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21 août 2018 2 21 /08 /août /2018 19:29

Le 1er mars 2005, suite aux des efforts acharnés de Jacques Chirac, la Constitution de la France s’enrichissait d’un article 88-5 qui prévoyait qu’un éventuel élargissement de l’UE devait être soumis à un référendum du peuple Français (ou à l’accord de 3/5èmes des deux chambres réunies). Personne n’était dupe, il s’agissait de prévenir l’admission de la Turquie. La Constitution avait été modifiée ensuite (sept fois depuis 1958… comme s’il s’agissait d’une loi quelconque) en 2008 en supprimant la clause Chiraquienne d’origine. La Turquie en a voulu à ce dernier, elle en a remercié N. Sarkozy.

Que se passe-t-il aujourd’hui ?

Oublions pour l’instant que depuis 2003 ce pays vit en régime de parti unique et même que depuis la dernière élection présidentielle elle a perdu l’essentiel des caractéristiques d’une démocratie - la séparation des trois pouvoirs, la liberté d’expression et aussi l’indépendance de sa banque centrale. Oublions, donc, qu’il s’agit maintenant d’un régime autocratique dont un homme seul est le dépositaire de tous les pouvoirs. Oublions.

Mais tout en oubliant tout, on est forcé de se souvenir qu’à la suite d’un (faux ?) coup d’état, un pays limitrophe de l’Europe a enregistré l’arrestation d’environ 160.000 personnes, le renvoi de 152.000 fonctionnaires parmi lesquels 12.000 policiers, 16.000 enseignants et 13.000 militaires et aussi la fermeture de 45 journaux et 17 chaînes de TV (LCI O4.10.2016). Ce n’est pas tout… 5.822 profs universitaires, 4.560 juges et procureurs ont été demis de leurs fonctions comme 319 journalistes (X index 25.04.18). Pour ce qui est des journalistes ce pays est considéré comme « la plus grande prison du monde » et se classe, pour la liberté de la presse à la 155ème position (sur 180 enregistrées, Le Figaro 04.08.2018). La Turquie.

Oublions aussi le rôle néfaste de ce pays dans ce qui se passe en Syrie où, pour l’essentiel, il tue des Kurdes y vivant car frères des 20% de sa population qui a subi, elle aussi, 40.000 morts depuis que le nouvel Sultan tient le haut du pavé.

Si je continue, on va se demander pourquoi j’évoque cette nouvelle dictature quand il n’en manque pas d’autres de par le monde. Si je le fais c’est parce que la France vient de l’adouber. Vous ne croyez pas ?

Le Sultan croit dur comme fer que l’inspirateur du (faux ?) coup d’État est son ancien principal associé qui se trouve aux Etats Unis. États Unis qui, État de droit oblige, pour l’extrader, demande des preuves de l’implication du bonhomme. Et ce que la Turquie présente… ne passe pas le seuil minimum de la justice américaine. Alors… le Sultan a fait arrêter et juger un Pasteur américain qui exerçait son ministère à Izmir depuis plus de 25 ans. Et qui est maintenant menacé de 35 ans de prison. Bazar turc oblige… il a demandé au Président américain d’intervenir pour libérer une turque, supplétive du Hamas, en cours de jugement en Israël. Ce que M. Trump a fait et la dame s’est retrouvée à Ankara. Se fondant sur la mentalité de bazar du Sultan le président américain avait compris que c’était un quid pro quo pour libérer le Pasteur. Qui, oui, a été sorti de prison mais… en résidence surveillée en attendant le jugement du procès. Et le Sultan a poursuivi… en demandant maintenant que la justice américaine (sur laquelle la Président n’a aucun pouvoir, comme on le sait) annule les pénalités (des milliards de $ et une condamnation de prison) auxquelles la principale banque turque (HALKBANK) a été condamnée car ayant contourné les sanctions précédant le JCPOA pour assurer des liquidités à l’Iran (vente de pétrole, gaz, or et autres métaux, selon les estimations, plus de 100 milliards de $ ! The Atlantic 04.01.2018) pendant des années. Monsieur Trump apprendra qu’avec le Sultan il n’y a pas de « gentlemen agreement » (cela nécessite deux gentlemen…). Alors ?

Les Etats Unis on appliqué des sanctions commerciales à la Turquie tant que le Pasteur, non coupable selon eux, n’est pas libéré. Et les gazettes nous apprennent que la France s’allie au Sultan pour déjouer les sanctions américaines.

Qu’est-ce-qui nous prend ? De la folie furieuse…

Dans un cas, clair comme eau de roche, ou le droit, la morale et tout le reste est du côté des Etats Unis, la France prend le parti d’une dictature dont les procédés inadmissibles révoltent une grande partie du monde.

Pas seulement la France. L’Allemagne (plus de 3 millions de turcs y sont présents) accorde une sorte de neutralité bienveillante à la Turquie, client important, surtout pour l’armement.

 

En fait, l’Europe qui s’est compromise tant et plus avec le Sultan dictateur se trouve devant une charade : comment se comporter avec un dictateur qui pourrait tomber ? Et comment faire pour que les 150 milliards d’euros de créances de ses banques ne partent pas en fumée ? Rien que la BNP en possède plus de  90 milliards d’euros… Créances qui pourraient s’ajouter aux 260 milliards de créances douteuses des banques européennes à fin 2017 (Atlantico, 16.08.2018). Et qui pourraient être à l’origine d’une « contagion » dont l’Italie en premier, la France ensuite pourraient être les victimes. Car par delà ses dettes,  la Turquie ira de mal en pire : avec une inflation de 16% et des taux d’intérêt qui frisent les 18% car la lire a perdu plus de 60% de sa valeur depuis le début de l’année on ne voit pas, à part une intervention du Fonds Monétaire International (que les Etats Unis ne laisseront pas faire) ce qui pourrait sauver ce pays. Le Sultan peut enfermer les journalistes et les dissidents et fermer les journaux. Mais il ne peut pas fermer les marchés qui n'achètent plus ce qu'il vend.

