et nous y voilà. On s’est évertué à trouver des excuses à la victoire de ceux qui se sont présentés avec comme programme, la destruction d’Israël et l’application de la charia. Les terroristes de Hamas ne sont pas les amis de Poutine. Seulement son régime est devenu un complice incontournable des programmes nucléaires iraniens. La Russie continue de lui transférer des technologies sophistiquées, en dépit des menaces génocidaires du président de ce pays contre Israël. Et le Hamas est ami (d’aucuns le considèrent stipendié par) de l’Iran. Et les amis de mes amis sont, même si on les prend avec des pincettes, mes amis. La vision géopolitique probable de la Russie s’accompagne, aujourd’hui par des actions irresponsables concernant le « baril de poudre » du Proche Orient. En légitimant le Hamas, Poutine n’a fait que d’y jeter des allumettes allumées. Tout cela n’a rien à voir avec les soucis existentiels d’Israël dont la Russie, Poutine et le reste des dirigeants européens qui se plient aux injonctions de tout ce qui porte turban, se soucient comme d’une guigne. Tout ce dont on s’aperçoit, tout ce dont on parle c’est l’utilisation « disproportionnée » de la force par Israël aux dépens de ceux qui veulent sa destruction et sa disparition. Quelle dérision !

Partager cet article
Repost0
25 février 2006 6 25 /02 /février /2006 20:02

La confusion des esprits

D’un côté, ceux qui pensent que l’assassinat du jeune Ilan est un acte à connotation antisémite, d’une autre côté, tous ceux qui -directement ou indirectement, insidieusement ou sournoisement- pensent le contraire et, avec de plus en plus de force demandent que l’on attende les résultats de l’enquête. Entre temps, on souligne que l’on parle tellement beaucoup d’un « juif français » pour des raisons qui restent à dévoiler tandis que l’on ne parle pas autant quant c’est un « français breton ou chtimi » qui est victime.

 

Le président d’un état membre de l’ONU appelle à l’éradication d’un autre état qui acquiert ainsi le privilège d’être le seul auquel on conteste le droit d’être ou celui de devoir justifier ses raisons pour continuer d’exister.

Le gendarme international auquel on a confié la mission de surveiller, détecter et amener devant le Conseil de Sécurité de l’ONU tout état qui transgresserait les obligations qu’il aurait contracté pour éviter la prolifération nucléaire, fait tout ce qu’il peut pour éviter cela mais suggère que l’on règle le problème de l’Iran en demandant à Israël de renoncer à son armement nucléaire présupposé.

Trois faits qui, en apparence, n’ont rien à voir entre eux. Vraiment ? En réalité, le fil d’Ariane est visible pour tous sauf pour ceux qui ne veulent pas voir.

 Tout d’abord, l’incident « Ilan » aurait pu intervenir dans n’importe quel pays en Europe. La vulgate dominante identifiant maintenant les juifs (riches, bien sûr) à Israël qui persécute, spolie et tue les pauvres (cette fois-ci les palestiniens) il n’est pas anormal que la confusion s’installe dans les têtes les plus vides ou disponibles pour les causes les plus douteuses. Ce qui est différent chez nous c’est que la victime, cette fois-ci, est un « juif français ». On n’entend personne dire que c’est un « français juif » qui a été assassiné, l’inversion n’est certainement pas innocente, du bas peuple jusqu’aux élites qui façonnent notre mode de vie, d’expression et de pensée. On souligne ainsi à satiété qu’il s’agit d’un élément étranger au corps national. Et personne, non plus, pour expliquer que si « on parle tant parce que juif » c’est qu’en vérité, dans le subconscient de beaucoup (de tous ?) tuer un juif après la Shoah n’est plus la même chose qu’auparavant. Des pogromes contre les juifs il y eu légion : les premiers du temps de l’occupation romane de la Palestine et une suite ininterrompue depuis, pratiquement, dans tous les pays de l’Europe. Il s’agissait de tuer des juifs individuellement, la Shoah a fait novation en cela que l’Europe a chargé son bras armé -les nazis allemands- pour faire disparaître les juifs en tant que peuple de tout le continent. L’entreprise ayant partiellement échoué, depuis, tout meurtre d’un juif vient rappeler l’Europe à sa triste histoire et, volens nolens, on parle plus que pour toute autre victime. On devrait le regretter, on devrait l’expliquer.  

