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8 mai 2017 1 08 /05 /mai /2017 16:12

Formule galvaudée mais ô combien d’actualité : on avait le choix entre la peste (brune …) et le choléra, on a choisi le choléra. Sans doute parce que pour le choléra il y a, médicalement, une guérison possible …

Hier, « l’ectoplasme » a été choisi « par deux français sur trois » nous disent les spécialistes de la mise de la poussière sous le tapis, journaux, radios et télévisions. Illusion optique. Faisons un peu d’arithmétique.

47 millions d’inscrits, abstentions + bulletins blancs=15,2 millions, votes exprimés=31,8 millions ; le gagnant a obtenu 66% des voix soit 20,1 millions.

Et vas y ! Roulements de tambours, car il faut graver dans le cerveau du bon peuple que ce qui est arrivé ravit le monde entier puisque l’on a choisi l’avenir, la démocratie, l’Europe et non ce que l’autre candidat proposait. Choix démocratique, la France peut voir l’avenir avec confiance, nous montrerons au monde entier ce de quoi on est capable.

Continuons l’arithmétique. Selon tous les sondages, 65% des voix exprimés en faveur du gagnant étaient, en réalité, des voix contre son adversaire. Autant dire que 13 millions de voix n’étaient pas des voix d’adhésion au programme du gagnant. Les escrocs en charge du lavage de cerveau du peuple décident d’occulter la vérité : le gagnant a obtenu l’accès à la fonction suprême en mobilisant en sa faveur, sur son programme, moins de 10 millions de voix soit à peine plus de 20% des inscrits ! Croire que la chose est entendue c’est ne rien comprendre à ce qui va se passer.

On peut résumer ce qui s’est passé en trois lignes : « le gagnant était le meilleur choix que nous avions. Son programme n'est pas bon, il n’est d’évidence pas un homme d'État, mais il semble assez intelligent pour prendre des décisions cruciales si nécessaire »

Hans Stark, expert politique allemand basé à Paris, a déclaré à Handelsblatt Global (07.05.17) «M. Macron deviendra un « lame duck » moins d'un mois après son entrée en fonction. » L’explication est simple. Encore de l’arithmétique. Au premier tour on a constaté que la France était partagée en quatre parties, approximativement, égales : 25% pour le gagnant du 2ème tour, 25% pour le FN et le parti de NDP, 25% pour la France Insoumise (J-L.M) et les « petits » d’extrême gauche ou ceux voulant sortir de l’Europe, et 25% pour les deux anciens partis de gouvernement, Les Républicains + le Parti Socialiste. Croire que le clivage prépondérant dans le paysage politique français disparaîtra en donnant au gagnant du 2ème tour une majorité absolue à l’Assemblée Nationale c’est croire à ses rêves. Certes, sans majorité absolue il pourra gouverner mais … comme dans la 4ème République.

L’alternative est dès lors inscrite sur le murs : « il a une majorité absolue, son programme ne sortira pas la France du déclin où elle se trouve soit il n’a pas de majorité absolue et il ne pourra rien faire de ce qu’il a promis »

Autant dire que l’on perdra encore cinq années pour un nouveau quinquennat qui ne sera pas différent de celui qui s’est terminé, dont J-L.M a pu dire : « Ce soir s’achève la présidence la plus lamentable de la Ve République qui aura détruit pratiquement toute confiance autour d’elle ».

Bien sûr, un des résultats les plus importants du 2ème tour a été de renvoyer MLP à ses chères études. La contrepartie crève les yeux : on a réussi à faire du FN le principal parti d’opposition dans la démocratie française.

Mais supposons, en tant qu’hypothèse d’école, que le gagnant du 2ème tour réussit à gouverner avec une majorité quasi-stable. Pour faire ce qu’il a promis il aura besoin, en premier lieu, d’argent car on ne voit pas comment la France pourra augmenter encore sa dette de 2.300 milliards d’euros dont le coût du service risque de doubler (il a déjà augmenté de 25%). Mais comme il a affirmé, péremptoirement, que Mme Merkel « à coté » de lui, il lui fera comprendre que la solidarité nécessaire pour que l’Europe n’explose pas impose à l’Allemagne de l’aider. Vieil adage français … « les boches paieront ». Et voilà la France devenue obligée de l’Allemagne. C’est le deuxième résultat important du 2ème tour, en fait, de l’incapacité de réunir dans le pays une majorité décidée à le sortir des ornières du surendettement, du chômage de masse, de l’explosion du coût de l’Etat et/ou d’un modèle social incompatible avec une économie de marché. Vous avez remarqué, je ne dis rien du communautarisme et/ou du coût absurde d’une immigration mal (ou pas du tout) maîtrisée et incapable d’intégration (quant à l’assimilation, n’en parlons plus).

Quelques puissent être les mérites du gagnant du 2ème tour (il doit en avoir beaucoup pour qu’il ait pu parcourir en moins d’une année la distance entre « inconnu » et « Président de la République ») l’on peut penser que le troisième résultat du 2ème tour est la préparation d’une prise de pouvoir dans cinq ans par le FN. Car principal (unique ?) parti d’opposition sa destinée sera, d’évidence l’accès au pouvoir. Et on ne voit pas ce qui pourrait s’opposer quand il n’y aura même pas un front républicain.

Mais, tout ce qui précède ne peut pas s’opposer à ce qui nous est tellement cher : vox populi, vox dei.

 

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30 avril 2017 7 30 /04 /avril /2017 19:32

Le bon, la brute et le truand.

Ils n’étaient que deux jusqu’à hier.

Le bon ? Un remarquable virtuose du non dit (pour n’avoir pas en suite à répondre du décalage avec ce qu’il fera), héritier de FH et, à ce titre, le candidat évident du statu quo, avocat de la « globalisation » et de « l’immigration est une chance » j’en passe et de meilleurs. Non, j’avais oublié que, pour lui, « il n’y a pas de culture française » (mais « des cultures en France ») et qu’il s’est senti obligé de dire en Algérie (?) que « la colonisation était constitutive d’un crime contre l’humanité » en évoquant la « barbarie » supposée de l’armée française  quand la France a quitté ce pays. Mais, comme il faut parler d’avenir, il explique que ce dont la France a besoin est plus d’Europe et plus de brassage multiculturel. Et que les valeurs anciennes du pays (la supériorité intégrée de la culture française, l’idéal républicain qui ne peut pas s’accommoder du communautarisme, la laïcité qui ne peut pas s’accommoder de l’existence d’une religion dominante) ne sont plus de mise dans un monde ouvert. Et qui doit admettre en son sein, au moins en raison du droit d’asile, tous ceux qui quittent des univers fermés, incultes, économiquement incapables et dont les préjugés empêchent d’imaginer un avenir autre que là où coule le lait et le miel …. Car « Le boeuf mironton et le droit d’asile sont deux névroses typiquement françaises. » (Michel Audiard)

Bref, un ectoplasme fabriqué de toutes pièces par les medias sous l’influence évidente de tous ceux qui ont, encore, leur mot à dire quand il s’agit de la conduite des affaires du pays : François Hollande et ses maîtres à penser (Jacques Attali, Alain Minc et autres ejusdem farine).

C’était le bon. Et puisque nous sommes dans un pays à nul autre pareil, en obtenant au premier tour de l’élection présidentielle 24% des voix soit seulement 2 points de plus qu’un de ses concurrents, les sondages ont décidé, depuis une semaine (certains même auparavant …) qu’il sera élu Président.