Comment se comporter avec un ancien vendeur de bazar qui ne s’embarrasse d’aucun principe quand il veut faire du chantage ? Ce qui semble se profiler à l’horizon c’est une menace de défaut de la Turquie face aux échéances imminentes d’une partie de sa dette (peu ou prou, son total est de quelques 500 milliards de $ - actualité-news.com, Economie, 29.06.2018).

Alors ? La France (avec sa dette totale de plus de 2.800 milliards de $ - 97,8% du PIB) s’allie avec la Turquie CONTRE les Etats Unis ? Et M. Macron va demander à M. Trump quelques arrangements pour la France une fois que les iraniens sortiront du JCPOA ? Car ils sortiront.

L’Europe se trouvera dans une drôle de situation : le Guide Suprême a posé comme conditions pour que l’Iran reste dans le JCPOA « indemniser Téhéran pour les recettes pétrolières perdues en raison des sanctions américaines, garantir que les banques européennes continueront à financer le commerce bilatéral avec l’Iran, et ne pas soulever la question des missiles balistiques iraniens ou des interventions régionales. Il a même stipulé que les Européens devaient voter pour une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies condamnant Washington pour son retrait du JCPOA » - (The National Interest, 16.08.2018). Pas difficile de comprendre que l’Europe, nonobstant les simagrées et les rodomontades de Mme Mogherini, ne pourra pas satisfaire les demandes iraniennes. Si elles restent telles quelles, l’Iran sortira de l’accord et… l’Europe, sauf se déjuger de tout, sera obligée de réinstaller ses propres sanctions contre l’Iran.

Les jours passent et l’Europe fasse semblant de croire que les mesures mises en place (« Blocage Status » et loi spéciale) pour obliger les sociétés européennes à continuer de travailler avec l’Iran seront efficaces. En  réalité elles sont vaines car « les entreprises individuelles sont plus susceptibles d'éviter de faire des affaires avec l'Iran que d'invoquer les mesures de protection. Les sanctions américaines les forceront à choisir entre faire des affaires avec les États-Unis, le plus grand marché du monde ou avec le marché iranien beaucoup plus petit. Total, Maersk, Siemens, Mercedes, Deutsche Bahn, Deutsche Telekom et d’autres grandes entreprises européennes ont déjà annoncé qu’ils se retireraient d’Iran » (The National Interest, 16.08.2018).

Ne nous trompons pas, les tentatives de l’Europe pour protéger l’Iran contre les sanctions américaines sont vouées à l’échec.

Et pour la Turquie… depuis une dizaine d’années elle se disait allié de l’Ouest mais dérivait vers l’objectif de celui qui espérait devenir Sultan. Ramener le pays laïcisé par Kemal Atatürk il y a cent ans à ce qu’il était avant, pays de l’islam dont le seul Dieu est Allah. Allahu Akbar !

 

 

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16 août 2018 4 16 /08 /août /2018 07:53

Certes, pour nous montrer qu’il travaille même quand il est en vacances à Brégançon notre Président y a reçu Mme May qui a de plus en plus de mal à faire sortir l’Angleterre de l’Europe sans que cela conduise à un changement de régime : Jeremy Corbyn, le patron du Labour, antisémite notoire et « frère et ami » du Hezbollah, du Hamas et d’autres, est en embuscade. Et comme, marginalement, dans plein d’endroits en Angleterre, le vote musulman peut faire la différence… On a vu le film, on a lu Soumission (Michel Houellebecq). Mais recevoir Mme May c’est une chose, lui faire la leçon c’en est une autre. Fort de son attachement à l’Europe il lui a, clairement, dit ce que dans son temps De Gaulle avait dit pour l’entrée de l’Angleterre dans l’Union Européenne « L’Angleterre je la veux nue »! En clair, si Brexit il y a, l’Angleterre se trouvera nue. En lui soulignant le fait que « l’Europe qui protège est forte ».

Hein ?

Protège ? Et les plus de 3 millions de « réfugiés » arrivés depuis 2015, tout va bien ? Et se débattre d’une manière convulsive dans la cadre des sanctions américaines faisant suite à la mise à mort du fameux JCPOA ? Et, patatras, la crise turque avec son potentiel de conséquences à nul autre égal !

Pour ce qui est des réfugiés… tout ce que l’on a voulu faire (centres de tri, acceptation provisoire avant de…, quotas par pays, etc.,) s’est perdu dans les arcanes de la bureaucratie de Bruxelles en se voyant rejetés par au moins une dizaine de pays. Mais, la nouvelle Espagne socialiste (depuis quelques mois…) a montré qu’elle voulait bien prendre tous ceux qui sont transportés en Méditerranée d’un port à un autre. Mme Merkel qui voulait garder ouvertes les portes de l’Allemagne (et celles de l’Europe) a été sur le point de perdre le pouvoir, il  a été bien écorné… On y reviendra, souvenons-nous qu’il y a 3,9 millions de réfugiés syriens en Turquie (Commission Européenne, Protection Civile et Opérations d’Aide Humanitaire Européennes, 20.07.18).  M. Erdogan, si on ne lui donne pas les milliards d’euros que Mme Merkel a négocié avec lui, va ouvrir un peu plus le robinet (car il laisse déjà des islamistes de bonne souche aller vers l’Europe : lui, il le sait pourquoi, c’est seulement l’Europe qui fait semblant de ne pas comprendre). Bon, on vient de lui libérer une deuxième tranche de 3 milliards d’euros, cela en fait 6 pour le moment.