 En appelant à l’éradication d’Israël le président iranien n’a certainement pas surpris les chancelleries occidentales. Cela fait presque trente ans que cet objectif est inscrit sur le frontispice de la république islamique. Ce qui a surpris c’est qu’il l’ait dit, urbi et orbi. Un ambassadeur français a pu parler à Londres de ce « pays de merde » sans que cela appelle de la part du Quai une autre sanction que de l’élever au titre prestigieux d’Ambassadeur de France. Toutes les extrêmes gauches européennes comme toutes les gauches extrêmes du continent prônent la construction d’un « état binational », euphémisme qui cache à peine le souhait de voir disparaître Israël. Mais qui est utilisé parce qu’Israël est un « pays raciste, où règne l’apartheid ». Et pour couronner le tout, voilà que le peuple palestinien, d’une manière démocratique, élit le parti dont le but affiché est double, faire disparaître Israël et instaurer la charia en Palestine. Faire disparaître Israël ne devrait pas inquiéter beaucoup un José Bové chez nous ou le Maire de Londres (suspendu pour propos antisémites, tout socialiste bon teint qu’il est). Mais, la charia ne leur pose de problème aucun ? Et de l’Ouest en Est de l’Europe, du Nord au Sud, on s’évertue à expliquer que le choix des palestiniens  s’explique par la corruption, le népotisme et l’inaction des précédents gouvernants (dirigés par Y. Arafat, qui a eu droit au moment de sa mort à des marques réservées aux chefs d’états). Qui aura le courage de dire un jour que s’il s’agissait de la propreté des rues, de l’enseignement, d’instaurer la loi et l’ordre, de la création d’une économie propre, bref d’avoir un état … cela aurait pu être fait et en 1948 et en 1977 et en 2000 (pour ne prendre que ces trois occasions ratées). Non, le choix démocratique du peuple palestinien s’est fait en faveur de ceux qui veulent détruire Israël. Mais Israël devrait continuer à accepter que des palestiniens viennent y travailler et de les aider par d’autres moyens. De les aider à acquérir ce qu’il faut pour qu’ils puissent la détruire. Il ne faut surtout pas le dire, il faut attendre, voir peut-être Hamas changera, continuer à leur verser les centaines de millions d’euros et … les inviter au Kremlin.

 La fameuse communauté internationale se préoccupe depuis quelques années, avec le succès que l’on connaît, de retarder l’accession à la bombe atomique du régime des mollahs en Iran. Une pantomime sans fin qui n’amuse plus personne se déroule en silence : la Russie et son mercantilisme irresponsable allié à la volonté de récupérer son statut de superpuissance en utilisant le Proche et le Moyen Orient comme champ d’opposition aux Etats-Unis, la Chine dont les besoins d’énergie ne peuvent pas être satisfaits sans la participation de l’Iran, l’Europe (en particulier l’Allemagne premier exportateur vers l’Iran et la France qui a favorisé l’installation de Total en Iran allant à l’encontre des sanctions édictées par les Etats-Unis) qui apaise, temporise, donne la préférence à la « voie diplomatique » apeurée comme elle est de la possibilité d’une reprise des attentats terroristes iraniens sur le continent. La France en sait quelque chose.

 

 Pendant ce temps, le chef l’organisation qui est chargée de surveiller, contrôler et -éventuellement amener aux sanctions- tout un chacun qui tricherait avec les traités de non prolifération (ce que l’Iran a fait pendant 18 ans …), Prix Nobel de la Paix de surcroît, va tranquillement en Israël pour dire à ce pays qu’il devrait renoncer à son armement nucléaire supposé. Au seul pays au monde dont l’existence est mise en cause par un pays qui essaye d’accéder au nucléaire militaire. Quelle dérision.