La brute ? Une héritière d’une famille de mauvaise réputation, historiquement dépréciée par les positions prises face aux évènements majeurs de dernier siècle, handicapée par « un quarteron » de dirigeants dont les sympathies allaient vers ce qu’il y avait de plus autoritaire en Europe ou ailleurs. Mais, avec un talent qui doit lui être reconnu, elle a réussi à se défaire des feuilles de l’artichaut en restant, sans doute, au cœur ce qu’elle était. Je sais, procès d’intention … Mais ce qu’elle n’a pas réussi c’est d’entraîner son parti (les militants) dans la même voie. Dès lors, on continue à se demander s’il s’agit d’un parti républicain ou d’un parti d’obédience fascisante. Naturellement, ceux qui se posent la question sont ceux qui les ont accompagnés vers les fonts baptismaux  du « politiquement correcte ». «Cette étrange perversion qui consiste à nourrir le monstre Le Pen qu'on prétend combattre» Michel Onfray – Le Figaro, 24.04.17. Et puisque la France s’est laissée entrainer dans une spirale descendante par des partis irresponsables et des représentants syndicaux au moins autant, on a réussi en moins de quarante années à détruire le tissu industriel du pays qui était la deuxième puissance industrielle de l’Europe. Et on a transformé une classe ouvrière dont les traditions de travail remontaient au 19ème siècle en chômeurs (plus ou moins) assistés. Auxquels se sont joints plusieurs millions de membres de la « diversité » Avec le même talent, l’héritière a su surfer sur une vague qui n’a fait que gonfler pour devenir un petit tsunami : si en 2002 «le parrain » de la famille avait réuni deux millions de voix, au premier tour de l’élection présidentielle, l’héritière à réussi avoir presque quatre fois plus. Son message principal était (est) d’une simplicité remarquable et d’une efficacité sans rival : « tous nos maux viennent de l’étranger (immigration, Europe, Euro), les partis qui ont présidé au déclin du pays ne sont pas capables d’assurer l’avenir du pays, il faut prendre la chance de faire mieux avec nous » Et les mineurs du Nord dont les mines sont fermées, les travailleurs des hauts fourneaux dont les fourneaux ont été éteints, les viticulteurs du midi concurrencés par les vins de d’Espagne ou du Chili, les bretons éleveurs de porcs qui disparaissent car on produit plus et moins cher en Allemagne (un autre succès de la PAC voulue, imposée par la France), bref, une très grande partie de la force vive du pays s’est retrouvée sans emploi. De plus, en concurrence avec d’autres pauvres qui, sans être invités, peuplent les terroirs français. L’héritière a réussi à faire croire à tout ce beau monde qu’elle dispose des recettes idoines pour redonner du lustre au pays. Et, une très grande partie l’a cru, le croit. Et si les sondages seront près des résultats, au deuxième tour elle réunira entre 14 et 15 millions de voix soit deux fois plus qu’au premier tour. Chapeau !
Et le truand ? Un énarque distingué, passé par plein de cabinets ministériels, élu député d’un parti qui a dirigé la France pendant des dizaines d’années, fils d’un des rares français qui ont participé à la bataille de Narvik contre les allemands, fait prisonnier mais ayant réussi son évasion. Il a participé au premier tour de l’élection présidentielle animé par une logique simple : prendre des voix au candidat de son parti pour peser ensuite sur les choix de ce dernier qui était sensé être en tête au premier tour de l’élection. Il a réussi à faire perdre l’élection au candidat investi par la primaire de la droite. Et le voilà qu’il s’acoquine avec l’héritière dont il avait dit pis que pendre avant et pendant le préparation du premier tour … Son père doit se retourner dans sa tombe en apprenant le ralliement de son fils non pas au parti de fusillés mais à celui qui avait (a ?) encensé le Maréchal. Mais l’héritière lui a promis de le nommer premier ministre. Faut-il être totalement stupide d’imaginer une telle perspective quand aucun sondage ne donne l’héritière gagnante et quand les bookmakers de Londres indiquent un taux de 7 à 2 pour ce qui la concerne. L’ENA n’enseigne pas tout …
Et nous voilà Gros Jean comme devant … En 2002, au deuxième tour, on a eu le choix entre un « fasciste » et un escroc. 82% de nos concitoyens on choisi l’escroc. En 2017 nous avons le choix entre un ectoplasme, produit de marketing « qui a séduit tous les incultes, ça fait du monde » (M. Onfray, Le Figaro) et un imposteur qui fait croire à la moitié de la France (ou presque) que tout ce qui vole est comestible … Pauvre France, on ne s’en sortira pas !
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26 avril 2017 3 26 /04 /avril /2017 16:22

 Tout d’abord un premier constat : les thèmes principaux des protagonistes « hors système », c’est-à-dire la sortie de l’Union Européenne, l’abandon de l’euro, le « protectionnisme intelligent », l’interdiction des licenciements pour les entreprises faisant des profits, contrôle des frontières, regroupent, peu ou prou, la moitié des votants au premier tour de l’élections présidentielle. Comptez-les : MLP – 7,7 millions de voix ; J-L.M – 7,1 ; NDA – 1,7 ; PP+JC+FA= 1,0 soit un total de 17,3 millions de voix = 48,7% des votants (36 millions).

 Un deuxième constat s’impose : le partage des voix exprimées pour les cinq premiers candidats + les petits s’est fait sur une ligne de clivage « grandes villes vs France profonde ». En effet, MLP+J-L.M + petits candidats ont réuni 41% du total des voix mais seulement 33% des voix de Paris tandis que les trois candidats « système » on réuni 49% des voix de toute la France mais entre 55 et 60 % à Paris et 13 autres villes.

 Sans trop solliciter le propos, on peut dire que le clivage « ville vs campagne », d’un côté, et la problématique des préoccupations du « bon peuple », d’un autre côté, sont les deux marqueurs principaux du premier tour de l’élection présidentielle. On y reviendra.

 Pour « prévoir l’avenir » pendant les trois derniers mois, on s’est référé à deux techniques différentes : sondages (échantillon représentatif, méthode des quota) et analyse numérique (« data mining »). Les bonnes performances récentes de l’analyse numérique (choix de FF à la primaire de la droite, élection de D.Trump, etc.,) et les contre-performances des instituts de sondage (Brexit, Hillary Clinton, etc.,) ont instillé la conviction selon laquelle l’analyse numérique avait plus de chances d’indiquer un résultat probable pour le premier tour que les sondages. Quant à l’auteur de ces lignes … tout en jetant un œil de temps en temps, sur les photos des sondages il s’est évertué à affiner les indications « analyse numérique » de quatre entités différentes (Filteris, Vigiglobe, SupTélécom, etc.,). C’est ainsi que fondé sur 25 tableaux d’analyse numérique constitués entre le 3 mars et le 23 avril, à l’unison avec ceux qui ont collecté et analysé les données, d’une manière téméraire j’ai soutenu, dur comme fer, la « prévision Fillon ». La réalité a été différente et comme on ne peut pas l’incriminer … il serait utile de comprendre pourquoi la technique utilisée n’a pas donné les résultats probants apparus, par exemple, aux Etats Unis.

 Il me semble que l’on peut (doit) mettre en examen le résultat de deux grandes masses : (a) l’analyse numérique faisant du « data mining » est, presque, entièrement influencé par le « buzz » des réseaux (et d’abord Twitter) et (b) le profil type de l’intervenant moyen sur les réseaux n’a rien à voir avec celui d’un « citoyen lambda »..

 De plus, l’utilisateur des réseaux est, principalement, un jeune mais les votants sont en majorité des « vieux ». Qui plus est, les jeunes sont plus sensibles à deux types de comportement – le renouveau des têtes (rupture) et l’innovation (ou ce qui peut paraître comme). Le résultat de ce qui précède a été ce que l’on peut appeler « la réalité » : face à un FF (sérieux, dépendable, expérimenté, en laissant de côté « les affaires ») et/ou un BH (sérieux mais morne, sans imagination, politiquement correct) nos concitoyens ont choisi les deux candidats qui correspondaient le plus à ce qu’ils recherchent : MLP et EM.

 Cette réalité n’a pas été appréhendée par « l’analyse numérique ». Autant dire que le « buzz » constaté (qui a servi de support pour le « data mining »), certes important en volume ne traduisait pas la « réalité » induite par le corpus de votants. Voilà pourquoi votre fille est muette …

 Les choses étant ce qu‘elles sont, le deuxième tour de l’élection va devoir départager « une nouvelle tête (sortie de nulle part, un ectoplasme créé de toutes pièces pour les besoins de la cause) avec un programme sans solution de continuité par rapport à celui de FH » avec une tête ancienne (quoi qu’elle dise, faisant partie du « système » depuis des lustres) qui propose un programme de rupture. Programme qui est, quand même, admis par presque un français sur deux ! S’il n’y avait que le « programme de rupture » il n’est pas interdit d’imaginer qu’il pourrait prévaloir : la France a fait d’autres révolutions pendant son histoire, une de plus, une de moins … Mais, ce programme est entaché des stigmates historiques des ceux qui le portent et, à ce titre, disqualifiant pour une bonne partie de la population. Révulsés par les pêchés originaux de ceux qui en sont les promoteurs, répondant positivement à tous ceux qui lui conseille de ne pas donner suite, le bon peuple se verra forcé de choisir le status quo. La première fois où on a fait cela, en 2002, en faveur de JC (celui né en 1933 ...), cela a valu au pays douze années de glaciation. Faire la même chose et espérer un résultat différent, selon Einstein, est un signe de folie.