 

Pour ce qui est des sanctions américaines, quelque soit le point de vue du lecteur sur leur justesse, force est de reconnaître qu’il s’agit d’une bagarre « pot de fer contre pot de terre ». Oui, l’Europe a mis en vigueur une loi datant de 1996 qui se propose d’annuler l’effet des premières sanctions américaines appliquées à des entreprises européennes. D’un autre côté, elle vient d’annoncer une mesure spectaculaire : les entreprises européennes qui travaillent en Iran devront, sous peine de pénalités, demander la permission pour un désengagement.  Ces deux mesures considérées comme une panacée pour faire face au vilain américain, malheureusement, n’ont jusqu’ici, fait peur à personne. Une longue litanie d’entreprises de premier plan et des banques viennent annoncer (sans la permission de Bruxelles, na !) qu’elles se désengagent de l’Iran. Parmi elles PSA, TOTAL, MERCEDES, AIRBUS et des banques et non des moindres. Mais en novembre (c’est demain) un nouveau  train de sanctions verra le jour, regardez (Actualités – Suisse- 09.08.18) :

  1. « Sanctions sur les opérateurs des ports iraniens, et des secteurs du transport et de la construction navale… ;
  2. sanctions sur des transactions relatives au pétrole y compris l’achat de pétrole, de produits pétroliers ou de produits pétrochimiques originaires d’Iran;
  3. sanctions sur des transactions par des institutions financières étrangères avec la Banque centrale d’Iran… ;
  4. sanctions sur la fourniture de services de messagerie financière…;
  5. sanctions sur la fourniture de services de souscription, d’assurance ou de réassurance; et
  6. sanctions sur le secteur énergétique iranien..

Bon courage à Mme Mogherini qui clame partout que « l’Europe se défendra » quand on sait que toutes (ou presque) les transactions internationales, financières, d’assurance, et de transport se font en $… Croire que Maersk, MSC ou CMA CGM (français, troisième au monde) ou les autres grands transporteurs maritimes ou des assureurs comme Lloyd risqueraient l’arrêt de leur accès aux ports américaines… c'est prendre des vessies pour des lanternes !

L’Europe, pour justifier sa position -contraire à celle des Etats Unis- se cache derrière le paravent du « JCPOA – l’Iran respecte ses engagements » et fait semblant de ne pas être au courant de l’action déstabilisatrice de l’Iran au Proche Orient (Syrie), au Yémen, ou en Amérique Latine. Come elle fait semblant de croire que les menaces de destruction que ce pays adresse, jour après jour, à Israël ne sont que des paroles verbales…  Pauvre Europe…

La crise turque nous est présentée depuis une dizaine de jours comme ayant été engendrée par les sanctions que M. Trump (encore lui…) a décidé d’appliquer à des produits turcs. Pourquoi ? Depuis 18 mois le ci-devant Sultan a décidé de faire un procès à un pasteur évangéliste, installé à Izmir depuis plus d’une vingtaine d’années. En réalité, avec la mentalité du vendeur de bazar, qu’il a été avant de devenir homme politique, il a voulu obliger les Etats Unis à un troc : il veut obtenir l’extradition d’un ancien associé qui s’est exilé aux Etats Unis en justifiant la demande par la soi disant participation de celui-ci au (faux ?) « coup d’état » de juillet 2016 contre celle du pasteur qui est menacé de 35 ans de prison. Les Etats Unis étant un pays de droit, les « preuves » apportées par la justice turque ont reçu une fin de non recevoir.

Si l’on cherche les raisons de la crise, il est impossible de ne pas prendre en compte son déroulement : crise économique au départ, institutionnelle ensuite, financière aujourd’hui et qui devient diplomatique avec son principal allié, les Etats Unis. M. Erdogan s’est fait promoteur de la croissance à tout va pour assurer à la Turquie une expansion économique. Ce faisant, par des élections et référendums, ses compatriotes lui ont concédé un pouvoir de plus en plus grandissant. Tant et si bien qu’aujourd’hui il a tous les pouvoirs qu’aucun régime démocratique ne confie à un seul homme : chef du parti majoritaire, de l’armée, de la justice, de la police, de tous les ministères, de la Banque Centrale (j’en oublie certains, surement). En clair,  il a amené son pays sur la voie de l’islamisme et de la tyrannie, et a rompu irrémédiablement ses liens avec l’Occident. Le fait est que la Turquie est maintenant l’ennemi de l’Occident démocratique. Faut-il que la veulerie de l’Europe soit à son zénith pour qu’elle ne s’aperçoive pas de cela.

Mais allons voir l’évolution de la lire turque depuis deux ans :

On peut distinguer trois périodes : la première depuis le début de 2016 (référendum 16.04.17) quand M. Erdogan a annoncé des élections pour un mandat « présidentiel » qui ont eu lieu le 24.06.18. Ensuite depuis le référendum qui annonçait la marche vers plein de pouvoirs pour le nouveau Sultan et jusqu’aux élections quand la lire turque s’est dépréciée d’environ 60% : peur des indigènes, peur des investisseurs étrangers, peur des acteurs commerciaux locaux et étrangers. Surtout parce que la Banque Centrale allait perdre son indépendance. Et la troisième, du 24 juin au 10 août quand la lire perdait encore 10%. Viennent les sanctions de M. Trump qui provoquent un saut d’environ 30%. C’est beaucoup mais elles ont bon dos quant à la dépréciations de la lire pendant les deux dernières années : il en fallait 3,30 pour un euro, il   en faut (aujourd’hui) presque 8 (deux fois et demi plus…). Les rodomontades du Sultan + la nomination de son gendre comme ministre des finances et la perte, évidente, de l’indépendance de la Banque Centrale expliquent le tout. « Aujourd’hui, la Turquie est une économie de marché émergente avec une dette extérieure de 466 milliards de dollars (environ 78% en dollars américains et environ 18% en euros)… Les paiements imminents prévus pour la dette sont l’une des principales raisons de la fragilité (crise), car une lire plus faible rend cette dette plus coûteuse à rembourser. Ajoutez que l’endettement en livres turques s’envole, au point d’approcher, aux dernières nouvelles, les 220% du PIB ! [Avec une inflation de 16% car le Sultan (voir l’islam- prêts avec intérêts) ne veut pas laisser la Banque Centrale augmenter les taux]. Cette situation a conduit la Banque Centrale Européenne à sonner l'alarme, avertissant que les problèmes de change de la Turquie pourraient infecter les banques européennes... (L’économie turque dégringole. Et après? Stratfor, 10.08.18)» Banques européennes ? Trois d’entre elles (BBVA-Espagne, UniCredit-Italie, BNP-France) ont des créances de 133 milliards d’euros ! Il est probable qu’elles ont commencé à inscrire des provisions dans leurs bilans car elles ne récupéreront pas ce qu’elles ont prêté…