 Dérision ? Certainement pas. Confusion des esprits, oui. Permanence de la haine du juif, oui. Souhait de sa disparition en tant qu’être, peuple, nation, sans doute. Voilà ce qui lie les trois faits évoqués et voilà pourquoi.

 

 

 

Et on parlera de la paranoïa juive quand on saura que l’auteur de ces lignes est juif.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
16 février 2006 4 16 /02 /février /2006 16:12

La Russie et le Hamas

 

 

Il n’a pas fallu une semaine pour que la Russie -membre du Quartette déclarant à Londres que rien ne sera fait avec le Hamas tant qu’il ne changera pas sa Charte pour reconnaître le droit a l’existence d’Israël, renoncer à la violence et épouser les accords préalables- par la voie de M. Poutine change la donne. Il vient d’annoncer sans fioritures aucunes que la Russie n’a pas considéré le Hamas comme organisation terroriste et qu’il se propose d’inviter ses dirigeants à Moscou.

 

M Poutine a utilisé comme argument majeur l’élection démocratique par laquelle le peuple palestinien a donné la majorité au Hamas. Et qu’il faut respecter. Comme la Russie a respecté l’élection démocratique de Hitler avec lequel elle a eu d’excellentes relations (y compris en lui livrant des communistes allemands) en signant, juste avant que la guerre ne se déclenche, le fameux Pacte Molotov – Ribbentrop.

 

Ce point d’histoire rappelé, que veut la Russie  ?

 

La Russie , après s’être refaite une santé avec l’aide massive de l’Europe et des Etats-Unis (report de dettes, démembrement d’armes nucléaires obsolètes et dangereuses payé par les Etats-Unis, complicité vis-à-vis de sa guerre en Tchétchénie, etc.,) a pris la décision stratégique de récupérer son statut de deuxième puissance mondiale sans laquelle rien ne puisse être fait. Premier champ d’action (car agir en Afrique a été ruineux et sans résultats, agir en Asie  serait se mettre sur le chemin de la Chine et l’Amérique Latine semble trop versatile avec des dictateurs fantasques ou de démocrates obsessionnellement anti-américains) : le Proche et le Moyen Orient. Voilà la Russie allié aux régimes terroristes de l’Iran et de la Syrie , il était normal que la victoire du Hamas ajoute un maillon à la chaîne en cours de constitution.

 

Si l’on regarde les choses ainsi, la décision de l’Europe de laisser la Russie maître de l’enrichissement de l’uranium d’Iran est, pour dire le moins, inepte ou irresponsable, le cumul pouvant s’imposer. Pas seulement parce que rien ne prouve qu’elle ne donnera pas ce qu’il faut aux iraniens pour faire leur bombe. Surtout parce que l’on ne peut pas croire qu’elle ne voit pas, comme tout le monde, que la justification iranienne (besoin de sources d’énergie complémentaire) ne présente aucun caractère d’urgence pour au moins encore 100 ans compte tenu de ses ressources de gaz et de pétrole. Mais prendre la position qu’elle a prise, fournir des batteries de missiles (défensives) pour interdire toute attaque contre les centres nucléaires iraniens (connus ou secrets) présente un avantage évident : on s’oppose aux Etats Uns et on s’allie les « masses arabes ». Accessoirement, on espère atténuer le support musulman aux Tchétchènes. Le fait que dans toutes se diatribes (et posters) le Hamas s’identifie aux ennemis des Russes en Tchétchénie n’a pas l’air de gêner M. Poutine car, probablement, l’effet espéré est justement le contraire. Parler de transparence, clarté morale et éthique dans ses conditions est un exercice futile et sans intérêt. Il doit s’agir de Real Politik, essayons de voir plus clair.