 Donc, au deuxième tour on va avoir le choix entre la peste et le choléra. Notre seule chance pour ne pas en arriver là eut été de choisir une « tête ancienne » qui proposait un nouveau programme. Il n’a réuni qu’un cinquième des votants (surtout pour des raisons totalement disjointes de ce qu’il proposait).

 Fort de tout ce qui précède, il me semble urgent de m’abstenir, dorénavant, de faire quelque analyse que ce soit, de ne plus tirer des courbes de tendance et/ou autres et d’attendre le résultat du deuxième tour pour savoir à quelle sauce nous serons mangés. Et de souligner que le texte présent est, en fait, une sorte de mea culpa.

 

Mission accomplie : Premier ministre cramé (Valls) ; vainqueur de la primaire socialiste éteint (Hamon) ; tribun marginalisé (Mélenchon). Reste un homme jeune, apparemment plein d’avenir, qui, certains l’espèrent, va contribuer à la perpétuation de la social-démocratie hollandiste, dans une lame de fond portée par les médias, les sondages et les généreux bienfaiteurs. A. Bercoff – Valeurs Actuelles 09.04.17

 

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24 avril 2017 1 24 /04 /avril /2017 15:32

On devrait paraphraser Churchill : « La France avait le choix …. » car cela va mal finir … Que plus de 8 millions de nos compatriotes aient décidé de donner leurs voix à l’héritier de l’ignoble J-M. Le Pen c’est déjà fort de café mais on s’attendait. On s’attendait car depuis que les socialistes, avec F. Mitterrand, ont présidé à la résurrection du monstre, comme Frankenstein en son temps … on savait qu’un jour ou un autre le monstre, ayant prospéré, deviendrait incontrôlable. De l’Est de l’Europe, d’Autriche et de Hongrie, du Nord de l’Europe, de Finlande et du Danemark, un vent souffle et gonfle le manteau du golem … Depuis une trentaine d’années, tout en affirmant lutter contre lui on ne fait que le nourrir en lui sacrifiant la chair du pays, en lui consentant les promesses d’avenir et en lui donnant, à la fin, droit de cité.

On savait tout cela, on n’a, donc, pas été surpris hier d’apprendre le résultat du comptage des voix exprimées au premier tour de l’élection présidentielle. Comme d’habitude, on l’a regretté mais … comme d’habitude, on s’est dit que l’on fera avec.

Mais il fallait boire le calice jusqu’à la lie.

On pouvait espérer que le bateleur de foire, tout à son projet de transformer le pays en république socialiste, tout adorateur qu’il soit des états « socialistes » en faillite d’Amérique Latine desquels il voudrait rapprocher la France, on pouvait, légitimement, espérer qu’il soit renvoyé à ses chères études par les millions de citoyens instruits, cultivés, héritiers de Descartes et de Pascal. Ce qui est arrivé c’est que 7 autres millions de nos compatriotes l’ont choisi comme porteur de leurs espérances. A ne rien comprendre.

Des socialistes déçus de leur parti, des gens sans honneur qui ont trahi leurs engagements (primaire de la gauche), des centristes en rupture de ban, des vieilles badernes de droite, un Méhaignerie sorti de la naphtaline et un de Villepin à la recherche d’une vengeance, se sont agglutinés autour d’un ectoplasme. Un autre monstre … Créé par les médias en partant de son héritage du quinquennat de F. Hollande, un bonhomme dont l’âge est exactement la moitié de celui du Général quand il a quitté le pouvoir, à qui la colonne vertébrale lui sert à se plier à gauche et à droite, a réussi à faire croire à 8,5 millions de nos compatriotes qu’il est le nouveau Moïse conduisant le peuple parmi les chicanes de la globalisation tout en lui assurant que « le vent du bonheur commence à souffler ». Sachant qu’il fallait « ratisser large » il n’a refusé personne de ceux qui se sont ralliés à sa candidature. A l’un (un rédacteur du Monde) il a fait croire qu’il était pour le nucléaire qui serait l’avenir, tandis qu’il assurait un autre -Daniel Cohn-Bendit- de sa volonté de mettre fin au nucléaire français (qui assure env. 80% de la consommation d’énergie électrique du pays). Avec l’aide des caisses de résonance que sont les medias il a calqué sa campagne, lancée à peine il y a une année, sur celle de B. Obama en réussissant à réunir des bobos lanceurs de start-ups et des représentants de la « diversité ». Candidat de l’argent (on ne sait toujours pas qui a financé sa campagne, jusqu’ici), du pouvoir pour le pouvoir, de l’Europe et de la coalition gouvernant l’Allemagne il va s’installer aux commandes d’une France en déclin, homme malade de l’Europe. Candidat des milliardaires (Xavier Niel, Pierre Bergé, Mathieu Pigasse et autres -MB) et des sous-prolétaires selon Jean-Luc Gréau (Causeur – 31.03.2017). Ou plus précisément « représentant d’une France du Tiers Monde subordonnée à l’Allemagne » (le même).

L’homme qui avait admis être et ne pas être socialiste. Qui, dans son « programme » ne fait rien d’autre que d’assaisonner les restes du programme de F. Hollande (dont il a été un des inspirateurs). L’homme qui a promis, pêle-mêle, de refonder l’enseignement qui produit des analphabètes, le système de soins de santé, qui est déficitaire depuis de lustres et qui absorbant un huitième du PIB place la France comme troisième au monde, de renforcer les forces de l’ordre tout en leur faisant croire que face au terrorisme et à l'insécurité croissante il n’y a rien à faire d’autre que d’améliorer ses relations avec « les jeunes des quartiers », tout en annonçant des avantages et des réductions d'impôt pour les jeunes et les moins jeunes qui coûteront des milliards d’euros. Et qui, pendant sa campagne, n’a dit pas un seul mot de la dette pharamineuse du pays (plus de 2.200 milliards d’euros) qui l’empêchera de faire le tiers du quart de ce qu’il promet.

Voilà, donc, qui se prépare à demander les suffrages des 37 millions de français qui iront voter au deuxième tour de l’élection présidentielle. Il y a quinze ans, en 2002, on a eu le choix entre un crypto-fasciste (J-M. Le Pen) et un escroc (J. Chirac). On a choisi l’escroc (à plus de 80% !) et la France a eu droit à douze années de stagnation. Période pendant laquelle les deux réalisations majeures ont été l’inscription du « principe de précaution » dans la constitution (?!) et l’opposition à la guerre en Irak (en pensant que les irakiens ne méritaient pas mieux qu’un Saddam Hussein, considéré par JC comme son « ami de vingt ans, son frère » - 10.05.1995). Dans deux semaines on aura à choisir entre une extrémiste, ripolinée démocrate et patriote et un ectoplasme. Naturellement, le bon peuple qui n’a aucune appétence pour la droite extrême (faudrait se souvenir qu’il y avait en France jusqu’à récemment trois partis trotskistes et une secte – anciennement parti communiste) va choisir l’ectoplasme. Peut-on l’imaginer, un jour, au tout petit matin, être réveillé par son aide-de-camp avec la valise des codes nucléaires lui demandant d’appuyer sur le bouton ?

Oui, j’avais oublié, il sera aussi chef des armées d’une France, cinquième puissance nucléaire du monde. Que Dieu nous garde pour que cela ne finisse pas mal.

 

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18 avril 2017 2 18 /04 /avril /2017 14:24

Pilote (amateur) de courses automobiles, FF est en train d’aborder la ligne droite des Hunaudières : le virage de Mulsanne n’est plus loin et le drapeau à damier l’attend … dimanche !