Turquie ? ça pend au nez de l’Europe… A peu de choses près, l’Europe exporte vers la Turquie annuellement pour env. 90 milliards d’euros et importe quelques 70 milliards d’euros (Perspectives Monde, OCDE, données 2015 a actualiser avec env. 15%). Et l’Allemagne se taille la part du lion pour les produits envoyés en Turquie : presque 25% du total exporté par l’Europe, disons 1 euro sur 4. Sans compter les ventes d’armes : « Un des plus gros clients de l’Allemagne est la Turquie, qui est passée de la 25ème place à la 8ème place dans la liste des acheteurs. Au total, Berlin a vendu à Ankara (depuis 2003 ?) 76,4 milliards d’euros d’armes, dont des composants aéronautiques, des drones et des équipements de soutien au sol » (EURACTIV 26.10.16) On comprend, dès lors, pourquoi Mme Merkel est le premier dirigeant européen a se prononcer contre les sanctions de M. Trump qui s’appliquent à la Turquie…

Turquie ? On le voit tous les jours, l'Europe devient de plus en plus laïque tandis que la Turquie se déplace vers l’islam. Tout en se voulant démocratique. Mais souvenons-nous du mot du Sultan « La démocratie c'est comme un tramway, une fois arrivé au terminus on en descend » (1996). L’Union européenne s’est montrée réticente à admettre la Turquie en tant que membre pour des raisons culturelles, politiques et liées à l’immigration, mais s’est montrée totalement disposée à intégrer la Turquie économiquement et financièrement. Et, pas seulement à Bruxelles, on est en train de se demander si le « tramway n’est pas arrivé au terminus » Mais… le drame nous attend : j’avais dit vouloir revenir sur les réfugiés.

 L’Europe commence à se poser des questions car elle dépend de la Turquie pour limiter le flux de migrants issus des conflits au Moyen-Orient. Et a payé pour cela 6 milliards de € jusqu’ici. A voir le chantage qu’il essaye d’exercer sur les Etats Unis pour obtenir l’extradition d’un ancien associé… il est judicieux de se demander ce qui se passera quand la Turquie sera, économiquement, dans la situation du Venezuela et si à ce moment-là M. Erdogan ne fera pas du chantage.  D’évidence, toute reprise du flux de migrants en provenance de Turquie deviendrait un problème politique majeur en Europe où l’opposition à l’immigration a provoqué la montée des partis de droite. Mme Merkel doit s’en souvenir…

Ceux qui regardent de près la situation actuelle de la Turquie n’ont pas de difficulté de conclure « Les problèmes économiques de la Turquie, selon les analystes, sont en grande partie dus aux décisions de M. Erdogan. Ils ont moins à voir avec son différend avec les États-Unis et la perspective de sanctions plus lourdes qu'avec l’aggravation de l’ingérence économique de M. Erdogan alors qu’il tente de plier la logique de la politique monétaire et des marchés financiers mondiaux à ses objectifs politiques. » New York Times -14.08.18

Qu’à cela ne tienne, dit-il, le 12.08.18 « Eux ils ont les dollars, nous avons Allah » Ce n’est pas du mauvais esprit que de dire, vu la dégringolade de la lire turque, qu’Allah mise sur le dollar !

 

 

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8 août 2018 3 08 /08 /août /2018 16:45

 

Le premier texte jetait un regard sur ce qui avait changé aux States et en France depuis l’installation aux commandes suprêmes des deux Présidents, sortis de nulle part et ne disposant pas, loin s’en faut, de l’apport (acceptation) des principales forces politiques de leurs pays respectifs. Toutefois, une fois élus, l’un a été adopté par une grande partie du monde tandis que l’autre est voué aux gémonies depuis le jour de son élection et -tout le monde- attend avec une impatience grandissante le jour de son éviction, par « impeachment » ou par tout autre moyen, légal ou pas.

 

Chacun a eu le temps, et la volonté, de peser sur les destinées du monde, pas seulement sur celles de son pays. Rien de nouveau car depuis toujours les États Unis et la France se sont considérés investis d’une responsabilité mondiale, conséquence du caractère messianique de leurs valeurs fondamentales : les « droits de l’homme » pour la France, la « liberté individuelle » pour les États Unis.

On laisse de côté, donc, ce qui a été fait dans chaque pays et on regarde ce qui a été fait « à l’international ».

 

Commençons par Donald Trump (abréviation DT - on personnifie les actions des États Unis car on le considère comme un Deus ex machina, surtout pour ce qui semble aller à l’encontre de l’ordre du monde « d’avant »).

 

Europe & OTAN : (1) DT a forcé les deux ensembles à admettre son constat selon lequel (i) le déficit commercial en faveur de l’Europe (150 milliards $, pour la moitié allant à l’Allemagne) se justifie par de très importantes différences entre les droits frappant les produits échangés et (ii) les dépenses pour la défense (contre qui ? par hypothèse, OTAN est supposé faire face à la Russie) ne sont que de 1,25% du PIB européen tandis, qu’en valeur absolue, les EU dépense trois fois plus (Stockholm International Peace Research Institute) ; (2) en conséquence de quoi… les EU ont appliqué de suite des taxes de 25% sur l’acier et 10% sur l’aluminium, (échanges mineurs vs le total de plus de 750 milliards de $) en prévenant que le prochain produit sera l’automobile… et l’Europe a répliqué en taxant de 25% les jeans, le bourbon et les Harley Davidson (on croit rêver…) mais a réalisé qu’en jouant au plus bête elle risquait de gagner… ; (3) la tentative de E. Macron de convaincre DT de faire une exception pour l’Europe ou, au moins, la France a été son premier grand échec. Un acteur plus rusé a été mandaté par l’Europe pour « discuter » avec DT, il a réussi (car la menace pour les voitures allait se préciser) un « donnant-donnant (droits annulés par DT, Europe s’engageant à acheter de suite plus de soja -au lieu d’importer du Brésil- et, aussi rapidement que possible, du gaz liquéfié américain en réduisant la dépendance du gaz russe).

