Plusieurs lecteurs viennent de gentiment m’apostropher car surpris par mon silence après la dernière manifestation de la capacité de notre Président à stupéfier le monde entier : il (c’est-à-dire la France) va reconnaître « l’État Palestinien » Bon, vox populi, vox Dei, essayons d’y voir un peu plus clair dans ce mouvement brownien d’entropie élevée qui caractérise le comportement actuel de notre Président.
Les gazettes nous ont appris que, rentrant d’un voyage en Égypte, notre Président a fait une déclaration qui a stupéfié une bonne partie du monde « J’ai décidé de reconnaître l’État Palestinien en juin ».
Oublions que, d’une manière subliminale, il est train de dire que l’État Français c’est lui… Reconnaître un état palestinien ? A Saint Denis ? A Roubaix ? Remarquez, d’aucuns grands de ce monde sourient quand on voit les efforts de notre Président à montrer ses capacités : une seule photo a été suffisante :
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Comment peut-il croire qu’il soit pris au sérieux dans les chancelleries du monde ?
Un État palestinien ? Pour avancer la cause palestinienne nonobstant son lourd passif ? Cette décision ne pourrait-elle être une faute politique, morale et sécuritaire ? Et Monsieur Macron veut adouber les terroristes du Hamas en reconnaissant l’État palestinien ? A quand une légion d’honneur pour les combattants islamistes et Rima Hassan, leur porte-parole en France ? Avant de prendre sa décision a-t-il consulté les archives du Quai ? Rappelons-lui quelques faits historiques.
1948 - Un mémorandum publié par les Nations Unies en février 1948, dans lequel Azzam Pacha, secrétaire général de la Ligue arabe, se référant à la guerre imminente de mai 1948, au cours de laquelle cinq nations arabes ont attaqué l’État juif d’Israël, nouvellement formé : « Cette guerre sera une guerre d’extermination et un massacre capital dont on parlera comme des massacres mongols et des croisades »
1967 - La bataille sera générale et notre objectif principal sera de détruire Israël Gamal Abder Nasser 26.05.67
2023 - Ghazi Hamad (porte-parole Hamas) déclare que le Hamas « recommencera encore et encore » les attaques du 7 octobre car Israël n’a pas sa place sur notre terre » Libé 03.11.23
2025 – « Dr Abou Marzouk (haut dirigeant du Hamas) a confirmé que l'opération bénie du 7 octobre est une expression du droit du peuple palestinien à la résistance et de son rejet du siège, de l'occupation et de la colonisation » SABA (Yémen) 25.02.25.
Seuls les Palestiniens, semble-t-il, sont autorisés à déclencher des guerres sans provocation et à ne pas subir les conséquences de leur défaite. Au lieu de cela, ils exigent des cessez-le-feu et la possibilité de se refaire comme récompense pour leurs échecs en temps de guerre. Pourtant, depuis que les guerres sont guerres, ceux qui succombent perdent une partie de leurs territoires et plus : Ad victorem spolias. Mais les terroristes arabes ne font pas des compromis. Pas Arafat. Pas Abou Mazen (Mahmoud Abbas). Des modérés qui font le délice des gouvernants occidentaux car on peut leur donner de millions et des milliards, qu’ils promettent de bien utiliser. Par exemple en payant, selon un barème déterminé, les assassins d’israéliens. Pourtant on leur a proposé, à eux aussi, un « état ». Qu’ils ont refusé. Ce qu’ils font depuis le premier plan de partage du territoire mandaté par l’Angleterre (Commission Peel, 1936).