Cela étant, les sondages (en particulier celui de BFM TV de Madame El-Krief et alea) commencent à revenir à la raison instillée par la conclusion inexorable de la justesse de l’analyse de Filteris.

Regardez les faits : il y a huit jours le sondage de BFM TV donnait à FF 7 points de retard par rapport à EM. Faut pas oublier … depuis janvier BFM TV par ses sondages, ses émissions et commentaires (Laurent Neumann tient le ponpon) lave, d’une manière subliminale, le cerveau des téléspectateurs. Mais dernier sondage d'hier indique, sans l’ombre d’une explication pour la différence, que MLP et EM seraient à 22% tandis que FF est crédité de 21%. Souvenons-nous que compte tenu des dimensions de l’échantillon (et de l’influence de chaque catégorie car « méthode des quotas ») la marge d’erreur est de 3% ! Qu’importe, le bon peuple est matraqué avec l’idée que le deuxième tour se jouera entre MLP et EM.

Mais, regardons les deux courbes (FF et EM) construites avec les données de Filteris depuis le 3 mars :

La ligne droite de Hunaudières

Que voit-on ?

  • - depuis la fin (provisoire …) de l’incrimination de FF, soldée avec une mise en examen (s’il y avait des faits délictueux majeurs pourquoi n’a-t-on pas utilisé la garde à vue ?) le pourcentage qui lui est crédité par Filteris est quasi-constant ;

  • - l’évolution du pourcentage de EM subit depuis plus de trois semaines des hauts et des bas qui s’inscrivent dans une tendance baissière (courbe de tendance polynomiale) ; aujourd’hui, EM est crédité de 19,65 % (à peine plus que J-L.M …) et il est distancé par FF de trois points ; sans être grand clerc, on peut inférer que la baisse significative est le résultat de la péripétie « J-L.M » et, sans doute aussi, de l’effet « absence de programme » cumulé avec le sentiment « nouveau Hollande avec une bande de has been de droite et de gauche »

Mais il y a surtout le fait que quand il commence à égrener les milliards, pour ceci ou pour cela, on s’endorme dans les chaumières de la France profonde en réalisant que son programme n’est que « le vent du printemps » …. De plus, comme on a du mal à croire ce qu’il promet (un peu moins que J-L.M ou BH mais, quand même …) tout banquier qu’il ait été les gens auraient du mal à lui confier leur portefeuille …

Et voilà que les sondeurs, l’un après l’autre, se rapprochent des pourcentages de Filteris qui intègrent -vu l’algorithme utilisé- la « solidité » des intentions de vote de chaque candidat – ce que les sondeurs ne font pas (pourquoi ?) bien qu’ils disposent des données correspondantes.

Alors ? Sauf erreur (de raisonnement, de ma part) le binôme pour le deuxième tour sera composé de FF et MLP et il y a gros à parier que le nombre de voix pour l’un  et pour l’autre ne sera pas très différent.

Mais, on aurait du mal à oublier les trois premiers mois pendant lesquels on a tenté « d’assassiner » politiquement FF. Savoir si cela est justifié on le verra à la fin de l’enquête en cours. Mais qu’il y ait eu interférence avec les hauts échelons de l’Etat qui pourrait mieux nous le dire que Julien Dray, ami de FH, surveillant des agissements du  « parti », dépositaire de son héritage de probité :

La ligne droite de Hunaudières

Que peut-on comprendre du deuxième paragraphe (gras) ? Je laisse le soin au lecteur de tirer ses propres conclusions. Sans parler d’un complot …

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15 avril 2017 6 15 /04 /avril /2017 11:16

Les commentaires reçus après mon deuxième texte relatif aux élections présidentielles m’incitent (m’obligent …) à expliciter les raisons pour lesquelles j’ai donné l’impression d’avoir choisi un candidat plutôt qu’un autre.

Comme on le sait, les derniers sondages (IPSOS) concernant le premier tour indiquent des pourcentages rapprochés pour « la bande de quatre » : MLP=22%, EM=22%, JLM=20%, FF=20% tandis que FILTERIS (« data mining ») indique MLP=23,65%, FF=22,68%, EM=20,22% et JLM=19,63%. On constate que le sondage IPSOS indique un pourcentage, probablement, sous-évalué pour FF.

Mais, la « solidité » des intentions de vote est sensiblement différente : parmi ceux qui ont annoncé une intention de vote il y a certains qui ne sont pas certains de voter selon l’intention annoncée. La « solidité » du vote s’exprime comme 85% pour MLP, 80% pour FF, 68% pour EM et 66% pour JLM.

Cela étant, le premier tour doit déterminer un binôme qui s’affrontera au deuxième tour. Vu les résultats rapprochés il est légitime de regarder toutes les « combinaisons » possibles pour le « n » personnages pris par deux (=k). La théorie des combinaisons nous indique qu’il y en a six de possibles                     (N pris k n !/k*(n-k)!) soit (4*3*2)/(4-2)=6.

Ce qui nous intéresse c’est de trouver la combinaison qui peut se placer en première position.

Le nombre d’inscrits étant de 45.000.000, avec une abstention de 20%, le nombre de votants serait de 36.000.000. Pour les valeurs des deux références (IPSOS et FILTERIS) on obtient (en laissant de côté les « petits » candidats y compris BH):

SELON FILTERIS                            SELON IPSOS

MLP= 7.236.000                          MLP= 6.735.000

FF = 6.516.000                             FF = 5.763.000

EM = 4.860.000                           EM = 5.380.000

JLM = 4.665.000                         JLM = 4.572.000

Et on constate que la combinaison qui s’impose est « MLP+FF ». Autant dire qu’avancer des hypothèses genre "MLP+EM" ou « MLP+JLM » n’a aucun intérêt car, s’il est vrai que dans ce genre d’hypothèses EM ou JLM serraient gagnants (le "plafond de verre" ne sera pas franchi par MLP) autant l’un que l’autre n’arriveront pas au deuxième tour. La « solidité » des intentions de vote pour FF le fait, sauf erreur de ma part, être au deuxième tour et, « plafond de verre » aidant, devenir le Président de la République. Chapeau l’Artiste !

Le raisonnement « arithmétique » est conforté par une analyse, certes incomplète mais pertinente, pour le justifier.

En effet, sauf circonstances exceptionnelles (« abstention différenciée » - voir citation dans le dernier texte) MLP ne sera pas élue, c’est un postulat. Quant aux trois autres :

- JLM proposant, sans le dire, de transformer la France en république socialiste tout en injectant dans son économie plus de 270 milliards d’euros dont, pour commencer il n’a pas un seul fifrelin, menaçant d’une sortie de l’Union Européenne si ses projets ne sont pas admis par les partenaires de la France, envisageant de faire entrer la France dans une « alliance bolivarienne » qui comporte le Venezuela et le Cuba … ; c’est vrai, il a pleuré, à grandes larmes, la mort de Hugo Chavez et, pour faire bonne mesure, celle de Fidel Castro, mais sachant raison garder, nos concitoyens -par delà la côte d’amour actuelle (beau parleur, logique impeccable si on accepte ses postulats)- ne lui accorderont pas les voix nécessaires pour être au deuxième tour : l’idée d’un deuxième tour MLP vs JLM étant tellement farfelue (et dangereuse …) les arrêtera ;

- EM, héritier de FH, beau parleur aussi mais handicapé par le poids du passé et la propension à « louvoyer » entre la droite et la gauche, ayant accepté d’être englué dans un magma de vieux politiciens de gauche et de droite, sans majorité législative pour mettre en place ce qu’il envisage de faire, sans réel appui de la   « France profonde », bref, pour l’instant le « Jésus de pacotille » apprendra que parler c’est bien mais qu’il faut quand même, par les temps qui courent, qu’il y ait autre chose pour sortir le pays du marasme dans lequel le laisse FH et auquel il a contribué …

Reste FF : certes, on a du mal à laisser l’homme de côté pour ne s’occuper que de son programme et de sa capacité à le mettre en œuvre ; mais il y a des moments ou, tout en se pinçant le nez, on est obligé de dire et de faire ce qui est, d’évidence, nécessaire. Et FF a montré, pendant les trois derniers mois qu’il est capable de résister aux vicissitudes et, à l’encontre de tout et de tous, qu’il va devenir le prochain Président de la République ce dont il n'a pas douté depuis le départ. Bravo l’Artiste !