 

Chine : Après avoir exigé l’établissement d’une relation commerciale plus équilibrée (déficit commercial de plus de 350 milliards de $) et mis en garde contre le vol continu de la technologie américaine, il a imposé des droits de douane de 200 milliards de dollars sur des produits subventionnés par le gouvernement chinois. La Chine, après avoir répondu peut-être trop rapidement « du tac au tac » est en train de revoir sa position et ne sait pas, vraiment, comment « manœuvrer » l’impétrant.

 

IRAN : Ayant considéré que le « deal » dit JCPOA dont son prédécesseur a été le concepteur et la cheville ouvrière était un mauvais deal (pour faire simple « on a donné à la république Islamique tout ce qu’ils désiraient contre la promesse de retarder de quelques années ce qu’ils voulaient faire ») DT a sorti les EU dudit deal ; mouvement suivant - réinstallation de sanctions (approuvées dans son temps par le Conseil de Sécurité de l’ONU), sanctions qui vont, probablement, remettre à genoux l’économie iranienne en lui enlevant des ressources utilisées pour des actions terroristes et/ou déstabilisatrices du Proche Orient (or d’Amérique Latine).

 

Corée du Nord : Après avoir été au bord du déclenchement d’une guerre nucléaire (eh, oui, souvenez-vous, il y a à peine six mois…) DT a personnellement entamé des négociations directes de haut niveau avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un pour tenter de le persuader de dénucléariser son pays. Bien que le résultat soit loin d’être assuré (quelques mouvements positifs sont observés déjà), ces négociations sont en elles-mêmes un succès sans précédent.

 

Russie : On doit se souvenir que dès son élection M. Obama a tenté de faire un « reset » des relations avec la Russie (Genève, H. Clinton & S. Lavrov, 06.03.2009).

On sait ce qui s’est passé ensuite, l’inaction américaine face au dépeçage de la Géorgie, plus tard l’annexion de la Crimée et d’une partie de l’Ukraine, « la ligne rouge » (utilisation armement chimique) en Syrie et tout ce qui a conduit à plus de 500.000 morts. Pendant une « chasse aux sorcières »  (soupçon de « collusion » de DT avec la Russie pour gagner l’élection présidentielle en 2016) DT n’a pas   hésité à    rencontrer           V. Poutine :  malgré leurs divergences majeures, en particulier pour ce qui est de  leur attitude à l’égard de l’Iran, DT et         V. Poutine se sont engagés à coopérer / travailler ensemble pour lutter contre le terrorisme. De plus, les deux ensemble, ont déclaré urbi et orbi leur volonté de veiller à la sécurité d’Israël, menacée comme elle est par la présence de l’Iran en Syrie.

 

Israël : faisons court (a) DT est le premier président américain à mettre en exergue, officiellement, l'alliance des États-Unis avec Israël et à assurer ce pays que les États-Unis le soutiendra s'il était impliqué dans un conflit ; (b) DT a mis fin à la pernicieuse politique d’équivalence morale (inaugurée par M. Obama) d’Israël et des palestiniens faisant comprendre que les autorités de ces derniers sont « part du problème non pas de la solution » et en commençant à raboter les centaines de millions de $ que les EU leur donnait ; (c) DT est le premier président américain qui a décidé d’appliquer une loi datant de 1995 (et que tous ses prédécesseurs avaient peur (inconséquence logique ? intérêts économiques du côté des pays arabes ?) d'appliquer qui constatait que la capitale d’Israël se trouve à Jérusalem. Demandez à Mme Mogherini le « tzar » européen pour les affaires étrangères si non à Jérusalem, où se trouve la capitale d’Israël. Même la Russie (Ministère des Affaires Étrangères, 06.04.2017) dit qu’elle se trouve à Jérusalem-Ouest…

 

Regardons maintenant du côté de notre Président ce qu’il a fait et comment a-t-il réussi (si c'est le cas ...) à influencer la marche du monde ou à asseoir, mieux, le standing de la France partout où cela compte.

 

Commençons par rendre au César… ce qui n’est pas contesté, son défaut politique majeur : l’arrogance, ce qui autant en France que de par le monde est considéré comme le reflet d’une attitude d’autoritarisme technocratique. Mais ses interlocuteurs se disent que si l’on peut s’asseoir dans le fauteuil de De Gaulle, en France, à moins de 40 ans… on a peut-être raison d’être arrogant !

 

Comme il se veut "grand leader" sur la scène internationale, il doit aller visiter plein d’endroits mais qui ont aussi un enjeu sur le plan national. Il a effectué, entre le 1er mai 2017 et le 4 mai 2018 43 voyages à l’étranger […] soit 169.624 kilomètres en un an, a calculé le JDD (04.05.18). Il serait, je crois, utile qu’un écologue certifié vérifie mon évaluation de « l’empreinte CO2 » laissé par les avions qu’il a utilisé : env. 13.000 tonnes de CO2 soit l’émission de CO2 pour le chauffage de 13.000 français pendant une année (https://eco-calculateur.dta.aviation-civile.gouv.fr/). On se souvient que la France se trouve dans le premier rang des pays qui plaident pour la réduction du CO2 rejeté dans l'atmosphère. Il a passé près d'un cinquième de sa première année à l'Élysée à l'étranger, ce qui dénote un fort appétit international mais qui ne convainc pas les Français pour l'instant. Infographie à l'appui, JDD a retracé l’itinéraire du président "globe-trotter" : sur les 43 voyages à l'étranger, 26 en Europe (36 jours), 10 en Afrique (15 jours), 3 au Moyen-Orient (3 jours), 2 en Asie (7 jours), 2 aux États-Unis (7 jours) et 1 en Australie (4 jours).

Et qu’a-t-il obtenu ?

 

États Unis – après avoir fait « ami-ami » avec DT, il a démoli sa politique devant le Congrès réuni en plénier (ce qui ne se fait pas…) au grand dam des républicains mais sous les applaudissements des démocrates. Deux tentatives importantes pour changer ou, au moins, atténuer les décisions de DT (sortie du JCPOA et sanctions Europe) qui se sont terminées par autant d’échecs.