 

Il y a deux ans, Novaya Gazeta a publié un essai appelé la « Forteresse Russie, » mis à sa disposition, il semblerait, par une fuite en provenance du Kremlin. L'auteur anonyme mais, semble-t-il une des intellectuels de haut vol actuels, soulignait que si la Russie voulait se développer plus rapidement que le reste du monde (pour rattraper son retard), elle devrait le faire à l’abri d’un mur de protection. Le mur n’aurait qu’une porte contrôlée par une agence spéciale qui déciderait ce qui pouvait entrer et sortir. Le corollaire évident était la re-nationalisation des secteurs essentiels pour le développement de la Russie.

 

D’un autre côté, c’est un fait patent que l’essentiel de la croissance économique russe est fondée à plus de deux tiers sur les revenus des secteurs gaziers et pétroliers (plus ceux de la vente de matière premières ou de produits de première transformation). La proportion équivalente pour l’Arabie Saoudite est de 93 %. A la lumière de ce qui précède, les manoeuvres du Kremlin, couronnées de succès, pour s’assurer du contrôle de Gazprom et par son intermédiaire du contrôle des deux autres géants pétroliers (Yukos et Sibneft) font comprendre que quelque chose de fondamental est en train de changer dans la stratégie russe, que ce changement soit relatif à la sphère économique ou à celle politique ou de préférence aux deux. En effet, pendant les vingt dernières années les quantités de pétrole découvertes sont significativement plus faibles que celles consommées. De plus, la demande vient de territoires éloignés des sources d’exploitation où, de plus, on a besoin d’investissements plus lourds pour obtenir les mêmes quantités. Et parce que la demande de cette ressource précieuse se développera, selon certains, de plus de 40% d'ici 2025, la prospérité économique du monde demandera beaucoup plus d’énergie venant d’autres sources.

 

 Energies fossiles, non renouvelables, probablement en fort épuisement dans les vingt/cinquante ans à venir, leur contrôle est essentiel à court terme mais il est non moins essentiel de s’occuper de leur remplacement.

 

Deuxième corde à l’arc russe : l’énergie nucléaire civile. La communauté internationale s’est polarisée, à juste titre, sur les efforts évidents de l’Iran pour acquérir une capacité nucléaire militaire. Ce faisant, personne ne s’occupe du réacteur nucléaire de Bushehr, construit par les russes, pour générer de l’électricité. Ni de ceux de Tienwan (Chine) ou Kundankulam (Inde). Pourtant, les deux derniers pays sont crédités d’un besoin cumulé de 50 à 100 îlots nucléaires de 1.000 Mégawatts pour les cinquante années à venir. C’est dire que la Russie prépare la relève des énergies fossiles et son positionnement comme acteur incontournable du futur marché mondial de l’énergie.

 

Energies fossiles, énergie nucléaire, la Russie devient une grande puissance non pas sur le fondement de ses armes de destruction massive mais sur le contrôle, tant qu’à faire mondial, de la distribution de l’élément essentiel pour toute activité économique. Le récent conflit avec l’Ukraine n’a probablement été que le test d’un algorithme de décision visant à faire croire que c’était la dérive démocratique de ce pays qui était en jeu. En réalité, on a montré à ceux qui devraient voir et comprendre qu’il est beaucoup plus facile de tourner un robinet que d’envoyer des fusées même (dernière déclaration de M. Poutine) si elles peuvent pénétrer tout système d’anti-missiles.

 

L’Europe qui, au moment du premier choc pétrolier de 1970, n’a pas voulu suivre la suggestion de Reagan de ne pas accepter le « deal » soviétique « du gaz contre des pipelines » se trouve aujourd’hui prisonnière du gaz russe. L’Allemagne (38 % de sa consommation), l’Italie (30 %), la France (26%), la Grèce (82%), l’Autriche (74%) sont, naturellement portées à faire attention à la manière dont elles s’opposeraient aux ambitions géopolitiques de la Russie. Quant à la Turquie , dépendante à 62 % du gaz russe et à plus de 20 % du gaz iranien, il est légitime de s’interroger si la candeur avec laquelle elle observe le concubinage russo-iranien pour le nucléaire n’y trouve pas son origine. Comme d’emboîter le pas de la Russie pour légitimer le Hamas.