 

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12 avril 2017 3 12 /04 /avril /2017 21:04

On est gouverné par des lascars

qui fixent le prix de la betterave et

qui ne sauraient pas faire pousser des radis

Michel Audiard

Mon dernier texte m’a valu un plus grand nombre de commentaires, que d’habitude, et la majorité se réfère à ce qui a pu être détecté comme une aversion pour le candidat EM.

Loin de moi la volonté d’influencer le choix de mes lecteurs lors d l’élection qui se déroulera dans moins de deux semaines. Et même si telle était mon intention je ne crois pas que je réussirais. Mais il me semble que pour les lecteurs qui se sont donnés la peine de lire le texte et de m’envoyer leurs commentaires, je devrais apporter quelques explications.

Je laisse de côté le FN et sa diva, Marine : j’ai la conviction qu’il y a une majorité de nos concitoyens qui n’en veulent pas. Je suis convaincu qu’au deuxième tour n’importe qui (et n’importe quoi – une chaise par exemple …) gagnerait l’élection face à elle.

C’est vrai, nos concitoyens sont souvent imprévisibles, se lancent de temps en temps dans des aventures regrettées ensuite. Incapables d’accepter des réformes ils décident, de temps en temps, de faire « la révolution ». Mais … le « plafond de verre » ne laissera pas la Marine devenir présidente. Disons-le clairement, elle n’a aucune chance de gagner le deuxième tour, donc, toute peur à ce titre est déplacée.

Certes, en vertu même de la teneur du paragraphe précédent, nos concitoyens sont prêts, de temps en temps de faire la révolution. Pas en accompagnant Nathalie Artaud ou Philippe Poutout – caricatures faites homme (ou femme) du verbiage du temps ancien quand la lutte des classes se trouvait au frontispice du « parti » (communiste – devenu secte depuis). Il me semble qu’ils ne sont pas prêts, non plus, d’accompagner un socialiste « Canada Dry » jouet d’un parti en voie de disparition et d’amis qui lui ont tous promis fidélité et qui se sont débinés l’un après l’autre. De plus, son « futur désirable » fondé, entre autres, sur un « revenu universel » dont le montant pourrait assécher toute ressource que le pays pourrait trouver encore sur les marchés financiers, ne fait pas très sérieux par les temps qui courent et nos concitoyens s’en sont aperçus.

Mais, comme ils sont toujours prêts à croire que « demain on rasera gratis » ou que l’on pourra « prendre aux riches pour donner aux pauvres » il suffit, de temps en temps, qu’un « beau parleur » obtienne leur confiance. En oubliant qu’en appauvrissant les riches ils ne rendront pas les pauvres moins pauvres. Mais ceux qui prétendent gouverner savent bien que « L'art de gouverner consiste à prendre le plus d'argent possible à une catégorie de citoyens afin de le donner à une autre » (Voltaire). Cela tombe bien, on a trouvé un beau parleur, adorateur patenté de Fidel Castro et Hugo Chavez – deux dictateurs communistes qui ont mis par terre les économies du Cuba et du Venezuela en les transformant en pays socialistes …

Il est devenu le nouveau chouchou des médias en picorant des voix dans la besace d’un autre chouchou – celui que l’on me reproche de mal traiter. J’y arrive. Le beau parleur ne se limite pas à des propos d’ordre général. Non, il annonce haut et fort qu’il injectera 1.000 milliards d’euros dans l’économie européenne dont 100/200 milliards viendront en France. Et pour faire bonne mesure, il prévoit des dépenses supplémentaires de l’ordre de 270 milliards d’euros accompagnées d’une ponction fiscale de 120 milliards d’euros … (Le Figaro 12.04.17).Tout en annonçant que la dette du pays de 2.200 milliards d’euros ne sera jamais payée. Bateleur de foire, maniant une dialectique marxiste, suivant une logique, en apparence sans défaut, il fait salle pleine partout où il installe le chapiteau de son cirque. Comment ne pas être séduit par de tels « éléments de langage » ? Comment ne pas dire que l’on votera pour lui ? Au moins jusqu’au jour de l’élection, 20% d’un échantillon statistiquement correct le disent. Mais, sachant raison garder, nos concitoyens mettront dans les urnes des bulletins différents. Car ils savent aussi que « Les conneries c’est comme les impôts, on finit toujours par les payer » (M. Audiard). Aussi parce que à la question « le programme de J-L. Mélenchon est-il crédible ? » 80% d’un échantillon de 75.000 votants répondent « NON ». Remarquable pour le pays de Descartes …

Le chouchou des médias, héritier du président actuel, l’homme qui a inspiré - et mis en pratique pendant deux années- son « projet économique » essaye, par tous moyens, se défaire du stigmate qui lui colle à la peau. Avec le succès que l’on connaît. L’homme qui, comme un coucou, fait son nid dans celui des autres. L’homme qui prend des choses à la gauche, qui prend des choses à la droite, qui zigzague en fonction des sondages journaliers, l’homme qui ne sait pas avec qui il pourrait gouverner mais … ce sera moitié « société civile » et moitié « classe politique ». Comme en toutes choses, comme celui dont il est héritier, il en fera la synthèse. Et voilà le « peuple de gauche » lui donnant la préférence par rapport au visionnaire socialiste qui a gagné leur primaire tout en hésitant de rejeter les promesses du « beau parleur ». Son projet ? Un peu de ceci, un peu de cela, on augmentera les bas salaires via l’annulation de la taxe d’habitation et autres tours de passe-passe qui, en tout, nécessiteront quand même quelques 75 milliards d’économies supplémentaires … (M. Vignaud – Le Point 12.04.17). Et, pourtant, ce chouchou des médias, recueille un pourcentage d’intentions de vote que personne n’aurait pu prévoir il y a six mois. Arrivés au seuil de premier tour nos compatriotes devront, quand même, se poser la question « donnons-nous à ce guru de 39 ans le droit d’appuyer sur le bouton » ? On a trop tendance à oublier que la France est une puissance nucléaire …

Arrivés au seuil du premier tour ? On sera nombreux, car une « absence différenciée » importante pourrait faire l’affaire de la Marine (Serge Galam, The Conversation – 26.03.17). Et quoi qu’on ait dit aux sondeurs … j’espère que nos compatriotes choisiront « le pelé, le galleux », l’homme choisi par les médias pour «l’assassiner politiquement» car, par delà ce qu’il est, il propose le seul programme qui pourrait initier le redressement du pays et pour lequel il disposera d’une assise parlementaire. Je n’essaye pas d’orienter le choix des lecteurs du blog, naturellement …

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5 avril 2017 3 05 /04 /avril /2017 16:55

 

J’ai assisté hier soir, médusé, à un spectacle dont le surréalisme dépassait ce que Dada ou André Breton auraient pu imaginer : onze personnages (en quête d’auteur ?) qui, pendant presque quatre heures se sont forcés à montrer le visage actuel de la France.

Certes, notre pays se payait, jusqu’à récemment, le luxe de disposer de trois partis trotskistes. Voir les épigones de deux d’entre eux (N. Artaud et P. Poutou) se présenter à une élection présidentielle rien que pour proposer aux spectateurs la bave de leurs éructations marxisantes qui rappelaient à notre mémoire les temps anciens quand la « lutte des classes » était l’alpha et l’oméga des l’intelligentsia française, a été le clou du spectacle.

Mais ils n’étaient pas seuls. Il y a eu aussi un visionnaire utopiste (B. Hamon) conviant le bon peuple à participer à la création d’un « futur désirable » et un autre, prônant « une révolution tranquille » (J-L. Mélenchon) les deux faisant montre d’un solide mépris hautain pour la réalité du pays : quand on a une dette de plus de 2.200 milliards d’euros imaginer des dépenses nouvelles de centaines de milliards (dont on ne dispose pas) ce n’est pas seulement de l’inconscience, c’est du mépris crasse pour l’intelligence des spectateurs (plusieurs millions de français).