 

Chine – en se fondant sur l’intérêt de ce pays dans le maintien du JCPOA notre Président a essayé de convaincre ses dirigeants de faire bloc commun avec l’Europe contre les visées de DT. Un refus poli a été tout ce qu’il a réussi obtenir.

 

Europe – Allemagne – Fort de la faiblesse récente de Mme Merkel, notre président a essayé de remplacer le « couple franco-allemand » à lui tout seul. Ni avec Mme Merkel, ni avec les 25 autres membres de l’Union, il n’a pas réussi. Les raisons sont multiples et connues, il s’agit -entre autres- de la difficulté (impossibilité ?) de faire les réformes que, pratiquement, tous les autres pays ont réussi à faire (même la Grèce, en partie…), de la situation de la France (dette en % du PIB) et de la politique française (passée et récente) concernant l’immigration de populations exogènes qui veulent apporter avec elles leurs us et coutumes et les imposer aux territoires qui les accueillent. De  plus, et c’est  dommage, la France de M.Macron est moins bien considérée comme partenaire le plus important pour la sécurité des pays de l’Europe face à l’Allemagne…

European Council for Foreign Relations, Juillet 2018. 8 pays considèrent l’Allemagne comme le partenaire le plus important, 6 la France.

De plus, notre Président a réussi à se faire des adversaires dans des pays qui étaient les plus « francophiles » comme la Pologne et aussi la Hongrie ou la Tchéquie.

 

IRAN – après avoir échoué de convaincre DT de rester dans le JCPOA et devant la réinstallation des sanctions économiques, la France a pris la tête du « groupe de 4+1 » pour tenter d’obtenir de l’Iran qu’il reste  dans  le  JCPOA. Téléphone à M. Rohani, voyage de M. Le Drian à Téhéran, le tout pour s’entendre dire, en tant que refus « l’Iran veut que l’Europe garantisse qu’il aura TOUT ce qui était prévu par le JCPOA et n’acceptera de rien en ajouter ». Encore un échec, de taille.

 

Mais qu’à cela ne tienne, M. Macron a pris la tête d’un petit groupe (fort de ses connaissances bancaires…) qui s’évertue de trouver des moyens détournés pour circonvenir les effets des sanctions qui sont appliquées par les États Unis. Et le tzar des affaires étrangères de l’Europe de déclarer :

 

Statut de blocage ? Il s’agit non seulement de « protéger » les entreprises qui continueront à travailler avec l’Iran mais selon de nouvelles règles, les entreprises qui le font, sous peine de pénalités, doivent demander l’autorisation de l’UE pour mettre fin aux opérations en Iran si elles le font pour se conformer aux sanctions américaines.

 

Ce que M. Macron a impulsé revient à dire, en clair, (pour des raisons justifiables ou pas) « entre les États Unis et l’Iran, l’Europe choisit l’Iran » Car, comme il commence à être évident, peu lui chaut ce que l’Iran fait en Syrie, peu lui chaut ce qu’il fait au Yémen ou en Amérique Latine et… peu lui chaut que ce pays n’arrête pas de dire sa volonté d’éradiquer Israël de la carte du monde. Et si l’on pense que ce qui précède est exagéré, on devrait raisonner trente secondes pour voir si les gestes faits peuvent traduire autre chose. Et essayez de comprendre ce que l’Europe de M. Macron et de Mme Mogherini est en train de faire : menacer de sanctions des entreprises qui arrêtent de travailler avec l’Iran mais qui, autrement, lui donneraient de ressources pour faire des attentats en Europe. Pas mal, non ?

 

ISRAEL – La relation franco-israélienne « amour-haine » a vu des hauts et des bas depuis 50 ans quand De Gaulle a décidé qu’il fallait à la France une « politique arabe ». Effectivement, le nombre, les richesses, la capacité d’influencer les votes à l’ONU, tout plaidait pour. Aussi la tradition fortement antisémite d’un Quai d’Orsay qui, depuis les accords Sykes-Picot n’a perdu aucune occasion pour trahir les juifs et/ou Israël. Tout en jurant, chaque fois, la main sur le cœur que ce qu’il faisait était pour le bien, bien compris, d’Israël. Mais trêve d’histoire, il s’agit de notre Président. Revenons au présent récent.

 

Notre Président a condamné, sans réserve, « les violences des forces armées israéliennes contre les manifestants à Gaza » On ne lui a pas dit, sans doute, que 80% des tués étaient des supplétifs du Hamas, ni que ce dernier a initié sa « marche du retour » pour détruire les barrières faisant frontière pour aller jusqu’à Jérusalem et conquérir le pays que les juifs leur avaient volé.

Et, cerise sur le gâteau, il a justifié, ensuite, fallacieusement, les évènements comme étant la conséquence de la décision américaine concernant Jérusalem. Il aurait pu s’abstenir ou faire comme la Russie, reconnaitre Jérusalem-Ouest comme l’endroit où se trouve la capitale d’Israël. Mais non, il ne faut jamais perdre une occasion de taper sur le Juif des Nations, si vous ne savez pas pourquoi, lui il le sait !

 

L’effet de tout cela : Mme Mogherini, se trouvant en Jordanie, voulait voir M. Netanyahou, celui-ci n’a pas eu le temps de la voir. Monsieur Le Drian en Jordanie… pas le temps de voir Israël. Edouard Philippe avait annulé son voyage en Israël à la tête d’une délégation comprenant, entre autres, plus d’une centaine de chefs d’entreprises. M. Macron annule la visite en Israël qu’il aurait dû faire en novembre (après avoir repoussé la même prévue pour le printemps – les journaux 08.08.18). Bref, encore un  succès :  Israël en a  marre  de l'UE et si Mme. Mogherini pense devoir s'opposer à la reconnaissance par D. Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël, se battre pour l'accord avec l'Iran et espérer être accueillie chaleureusement en Israël, elle a tort. (Fractured union: Israel has all but given up on the EU – Times of Israel, 07.08.18).