 

Se présenter comme un fournisseur fiable, comme la Russie le fait est certes une bonne chose, faire comprendre que l’activité économique de l’Europe dépend de la Russie , c’est mieux quand on veut être admis à l’Organisation Mondiale du Commerce et devenir membre de plein droit du G8.

 

La vulgate dominante attribue l’opposition de Poutine aux desseins américains aux aspirations de la Russie de continuer de jouer le rôle d’une superpuissance après l’effondrement de l'Union Soviétique et de favoriser une politique étrangère non seulement indépendante de Washington mais opposée à elle.

 

Les terroristes de Hamas ne sont pas les amis de Poutine. Seulement son régime est devenu un complice incontournable des programmes nucléaires iraniens. La Russie continue de lui transférer des technologies sophistiquées, en dépit des menaces génocidaires du président de ce pays contre Israël. Et le cocasse est que l’Iran, qui ne fait aucune confiance à la Russie , ne souhaite pas que l’enrichissement de son uranium soit fait par elle plus probablement pour des raisons civiles que militaires … Mai le Hamas est ami (d’aucuns le considèrent stipendié par) de l’Iran. Et les amis de mes amis sont, même si on les prend avec des pincettes, mes amis.

 

 

La vision géopolitique probable de la Russie au plan de la disponibilité d’énergie s’accompagne, aujourd’hui par des actions irresponsables concernant le « baril de poudre » du Proche Orient. En légitimant le Hamas, Poutine est en train d’y jeter des allumettes allumées.

 

 

Et l’Europe n’en peut mais car …avant que le tout dernier pipeline entre en service en 2010 elle sera sur le point d'une crise énergétique. Les dépôts en Mer du Nord qui fournissent à l'Europe du gaz s'approcheront de l'épuisement. La production se réduit en Norvège et aussi bien en Grande-Bretagne. La Russie de Poutine constituerait, donc, le salut du vieux monde.

 

Tout cela n’a rien à voir avec les soucis existentiels d’Israël dont la Russie et Poutine se soucient comme d’une guigne. Voilà la boucle bouclée : après avoir clamé haut et fort qu’elle n’aura pas à faire au Hamas tant qu’il ne changera pas, après l’avoir menacé d’isolation, la communauté internationale est en train d’isoler Israël. Cela prendra une semaine ou deux, la Russie y veillera et les raisons sont loin d’être celles que l’on pense.

 

 

Partager cet article
Repost0
11 février 2006 6 11 /02 /février /2006 17:35

Hamas a gagné, Hamas gagnera !

 

Il n’a pas fallu une semaine pour que la Russie -membre du Quartette déclarant à Londres que rien ne sera fait avec le Hamas tant qu’il ne changera pas sa Charte pour reconnaître le droit a l’existence d’Israël, renoncer à la violence et épouser les accords préalables- par la voie de M. Poutine change la donne. Il vient d’annoncer sans fioritures aucunes que la Russie n’a pas considéré le Hamas comme organisation terroriste et qu’il se propose d’inviter ses dirigeants à Moscou. Vingt-quatre heures après la France lui emboîte le pas déclarant que l’initiative russe lui convient.

 

M Poutine a utilisé comme argument majeur l’élection démocratique par laquelle le peuple palestinien a donné la majorité au Hamas. Et qu’il faut respecter. Comme la Russie a respecté l’élection démocratique de Hitler avec lequel elle a eu d’excellentes relations (y compris en lui livrant des communistes allemands) en signant, juste avant que la guerre ne se déclenche, le fameux Pacte Molotov – Ribbentrop.

 

Ce point d’histoire rappelé, que veut la Russie  ?

 

La Russie , après s’être refaite une santé avec l’aide massive de l’Europe et des Etats-Unis (report de dettes, démembrement d’armes nucléaires payé par les Etats-Unis, complicité vis-à-vis de sa guerre en Tchétchénie, etc.,) a pris la décision stratégique de récupérer son statut de deuxième puissance mondiale sans laquelle rien ne puisse être fait. Premier champ d’action (car agir en Afrique a été ruineux et sans résultats, agir en Asie  serait se mettre sur le chemin de la Chine et l’Amérique Latine semble trop versatile avec des dictateurs fantasques ou de démocrates obsessionnellement anti-américains) : le Proche et le Moyen Orient. Voilà la Russie allié aux régimes terroristes de l’Iran et de la Syrie , il était normal que la victoire du Hamas ajoute un maillon à la chaîne en cours de constitution.