Un état palestinien ? Sur quel territoire ? La Judée-Samarie (« Cisjordanie) c’est un territoire occupé depuis 1967 qui faisait, à l’époque, partie de la Jordanie. « Frontières de 1967 ? » c’étaient des lignes d’armistice de la fin de la guerre de 1948 et à ce titre, soulignées à leur naissance qu’elles n’étaient pas des frontières internationales. Qui auraient dû résulter des négociations qui n’ont jamais eu lieu. Car depuis 1967 les trois NON de Khartoum de la Ligue Arabe : « Pas de paix avec Israël, pas de reconnaissance d'Israël, pas de négociation avec Israël » perdurent. Oui, de l’eau a coulé sous les ponts du Proche-Orient depuis… mais une partie des pays de la Ligue Arabe s’en tient à ce qui a été décidé il y a 60 ans. N’empêche que, depuis, les Palestiniens ont reçu trois offres sérieuses pour constituer un état. Rien à faire, car la raison d’être du Hamas est la destruction d’Israël, non pas un accommodement avec elle. Au fond, une des plus grandes faveurs que les Palestiniens ont fait à Israël a été l’invention de « From the River to the Sea, Palestine Will Be Free » Pas deux états, est-ce clair ? Un seul pays – il y est, c’est Israël et si rien d’autre ne se profile à l’horizon, il n’y en aura rien d’autre. Alors pourquoi notre Président s’agite-t-il tout en sachant que ses gesticulations n’affectent en rien la marche des choses ?
En fait, les Palestiniens avaient un proto-État à Gaza, depuis 20 ans (évacuation des 9.000 israéliens et destruction de tout ce qu’ils y avaient fait là-bas). Ont-ils construit et développé ce début d’État ? Non. Israël était disposé à les aider, juste pour avoir un semblant de tranquillité. Ils ont empoché les milliards de l’Europe et du monde arabe, se sont construits des villas, des séjours au Qatar et ailleurs. Et surtout, ils se sont surarmés, ils ont constamment bombardé Israël et construits des tunnels non pas pour que les populations s’y abritent en cas de représailles israéliennes mais uniquement pour « les combattants » et leur armement. Tout ça pourquoi ? Avec l’espoir fou de détruire Israël. Le 7 octobre, la cause palestinienne est morte. Même le plus gauchiste et pro-paix pour deux états parmi les Israéliens a compris que c’est peine perdue. Ils veulent « la Palestine du Jourdain à la mer ». On l’a assez entendu. Beaucoup d’Européens ne l’ont toujours pas compris.
Notre Président fait semblant de ne pas le savoir.
En réalité, depuis qu’il a été élu (7 mai 2017) il s’est opposé à Israël, dès le début, dans les résolutions de l’ONU, lors des conférences et dans les discussions internationales. Il s’oppose à la politique de paix d’Israël, telle que présentée par Benjamin Netanyahu dans son discours du 22 septembre 2023, et telle qu’appuyée aujourd’hui par les USA de Donald Trump. Un état ? Emmanuel Macron abuse de son poste pour son profit personnel. Il sape le rapprochement entre l’Arabie saoudite et Israël et un accord de paix qui en découlerait ; les négociations ont été suspendues le 7 octobre 2023 (en partie pour la raison circonstancielle du Hamas). Il se positionne ouvertement contre Donald Trump. Maintenant, un État palestinien doit être établi et reconnu illico ? Un état palestinien ? Sur quel territoire, qu’elle population - sur lesquels l'État exerce sa souveraineté -, et quelle puissance publique ? Libre à contracter avec d’autres états, par exemple l’Iran, qui a inscrit dans sa constitution l’ardente obligation de détruire « l’entité sioniste » ? Un état pour ceux qui ont concocté le pogrome du 7 octobre ? Oui, on le sait, le 23 octobre 2023 notre Président avait déclaré « le Hamas ne représente pas les palestiniens de Gaza » Il croit (ou veut faire croire) qu’il s’agit de 2 millions de civils innocents – mais si nous ne fermons pas les yeux un instant, nous pouvons les décrire plus précisément : 2 millions de partisans du terrorisme et leurs aides. Ceux qui ont appelé leurs mères après avoir tué des juifs dans les kibboutzim, ceux qui ont volé, violé et pillé, et ceux qui ont enlevé des gens et ont refusé de les libérer tout au long des longs mois de guerre. Une récente enquête d’opinion (Foreign Affairs 14.02.25) indique que 98% des sondés se sont décrits comme religieux, et presque autant, disent voir le conflit avec Israël en termes religieux, pas politiques : les juifs sont des usurpateurs qui doivent être bannis. Comment ? Interrogés, 47% ont déclaré qu’ils souhaitaient voir Israël détruit et remplacé par un État islamique strictement régi par la charia. Et notre Président n’est pas au courant ?