 

Mme Mogherini ou M. Macron… remarquez, au moins une dizaine de pays de l’Union Européenne essayent, déjà, d’être plus proches d’Israël que de l’Union.

 

 

 

 

 

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29 juillet 2018 7 29 /07 /juillet /2018 08:49

Six mois après son élection notre Président était applaudi par pratiquement toute la presse internationale qui voyait en lui, c’est peu dire, le « leader de l’Europe ». Dont on avait besoin car… le couple franco-allemand qui impulsait l’Europe était veuf (so to speak) de sa partie allemande. En clair, Mme. Merkel (qui par bonté d’âme avait oublié les contraintes de la géopolitique et avait admis, en Allemagne plus d’un million de « réfugiés » qui pourtant, pourquoi s’étonner, ne pouvaient pas être assimilés pour devenir de vrais allemands formés et travailleurs) devenait "le deuxième violon". Pendant la campagne présidentielle, M. Macron avait promis réaliser (comme tous les candidats à la fonction suprême avant lui…) toute une série de réformes en vue de « réveiller la France » et lui redonner la place qu’elle mérite dans le monde dur d’aujourd’hui. Mais les promesses….

A regarder l’inventaire fait par Les Échos (mai 2018) on réalise que si l’on peut attendre pour la PMA à toutes les femmes… les heures défiscalisées, la réforme des retraites et la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires non seulement n’ont pas été abordées mais ne semble pas qu’elles le soient bientôt. Pourtant il s’agit de ce qu’il faudrait pour mettre un peu de beurre dans les épinards des gens. Aussi pour montrer, une fois, que l’on a fait ce que l’on a promis.

Les Echos, mai 2018

On doit à la vérité de rappeler, aussi, ce qui a été promis et fait : à part les « réformettes » à caractère social ou les nouvelles ponctions sur les revenus (cigarettes, loyer sociaux, l’apprentissage, etc., ce qui va être visible ce sont les mesures prises pour la réforme du Code du Travail, la suppression de l’ISF, le taux de l’imposition des profits des entreprises passant de 33% à 25% et la suppression de la taxe d’habitation -quand, et si, ce sera fait….

Mais, on s’en souvient, après son élection il a demandé au peuple une grande majorité à l’Assemblée Nationale pour pouvoir faire ce dont il était question. Ce fut La République En Marche, 317 députés sur le total de 577. Majorité absolue, les principaux pouvoirs de l’État concentrés dans les mains du « Président Jupitérien », maître des temps et des hommes pour réaliser ce qu’il avait promis. Jupiter dont l’essentiel tenait au verbe « si cela est fait la croissance reviendra car la confiance reviendrait et… ensuite on pourra continuer à améliorer le sort du peuple ». On n’oublie pas qu’il s’agit d’un « État Providence » même si, par bonté d’âme, on commence à distribuer ce qui n’a pas encore été créé. Qu’en-est-il ?

Les Echos, mai 2018

Tout d’abord, la croissance n’est pas revenue. Si en 2017 elle a été légèrement supérieure à celle des trois années précédentes (2% au lieu de 1,6%) les prévisions pour 2018 (pas celles de l’État qui paraissent ridiculement déraisonnables aux acteurs économiques) sera de 1,6% selon l’avis (presque) unanime de ceux qui savent… Y’a comme un défaut… mais on ne le remarque pas trop car, panem et circenses, notre attention est captée par la Coupe du Monde de football, en partie par le Tour de France et, surtout, par la pantalonnade « Benalla ».

Et puis, le taux du chômage qui aurait dû se réduire selon les promesses faites mais qui reste, obstinément, près de 10% :

Bref, ni la confiance, ni la croissance n’étant pas revenues… le GDP de la France (en $ courants) n’est plus ce qu’il était :

Certes, la réduction de la valeur de l’euro versus le $, pendant les années passées, a son influence mais… c’est que la zone euro (et principalement la France et l’Italie) n’ont pas fait ce qu’elle aurait dû faire…

Et aux States ?

Du jour de son élection Donald Trump s’est trouvé confronté à un « mouvement de résistance » impulsé, principalement, par les élites démocrates (et pour un temps républicaines). Qui ne pouvaient pas (et ne peuvent toujours pas) se faire à l’idée somme toute, « démocratique » de le voir exercer un pouvoir pour lequel il a été régulièrement élu. Naturellement, il a été traité d’imposteur dès sa prise de fonctions

Il est impossible d'exagérer le degré de vitupération quotidienne dont il a fait l'objet dans les médias. Des bandes dessinées et des acteurs d’Hollywood utilisent leurs standing dans les media pour l'attaquer, et (à 95%, selon une étude Harvard) la presse sert de « caisse de résonnance » pour déverser sur lui des tombereaux d’immondices car on ne s’arrête pas de « fouiller la m…e ». Qui s’appellent, entre autres, « collusion avec la Russie », « obstruction de la justice » et autres mille prétextes objets de procès sans nombre qui lui bouffent le temps qu’il devrait consacrer à sa présidence. Pratiquement toute la couverture des évènements quotidiens (sauf celle du conservateur Fox News et quelques médias conservateurs isolés) est négative, exprimée en termes hautement hostiles. Et (très) souvent triviaux comme ceux d’autorités morales tels que Robert de Niro ou Meryl Streep. On voit, sans difficulté, que tous les chroniqueurs du New York Times, du Washington Post et de Los Angeles Times, les trois quotidiens qui étaient les plus respectés des États-Unis, méprisent M. Trump. Cela inclut aussi presque tous les chroniqueurs « conservateurs », « apolitiques » et même républicains. Et tout fonctionne même sans « input » extérieur, il s’agit de ce qui est devenu un système auto-perpétuel qui n'a d'autre but que de se maintenir.

Les promesses de M. Trump, à part celles relatives à « l’international » s’articulaient autour d’un triptyque : dérégulation de l’économie, réduction des impôts et préférence donnée aux activités créatrices de valeur en utilisant les forces vives du pays.