Ce n’est pas tout, un habitué des élections présidentielles (J. Cheminade), énarque, difficile à situer à gauche ou à droite qui depuis 1995 n’a jamais réuni plus de 0,05% des votes. Et un autre énarque (F. Asselineau), fort en thème, citant des articles bien choisis de la Constitution ou du dernier traité européen (Lisbonne). Les deux démontrant l’impossibilité de changer quoi que ce soit en France à cause de l’Europe et, logiquement, proposant un « Frexit ». Plus « l’idiot du village », l’homme qui fort de l’expérience de sa propriété agricole, d’un tour de France (à pied ?) et d’un humour certain a joué le rôle du clown de service.

Et puis les trois candidats (dont un énarque, ectoplasme créé par les médias car héritier d’un autre énarque – je veux dire F. Hollande), crédités par des sondages divers de positions de premier plan pour accéder, éventuellement, à la présidence de la République. J’ai oublié un quatrième énarque … (N. Dupont-Aignan) dont la hargne n’avait qu’un seul objectif : grappiller quelques voix au candidat de la droite pour l’empêcher d’arriver au deuxième tour de l’élection.

Je laisse de côté ce que les deux trotskistes avaient à nous dire (prendre l’argent aux riches, détruire le capitalisme et la bourgeoisie, arrêter l’exploitation des travailleurs et des travailleuses, etc.,) car personne ne peut les prendre au sérieux. Mais on est époustouflé de voir, quand même, que selon les sondages (règle de trois par rapport au nombre de votants probables) presque trois millions de français se sentent proches d’eux en acceptant leurs fariboles. Je laisse de côté aussi deux énarques qui proposent la sortie de l’Europe comme panacée pour les malheurs de la France tandis que le troisième veut renégocier tous les traités actuellement en vigueur. Il n’y a qu’à …

Certes, il est difficile de laisser de côté l’utopiste (« futur désirable ») et le promoteur de la « révolution tranquille » car à eux deux ils réuniraient presque 26% des votants (soit pas loin de 10 millions de nos concitoyens …) mais on peut se demander comment autant de français se sentent attirés par le chant de ces sirènes. L’un, qui voudrait dépenser quelques 450 milliards d’euros dans un revenu universel (le proverbe « tout travail mérite salaire » ne pourrait plus être retourné et sa valeur morale, anoblissante, longtemps faisant partie du fond intellectuel de la gauche, disparaîtrait). L’autre, le révolutionnaire tranquille, voudrait injecter en Europe 1.000 milliards d’euros (sans dire où il les trouverait) et prendre pour la France (règle de trois, poids de l’économie) presque 200 milliards d’euros pour financer de nouvelles dépenses. De nouvelles dépenses, car on doit toujours ajouter des « moyens » en France. On pourrait quand même regarder, par exemple, la dépense annuelle pour l’éducation par rapport au PIB sur 30 ans : elle a toujours augmenté plus vite … mais la France affiche en 2014 un taux d’alphabétisation de 99% quand ce taux était 99,8 en 1985. Tant et si bien qu’aujourd’hui la France occupe la 43ème place au classement mondial du taux d’alphabétisation. Encore des moyens ?

Demain on rase gratis ...

Et la dette actuelle du pays ? Pas de problème, dit J-L. Mélenchon, elle ne sera jamais payée. Le fait que dans un tel cas personne au monde ne prêterait plus un sou à la France n’a pas l’air de préoccuper l’impétrant. Comme le fait que les grands prêteurs sont des fonds de pension américains, anglais, canadiens, australiens qui verraient d’un mauvais œil que l’argent de leurs mandants (ouvriers, employées, commerçants, etc.,) parte en fumée parce que le sponsor de la révolution tranquille aurait oublié « l’internationalisme prolétarien » … Naturellement, ces deux-là, avec les deux trotskistes, voudraient augmenter le nombre de fonctionnaires (plus de 120.000 pour un, sans limite pour l’autre …). Le tonneau des Danaïdes …

Que dire des trois premiers prétendants à la fonction en cause ? La Marine, depuis des lustres, propose des solutions (sortie de l’Europe, sortie de l’euro, etc.,) dont (dernier sondage) 79% des français n’en veulent pas. Mais, par une schizophrénie qui devrait nous préoccuper, au moins 10 millions de français annoncent qu’ils voteront pour elle. Pour la première fois, « le plafond de verre » pourrait être percé, elle pourrait devenir présidente de la République (https://theconversation.com/pourquoi-et-comment-marine-le-pen-peut-gagner-avec-moins-de-50-dintentions-de-vote-74994). Si le spectacle d’hier soir avait un caractère humoristique prononcé, la « Marine Président » glace le sang. Et on en arrive aux deux candidats qui pourraient nous surprendre. L’inconsistance de l’un et « les casseroles » de l’autre, bien perçues par nos compatriotes, ont souligné pendant le spectacle d’hier soir que nous ne sommes pas sortis de l’auberge … Mais, si on laisse le spectacle de côté, il faut se souvenir qu’il s’agit de l’avenir du pays : après les 14 années de glaciation mitterrandienne, les douze années de sommeil chiraquien et les cinq années de synthèse hollandaise, il est grand temps que la France se réveille. A mon sens, il n’y a qu’un seul programme qui pourrait constituer l’amorce d’un redressement. Ce n’est pas celui de la Marine et ce n’est pas celui de l’héritier qui avait façonné le sien quand il était ministre de F. Hollande. Quant au spectacle d’hier soir … certes on peut en rire mais, malheureusement, c’était à pleurer !

 

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28 février 2017 2 28 /02 /février /2017 20:54

Un spectre hante l'Europe : le spectre du populisme. Toutes les puissances de la vieille Europe se sont unies en une Sainte-Alliance pour traquer ce spectre : le Pape et Bruxelles, Merkel et Hollande, les socialistes de France et les policiers de Belgique.

Quelle est l'opposition qui n'a pas été accusée de populisme par ses adversaires au pouvoir ? Quelle est l'opposition qui, à son tour, n'a pas renvoyé à ses adversaires de droite ou de gauche l'épithète infamante de populiste ?

Il en résulte un double enseignement. Déjà le populisme est reconnu comme une puissance par toutes les puissances d'Europe…. (en paraphrasant « Le Manifeste Communiste » - Marx&Engels, 1847).

 

Mais, si Marx & Engels ont identifié comme racine du communisme la lutte des classes et le sens de l’histoire (via l’imposture du « matérialisme historique » et des emprunts à Hegel), toutes proportions gardées, j’ai essayé d’identifier les racines du populisme en Europe (avec une attention particulière pour la France).

Convenons du fait que l’objet de l’étude doit avoir des causes réelles et des causes « ressenties » (que l’on pourrait considérer comme « psychosomatiques »).

Deux causes réelles peuvent être identifiées, en Europe, expliquant l’apparition du populisme. Il s’agit d’une immigration massive de personnes venant de civilisations très différentes qui veulent vivre dans des ensembles ethnico-religieux reproduisant ceux d’où elles sont parties et du hiatus de plus en plus grand entre la masse des indigènes et les élites gouvernant les pays de l’Europe.

 

Ce sont ces deux causes qui ont conduit à l’apparition et au développement du populisme, concept pris en charge premièrement par « l’extrême droite ». Les exemples qui justifient cette analyse ne manquent pas : l’arrivée au seuil du pouvoir de la droite extrême en Autriche, idem en Finlande et/ou le déplacement vers la droite extrême des habitants des Pays Bas ou de la France (où aux dernières élections régionales le FN a réuni plus d’un tiers des votants). En effet, l’arrivée massive de populations qui (en majorité) n’apprennent pas la langue du territoire, qui n’intègrent pas les règles (« codes ») y existant et ne se conforment pas aux us et coutumes locaux induit dans les masses indigènes le sentiment de l’inégalité. De plus, en grande partie, les enfants nés en Europe de la génération précédente d'immigrés ne s'intègrent (ne s’assimilent) pas en se référant souvent à l’imaginaire de leur pays d'origine. L’Europe, bâtie pour devenir « un phare pour les nations » (plus de guerres, développement « inclusif », égalité des cultures », etc.,) est passée de la politique d’assimilation au multiculturalisme ce qui a conduit à un désastre politique. Désastre politique qui est aggravé par la montée de l'islam militant (qui réduit les échanges intercommunautaires et les opportunités d’assimilation), ou le chômage de masse, maintenant en moyenne à 10 pour cent dans les principaux pays de l’Europe mais qui peut atteindre 50 pour cent dans les quartiers (les villes) les plus désavantagés. Désastre politique auquel les principaux pays de l’Europe n’ont opposé que des « politiques de la ville » qui, pour l’essentiel, ont consisté à dépenser des dizaines de milliards d’euros sans résultat visible. Sauf, à instiller dans les masses indigènes un sentiment accru de l’inégalité, surtout quand lesdites masses sont liées par « le sel de la terre ».