Mais dans son projet de reconnaissance d’un état il y a aussi le support d’une solution pour la reconstruction de Gaza. Les estimations varient quant au temps qu’il faudrait pour vider Gaza des explosifs et de ce qui reste au-dessus et en-dessous du sol, une demi-décennie ou plus ? Quinze ans ? Vingt ans ? Les habitants de Gaza sont-ils censés vivre tranquillement dans des tentes pendant une ou deux décennies, pendant que leurs maisons sont reconstruites à côté ? Où ? Dans des « villes temporaires » construites à partir de conteneurs d’expédition rhabillés comme ceux du magazine Dwell et construits par des diplômés de l’université de Birmingham ? Voici la dure réalité : les Gazaouis, et pas seulement les membres enrôlés des brigades du Hamas, ont mené une campagne d’extermination contre Israël, et ils ont perdu. Vae victis.
Notre Président se demande-t-il pourquoi pendant les 18 mois de guerre on n’a pas trouvé UN SEUL « juste » ? Yad Vashem (Jérusalem) enregistrait, il y a quelque temps, 28.217 Justes parmi les nations de 51 pays (des gens qui pendant la Shoah avaient sauvé des juifs - même en Allemagne, surtout en France, Italie et Pays-Bas) qui ont été honorés (Wikipédia). Pas un seul parmi les deux millions à Gaza pendant les 18 mois de guerre. Cela ne lui dit rien ?
Allez, en perdant ce qui donne le pouvoir réel à un Président de la République (la majorité à l’Assemblée nationale et un gouvernement à sa botte) Monsieur Macron s’essaye à une posture lui donnant la possibilité d’espérer de présider l’Europe. Il semble oublier que pendant les six ans de pouvoir il n’a fait qu’accompagner la France dans son déclin : tous les signaux sont au rouge – le déficit budgétaire, la dette publique (un tiers de plus qu’en 2017), le déficit commercial (plus de 100 milliards/l’an), l’immigration sans frein (plus de 4 millions d’immigrants exogènes à l’Europe ont été admis pendant son quinquennat et demi, sans perspective d’assimilation) – l’enseignement, la santé, la justice qui « manquent de moyens » pour justifier leur décrépitude. Certes, il n’est pas comptable des 40 années qui ont précédé sa présidence. Certes, il se targue d’une grande réussite : on a créé 2 millions d’emplois. En feignant oublier qu’il s’agit d’emplois créateurs de faibles valeurs occupés en grande majorité par des contingents d’immigrés parlant mal (ou pas du tout) le français.
Résumons : incapable de faire en France ce pourquoi il a été élu deux fois, il essaye de s’insinuer dans le maelstrom politique mondial pour construire son avenir. En disant n’importe quoi et en s’agitant (sans aucun résultat comme dans un mouvement brownien). Si j’osais, je dirais notre Président divague …
Toujours au Proche-Orient. Il a accompagné les décisions américaines qui contrôlent ce qui se passe depuis qu’Israël a détruit 80% des capacités militaires du Hezbollah ce qui a amené au proto-état libanais à demander un cessez-le-feu. Qui impose des conditions inouïes en faveur d’Israël - présence sine die de troupes israéliennes au Sud du Liban et droit de tirer sur tout ce qui bouge qui essayerait de refaire une santé au Hezbollah. Et la France de M. Macron participe à une « commission » de contrôle du cessez-le-feu qui est commandée par des militaires américains. Le Liban ne veut ni reconnaître ni faire la paix avec Israël et veut intégrer le Hezbollah à son armée ! On rappellera que le Hezbollah a assassiné des soldats français (et américains). De la sorte, le Hezbollah pourrait continuer d’occuper le sud du Liban le long de la frontière israélienne ce que tous les accords de cessez-le-feu, y compris le dernier sous l’égide de la France et des USA interdisent. Peut-être que M Macron pourrait conditionner l’aide de la France au Liban en faillite a une reconnaissance et à la paix avec Israël et une interdiction d’intégrer les milices du Hezbollah (reconnues comme terroristes par la France) dans l’armée régulière ?