 

Si l’on regarde les choses ainsi, la décision de l’Europe de laisser la Russie maître de l’enrichissement de l’uranium d’Iran est, pour dire le moins, inepte ou irresponsable, le cumul pouvant s’imposer. Pas seulement parce que rien ne prouve qu’elle ne donnera pas ce qu’il faut aux iraniens pour faire leur bombe. Surtout parce que l’on ne peut pas croire qu’elle ne voit pas, comme tout le monde, que la justification iranienne (besoin de sources d’énergie complémentaire) ne présente aucun caractère d’urgence pour au moins encore 100 ans compte tenu de ses ressources de gaz et de pétrole. Mais prendre la position qu’elle a prise, fournir des batteries de missiles (défensives) pour interdire toute attaque contre les centres nucléaires iraniens (connus ou secrets) présente un avantage évident : on s’oppose aux Etats Uns et on s’allie les « masses arabes ». Accessoirement, on espère atténuer le support musulman aux Tchétchènes. Le fait que dans toutes se diatribes (et posters) le Hamas s’identifie aux ennemis des Russes en Tchétchénie n’a pas l’air de gêner M. Poutine car, probablement, l’effet espéré est justement le contraire. Parler de transparence, clarté morale et éthique dans ses conditions est un exercice futile et sans intérêt.

 

Donc le Hamas n’est pas une organisation terroriste. L’Iran n’a jamais stipendié le Hezbollah au Liban ni le Jihad Islamique en Palestine ni des soldats d’Al Qaeda. Et la Syrie n’est pas liée à ce qui se passe au Liban depuis un an ni aux organisations terroristes palestiniennes.

Le Hamas veut simplement détruire Israël comme le président de l’Iran le souhaite aussi. Rien, jusqu’ici ne vient montrer une velléité de changement, au contraire. Ce n’est pas, cependant, une raison suffisante pour mettre en danger une approche stratégique, donc le Hamas viendra voir M. Poutine au Kremlin comme Yasser Arafat allait voir M. Brejnev. Ou comme M. Abbas qui a fait ses études à Moscou où il a obtenu un Doctorat avec une thèse niant l’existence de l’Holocauste.

Mais la  ? Que fait-elle dans cette galère ? A-t-elle si vite pris peur face aux menaces des masses musulmanes qui expriment spontanément leur colère pour la publication par Charlie Hebdo des caricatures connues ? A peine deux semaines après que son Président menaçait les états voyous ou les organisations terroristes de notre feu nucléaire ? Naturellement, elle emboîte le pas de la Russie sans accord préalable de ses partenaires européens. On peut parier que l’effet produit sur les Danois ou les Norvégiens laissé seuls devant les populaces musulmanes de loin ou d’Europe laissera des traces. Pauvres Danois, pauvres Norvégiens … Eux qui ont été les premiers à souhaiter (en Norvège) et décider (au Danemark) le boycottage de produits israéliens …Quelle dérision !

Dérision ? Regardez Hébron, en Cisjordanie : par décision du Conseil de Sécurité, prise à la demande de l’Autorité Palestinienne, une force internationale y stationne, elle est censée défendre les palestiniens de la soldatesque israélienne. Viennent les caricatures et l’armée israélienne doit défendre la force internationale de la populace excitée par le Hamas et le Jihad Islamique…

 

Voilà la boucle bouclée : après avoir clamé haut et fort qu’elle n’aura pas à faire au Hamas tant qu’il ne changera pas, après l’avoir menacé d’isolation, la communauté internationale est en train d’isoler Israël. Cela prendra une semaine ou deux, la Russie et son alliée, la France , y veilleront.

 

Partager cet article
Repost0

Articles RÉCents

Liens