 

Oui, le sentiment d’inégalité, car ce qui est permis aux nouveaux venus n’a jamais été admis pour les indigènes dans l’histoire millénaire des territoires en cause, est un élément essentiel du populisme. Essentiel, car il dépasse les clivages droite-gauche. Malheureusement « on jette le bébé avec l’eau du bain » en décrétant que le populisme est l’apanage de l’extrême droite et, à ce titre, condamnable. Bien que, de plus en plus de voix s’élèvent pour remettre les choses d’aplomb (je laisse de côté ceux considérés comme « crypto-fascistes » -Marine Le Pen, Norbert Hoffer, Nigel Farage, Geert Wilders, etc.,) : Mark Rutte (premier ministre des Pays Bas) – « Quelque chose ne va pas avec notre pays et la majorité silencieuse ne tolère plus les immigrants qui viennent et abusent de notre liberté » ou Viktor Orban (premier ministre de Hongrie, -vilipendé souvent pour ses positions « extrémistes ») qui souligne que « Tous ceux qui viennent ici n’ont pas l'intention d'accepter nos modes de vie. Certains considèrent leurs propres coutumes et leur Weltanschauung, plus forte et plus viable » Mais, à part les voix discordantes (considérées comme telles par l’Europe de Bruxelles, pour simplifier …) quand on veut prendre « le pouls » des masses indigènes on trouve que plus de 60% en France et Belgique considèrent que « Toute nouvelle migration des pays principalement musulmans devrait être arrêtée » (70% en Pologne et une moyenne européenne de 50%).

 

Un spèctre hante l'Europe ...

Cette attitude est justifiée par le fait que les « codes » pour les masses indigènes étaient ce qui a caractérisé le développement des économies européennes (marché libre, régulation modérée, fiscalité modeste, primauté de l’individualisme) tandis que les masses immigrées tirent leurs avantages de ce qui s’est développé en Europe (état providence, collectivisme, redistribution économique étatique) (…Rise of Populism » - R.F. Inglehart, P. Norris – Harvard Kennedy School, Août 2016). Résumons, au plan économique, les masses immigrées cherchent les avantages du « socialisme ». Mais le socialisme a été essayé : cela n’a marché nulle part.

Et, confusément, les masses indigènes, en voyant ce qui s’est passé depuis -mettons- trente ans, sentent que le danger vient de ce qui se passera -mettons- dans les trente années à venir. Car l’on sait, par exemple, (projections démographiques - Global trends – Paradox of Progress - National Intelligence Council, USA – Jan. 2017) que quatre pays d’Afrique pourvoyeurs d’immigrés (Egypte, Nigeria, Ouganda et Ethiopie) « verront leurs populations passer de 416 millions en 2016 à 850 millions en 2050. Et parce qu’elles savent que l'échec des grands États membres de l'UE à mettre en œuvre les réformes économiques nécessaires, l'échec de l'UE à stimuler la croissance dans la région, la non coordination des politiques d’immigration et le nativisme croissant particulièrement virulent dans ses nouveaux Etats membres créent des tensions qui pourraient conduire à des ruptures qui vont renforcer le déclin économique et encore plus, démocratique ». Pour ce qui est de la France « elle est le théâtre principal de l'offensive islamiste en Europe. En disant cela, on ne pense pas seulement aux attentats qui ont marqué les deux dernières années, mais à la formation sur le territoire français d'une véritable contre-société qui ne dit pas son nom et se désaffilie de plus en plus de la nation. Abandon des élites, censure de l'identité française, insécurité culturelle et physique, multiplication des accommodements déraisonnables à l'école ou à l'hôpital: c'est pour analyser et dénoncer cet avachissement que paraît ces jours-ci (janvier 2017) le livre Une France soumise: les voix du refus (C.Valentin et alia).

Abandon des élites. Les dirigeants de l'Europe semblent, depuis la création de l’Union Européenne, émerger des mêmes écoles, des mêmes classes sociales, ont le même état d'esprit, dirigent les mêmes institutions, génération après génération. Ils se relayent pour mettre en œuvre les mêmes politiques. Un des traits qui caractérise ces élites c’est de ne pas connaître le monde tel qu’il est fort qu’elles sont de vivre dans un monde virtuel. Ou dans celui qui devrait exister, non pas dans celui qui existe. Marquées à gauche (quand deux tiers des votants dans les pays d’Europe votent « à droite ») le discours de ces élites est inaudible pour les masses indigènes. Et pour ce qui est de la France « ce n'est pas tout, loin de là ; ….. c'est aussi le renoncement, par un grand nombre de dépositaires de l'autorité publique, à l'application stricte, toujours et partout sur le territoire, de la légalité républicaine - légalité qui a fait place, la nature ayant horreur du vide, à une soumission forcée et subie de parties entières du territoire de notre pays à des règles qui ne sont pas celles que le peuple s'est données démocratiquement » (Une France soumise : les voix du refus). L’abandon des élites (la trahison des clercs ?) est parfaitement visible par les temps qui courent en France : un Président qui va au chevet d’un « violenté par la police » mais noir, avant qu’une enquête policière ou juridique dise son mot ou des sondages en vue de l’élection présidentielle qui montrent que plus de 50% des électeurs pensent voter pour des partis se voulant « extérieurs au système » (FN, Mélenchon, Hamon et autres). La crise des élites – cristallisée par la crise économique- est devenue une crise de la démocratie elle-même. Les masses indigènes souhaitent aujourd'hui des choses radicalement différentes de ce que les élites traditionnelles leur proposent. C'est la cause principale de l'inquiétude, de l'anxiété et des tensions qui montent à la surface dans le sillage d'une attaque terroriste ou d'un acte de violence. Et le sentiment de l’incompréhension des élites par rapport au fait que, ce qui s’est passé à Nice, à Munich ou à Berlin peut se produire demain dans n’importe quel coin de l’Europe. L’abandon des élites ? La gauche culturelle et politique qui œuvre à délégitimer l’histoire de la nation, son mode de vie traditionnel en lui substituant le « vivre ensemble d’une manière inclusive » et, naturellement, faire profiter de « l’état providence » ceux qui n’ont rien, c’est-à-dire les masses immigrées.

Le populisme ? Une tentative des indigènes à éviter le résultat final qui risque d’être la transformation de la nation en magma collectiviste qui rejettera les principes de liberté et d'égalité devant la loi. Il suffit de suivre les émissions TV d’information pour comprendre que les masses indigènes n’ont pu trouver le salut que dans le populisme …

 

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8 février 2017 3 08 /02 /février /2017 17:52

Etat de droit et quatrième pouvoir.

Un océan sépare les deux pays qui considèrent avoir une vocation universelle en vertu des valeurs qu’ils ont proposé au monde et qui sont universellement reconnues comme l’alpha et l’oméga de ce que vers quoi il faut tendre. L’essentiel se résume dans « l’état de droit » pour les deux pays, l’un privilégiant la liberté, l’autre, l’égalité. Il s’agit, bien entendu, des Etats Unis et de la France. Et, par les temps qui courent, il s’agit de remarquer une similitude grandissante entre l’évolution de l’un et celle de l’autre. Evolution ? On a tendance à admettre, au moins de manière subliminale, qu’évolution veut dire progrès.

Est-ce vrai ?

Quand on regarde ce qui se passe actuellement aux Etats Unis et ce qui est en train de se passer en France on peut en douter.