Le Proche-Orient. Laissons M. Macron à ses rêves, la réalité qui s’impose est suffisamment préoccupante sans s’occuper de petits Tintin qui essayent de se faire remarquer. Trois acteurs détiennent les principaux rôles. Téhéran reste dangereux (après les pertes subis par ses deux principaux proxies, la perte de la Syrie et celle qui devrait être constaté bientôt, des Houthis) surtout dans le domaine nucléaire, mais son influence régionale est maintenant définie autant par sa surextension militaire que par son élan stratégique. La Turquie - son gouvernement soutient le Hamas, antagonise l’Égypte et se positionne comme un spoiler en Syrie et en Libye. Mais la capacité de la Turquie à projeter une puissance soutenue est limitée. Son économie est fragile et son armée est tendue. Son adhésion à l’OTAN complique les options des États-Unis, mais les ambitions d’Ankara ont suscité la résistance de presque tous les acteurs sérieux de la région (surtout UAE et Arabie Saoudite). Tout comme l’Iran, la Turquie est en train d’être équilibrée — non pas par la politique américaine, mais par le refoulement régional. Et dans ce paysage complexe voilà que notre président s’y insère en faisant savoir que l’Arabie Saoudite le suit pour que, dans une conférence en juin à New York, on reconnaisse l’État Palestinien. En faisant croire que cela convaincra d’autres états arabes/musulmans à reconnaître Israël. L’Iran, par exemple ? Son manque de sérieux est, vraiment, préoccupant. Mais … des « spécialistes » du Proche Orient croient savoir que pour obtenir l’adhésion de l’Arabie Saoudite il aurait promis l’aide de la France pour la construction d’un programme nucléaire civil. Juste quand les Etats Unis sont en train de faire la même chose. Il a sans doute oublié l’Osirak et le programme nucléaire civil fourni par la France à l’Irak de Saddam Hussein et qu’Israël avait détruit en 1981.
Et puis Israël - ses forces militaires restent inégalées. Depuis le massacre du 7 octobre par le Hamas, Israël a réaffirmé sa dissuasion en menant des opérations soutenues à Gaza et en frappant des cibles iraniennes dans toute la région. Le Hezbollah a été maintenu hors de nuire ? Le réseau de proxies de l’Iran subit des punitions constantes. Mais Israël n’est pas plus fort diplomatiquement qu’il ne l’était avant la guerre. Sa trajectoire de normalisation avec l’Arabie saoudite est bloquée, son image a souffert et sa capacité à traduire la supériorité militaire en leadership régional est limitée. Israël est un acteur central de l’équilibre régional, mais pas un hégemon. Il n’y a pas de processus de paix et pas de vision unifiée. Mais il y a des contraintes. L’équilibre régional n’est pas le produit d’un sommet ou d’une stratégie, il est né parce que chaque acteur a compris qu’il y avait des limites à ce qu’il pouvait réaliser. Et c’est le seul genre de stabilité qui dure.
Israël. En guerre depuis 18 mois. Le magazine américain "Newsweek" a classé le centre médical de Sheba à Tel Hashomer au huitième rang des meilleurs hôpitaux du monde. L’année dernière, il était à la neuvième place et auparavant il était en dixième place. Pour établir le classement, un comité conjoint de Newsweek et de Statista évalue environ 2.400 des quelques 215.000 hôpitaux dans le monde. Les hôpitaux qui se sont classés proviennent de 30 pays.
Et notre Président avec une témérité confondante essaye de faire admettre à Israël ce qui, selon lui, fera son bonheur. Si j’osais je dirais « Ce type est dingue »