Etats Unis – Elu président dans le cadre d’un système électoral que d’aucuns trouvent inadéquat mais qui existe depuis plus de 200 ans, M. Trump voit se lever contre lui tous ceux qui ne lui ont pas donné leur suffrage. Manifestations de rue, annonces de « résistance », actions en justice, le tout concourant à l’empêcher de gouverner ou, à tout le moins, l’empêcher de mettre en pratique ce pourquoi plus de 60 millions d’américains lui ont fait confiance. Certes, c’est surprenant de voir un élu mettre en pratique ce qu’il a promis car … en vertu de la démocratie il devient représentant de tous ceux qui voté pour lui ou contre lui et donc il se sent obligé de nuancer voir changer les orientations mises en avant dans le processus d’élection. Qu’importe … Si l’on prend l’exemple de la dernière décision de M. Trump (interdire, pour une durée de 90 jours, tout arrivée d’immigrants originaires de sept pays) on a une double preuve : il met en pratique ce qu’il a promis pendant sa campagne électorale et on voit le ban et l’arrière ban de ceux qui n’ont pas voté pour lui, lui contester le droit de gouverner. S’il s’agissait que de manifestations de rue on pourrait passer l’éponge. Mais, quand on met en question son droit -en respectant la constitution des Etats Unis- à prendre les décisions qui, selon lui, sont les meilleures, il s’agit de toute autre chose. On devrait s’attendre à ce que le « troisième pouvoir » (la justice) fasse son travail en séparant le bon grain de l’ivraie. Mais là où les choses se compliquent c’est que « le quatrième pouvoir » (presse, médias) se trouve en collusion avec le troisième. Et on arrive à une situation sui generis, les deux pouvoirs que personne ne peut contrôler/sanctionner dans un état de droit peuvent empêcher l’expression du choix de la majorité (dans le système électoral qui prévaut là-bas) et priver, ainsi, ladite majorité de ses droits. Aujourd’hui les deux pouvoirs incontrôlables se trouvent alliées sur des positions, pour simplifier, « de gauche » quand la majorité a donné le pouvoir à un parti de « droite ». De plus, étant incontrôlés et donc non sanctionnables, les deux pouvoirs peuvent utiliser -d’une manière directe ou indirecte- toutes les contrevérités qui pourraient justifier leurs positions. Pour ce qui est du décret concernant l’immigration, en utilisant la caisse de résonance fournie par le « quatrième pouvoir » on a réussi à instiller sa réprobation à la planète entière. En occultant le fait de savoir que ce que M. Trump a fait n’est que la répétition de deux décisions de l’Administration Obama (« Terroriste Travel Act of 2015 » reprenant des décisions à l’identique de 2011) prises, certes, dans

un autre temps et dans d’autres conditions. En clair : on a réussi à faire croire au monde entier[1] que l’Administration actuelle avait édicté un décret uniquement destiné, pour des raisons religieuses, à sept pays « musulmans ». Quand, en réalité, les sept pays en cause avaient été choisis par l’Administration Obama, sans que personne ne s’en offusque. Ni, au moins un des pays musulmans (le Koweit) qui a pris, en même temps une décision similaire (http://www.aninews.in/newsdetail-NA/Mjk4MDg0/kuwait-imposes-visa-ban- on-five-muslim-majority-nations-including-pak.htmlr). Etat de droit oblige, deux états plaignants se sont

 
[1] On peut remarquer que l’indignation mondiale suscitée par l’interdiction d’entrée aux États-Unis pour les ressortissants de sept pays musulmans est sélective. En effet, 16 pays musulmans (voir plus loin) interdisent à tous les Israéliens d’accéder à leur territoire depuis des décennies mais cela provoque moins d’émotion. Huit pays interdisent même leur accès à toute personne dont le passeport comporte un tampon israélien ou des signes d’appartenance au judaïsme –étoile de David, kippa. Il s’agit de l’Algérie, le Bangladesh, Brunei, l’Irak, l’Iran, le Yémen, le Koweït, le Liban, la Libye, la Malaisie, Oman, le Pakistan, l’Arabie Saoudite, le Soudan, la Syrie et les Emirats Arabes Unis.

 

adressés à justice : il se trouve que le “9 ème circuit juridique” est marqué comme étant le plus “libéral” (de gauche …) des Etats Unis. En attendant le jugement, le “quatrième pouvoir” s’est donné à cœur joie à vilipender M. Trump et son Administration : pendant les 15 premiers jours après sa prise de mandat (du 20 janvier au 5 février) un des journaux américains de référence (Washington Post) a publié -teaser en première page- plus de 80 articles à charge contre M. Trump et la nouvelle Administration. Ajoutez New York Time et Los Angeles Times, CNN, NBC, ABC, etc., et vous aurez une idée du pouvoir de feu utilisé actuellement pour empêcher la mise en place de la politique choisie par le peuple américain. Cela a été rendu possible par la collusion des deux pouvoirs incontrôlables et non sanctionnables. Autant dire il s’agit, d’évidence, d’une entorse inimaginable à l’esprit et à la lettre de l’Etat de droit. Le choix de M. Trump, à posteriori, justifie le vote du peuple américain qui, au moins pendant les huit dernières années (Administration Obama) s’est senti dépossédé de ce qu’il aurait eu le droit d’avoir en faveur de transformations idéologiques contraires à ce qu’il a toujours été. C’est ainsi que nait le populisme

La France – Le résumé le plus concis de ce qui se passe actuellement en France est le titre de la tribune écrite par deux professeurs de droit (Bertrand Mathieu et Hervé Bonard, Le Figaro, 01.02.17), «Un inconnu fournit le pétard, un média allume la mèche et un juge choisit le moment où elle explosera». Résumons : en utilisant uniquement des moyens légaux, en pleine transparence fiscale, François Fillon a rendu une partie de sa famille récipiendaire de fonds mis à sa disposition dont l’utilisation de manière discrétionnaire dans le cadre de ses divers mandats électifs était permise par la loi. Le « quatrième pouvoir » (Le Canard Enchaîné) s’est fait colporteur d’une dénonciation de faits en partie inexactes –ce qui lui a permis d’ajouter pas loin d’environ 700.000 exemplaires vendus sur trois parutions, soit un revenu supplémentaire de plus d’un million d’euros. Pas mal … dénoncer des « abus » et en tirer profit … quoi de plus malin … Mais, le «troisième pouvoir » avec une célérité inusitée, a réagi : le Parquet Financier (dont la compétence semble pouvoir être contestée) s’est saisi du sujet et a diligenté une enquête préliminaire trois heures après la sortie du Canard. On n’a pas vu mieux jusqu’ici. Ensuite, tous les jours de la semaine et surtout le mercredi, journaux, télévisions, radios lavent le cerveau du bon peuple en racontant tout et son contraire forts des « fuites » organisées par les instances qui sont en charge de l’enquête. Tant et si bien que, par rapport aux fuites habituelles (dont les journalistes se sont arrogé le droit, depuis toujours, de ne pas faire connaître les sources) on vient de voir un progrès remarquable : Le Monde titrait « « Le Monde a eu accès … » Personne n’a été choqué devant cette preuve évidente de la collusion des deux pouvoirs incontrôlables dans l’état de droit, la justice et la presse. Certes, ce que François Fillon a fait, à défaut d’être illégal était moralement reprochable. Il a fait acte de contrition en présentant des excuses aux français pour l’utilisation de procédés qu’il n’était pas seul à employer (environ un député sur quatre faisait de même). Mais, les centaines de pages des journaux et les centaines d’heures des radios et télévisions plus « les réseaux internet » n’ont d’évidence qu’une seule justification : empêcher un deuxième tour à l’élection présidentielle qui verrait s’affronter Mme Le Pen et François Fillon, dont le résultat plus que probable serait une alternance en faveur de la droite. Et la mise en place d’un programme de gouvernement qui seul pourrait avoir une chance de redresser le pays. En parallèle, on « boost » la candidature d’un « gourou » jeune et sympathique, produit des élites qui gouvernent la France depuis de lustres et dont le seul programme, jusqu’ici est constitué par le slogan « En Marche ». Car, d’évidence, les utopistes d’extrême gauche ne sont pas crédibles et le pauvre parti socialiste ne l’est plus. Ce qui se passe sous nos yeux c’est l’évidente collusion du « troisième » et du « quatrième pouvoir » pour empêcher les électeurs (de droite, mais pas seulement) de gagner l’élection présidentielle de 2017. C’est ainsi que naît le populisme

Première page de Washington Post - 07.02.17

Etat de droit et quatrième pouvoir
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