18 mois après, à l’encontre de tous les experts y compris le prix Nobel qui prophétisait au New York Times l’apocalypse économique si on suivait la ligne tracée par D. Trump, on constate à la fin du 2ème trimestre 2018 :

  • une croissance du GDP de 4,1% soit env. 700 Milliards d’euros équivalents au tiers du GDP français (!) ;
  • une capitalisation boursière (selon Dow Jones) passée de 19.800 Milliards de $ (début janvier 2017) à 25.500 Milliards de $ aujourd’hui (équivalente à une création de valeur d’environ 5.700 Milliards de $) ;
  •  un chômage réduit à 3,9%, performance inconnue depuis 17 ans (NYT, 04.05.18) ; un taux de chômage pour les « noirs et latinos » inférieur à tout ce qui a été connu par le passé ; soit dit, en passant, presque trois fois moins qu'en France ...
  • un GDP passant de 18.624 fin 2016 à 19.390 Milliards de $ fin 2017 et qui, selon toutes probabilités, traversera à fin 2018, pour la première fois, le seuil des 20.000 Milliards de $ (!).

Les mêmes élites qui s’opposaient à M. Trump s’opposent encore aujourd’hui et cherchent par tous les moyens dénigrer ces performances oubliant qu’il s’agit en réalité de celles de leur propre pays. Et que, pour ce faire, M. Trump n’a fait qu’imposer sa « ligne » soit : dérégulation de l’économie, réduction des impôts et préférence donnée aux activités créatives de valeur en utilisant les forces vives du pays.

M. Macron, M. Trump, deux présidents atypiques, l’un issu des élites qui dirigent notre pays depuis Giscard d’Estaing et l’autre sorti de nulle part mais ayant le culot de penser « out of the box ».

Dommage pour nous. Dommage que même ceux qui disaient « même s’il ne fait que le quart du tiers de ce qu’il promet, il faut lui donner une chance » commencent à se dire qu’il faudra attendre un autre sauveur de la patrie… Ce que l’on fait depuis Napoléon III, Clémenceau et De Gaulle…

 

PS. Un deuxième volet proposera un regard sur les activités des deux présidents à « l’international »

 

 

 

 

 

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23 juillet 2018 1 23 /07 /juillet /2018 07:54

 

Israël ne dispose pas d’une constitution : plusieurs explications, mais la plus visible est constituée par l’impossibilité de déterminer son territoire car ses frontières (sauf pour l’Egypte) pour ce qui est du Liban et de la Syrie (et en partie pour la Jordanie) ne sont que de lignes de cessez-le-feu. La déclaration de l’indépendance qui a suivi le partage, (par l’ONU, du territoire de la Palestine en prévoyant la constitution de deux états, un JUIF et l’autre ARABE) a constitué une loi fondamentale (« basic law » - selon le rituel juridique  anglo-saxon. Le Parlement israélien vient d’adopter une nouvelle loi fondamentale qui, dans son premier article, dit :

         L'état d'Israël

A. La Terre d’Israël est la patrie historique du peuple juif, dans laquelle l’Etat d’Israël a été créé.

B. L’Etat d’Israël est le foyer national du peuple juif, dans lequel il réalise son droit naturel, culturel, religieux et historique à l’autodétermination.

C. Le droit d’exercer l’autodétermination nationale dans l’Etat d’Israël est propre au peuple juif.

La capitale de l’état Jérusalem, entière et unifiée, est la capitale d’Israël.

La langue de l’état est l’hébreu.

 

Dès que la Knesset a  adopté (62/55 – 3 absents) la loi en question, même  pas      24 heures après, une condamnation et une « préoccupation » ont été émises par les « usual suspects » coryphées de la paix et de la justice, amis indéfectibles des palestiniens et adversaires aussi indéfectibles d’Israël :

  La Turquie dénonce la loi définissant Israël comme l’Etat-Nation du peuple juif comme raciste ;

Et Madame Mogherini, inquiète des droits des minorités en Israël (déclaration du 19.07.18)… va recevoir en urgence une délégation des députés arabes à la Knesset !

Le cœur des pleureuses s’est tout de suite mis en action et, quelques temps après, l’Arabie Saoudite et l’Egypte, le Venezuela et Cuba en attendant la Ligue Arabe  et l’organisation musulmane mondiale, tous, se sont senti obligés (ou vont l’être) de condamner le galleux, le pelé, je veux dire Israël. Pourquoi ?

Deux tares majeures sont reprochés à Israël : la loi est raciste et consacre un régime d’apartheid.

Remarquez, il y a plus de cent ans, la Déclaration Balfour venant après la dislocation de l’Empire Ottoman et avant le partage du Proche Orient entre la France et l’Angleterre (les accords Sykes-Picot) confirmait « l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple Juif ; le mandat accordé à la Grande Bretagne pour gouverner la Palestine (Société des Nations, 1922), reprenant à son compte la Déclaration Balfour, ajoutait « Considérant que la reconnaissance a ainsi été donnée au lien historique du peuple juif avec la Palestine et aux raisons de reconstituer leur foyer national dans ce pays … » ; et, in fine, la résolution 181 de l’Assemblée Générale de l’ONU approuvait « le partage de la Palestine en faveur de deux états, Etat ARABE et Etat JUIF » Le représentant soviétique à l’ONU déclarait « Les souffrances subies par les Juifs au cours de la dernière guerre doivent constituer un élément important dans la décision de l’Assemblée. Les Juifs luttent pour un État qui leur soit propre, et il serait injuste de leur refuser le droit d’atteindre cet objectif »

En clair, depuis au moins 70 ans (1948) la communauté internationale, l’ONU et tutti quanti, savaient bien qu’Israël est l’Etat-Nation du peuple JUIF. C‘est vrai, l’Etat ARABE n’a pas vu le jour car les pays arabes ont rejeté la résolution de l’ONU et cinq d’entre eux se sont lancés dans une guerre pour détruire Israël, ce qu’ils n’ont pas réussi de faire. Tant et si bien que tout en occupant, la Jordanie la Cisjordanie et l’Egypte Gaza pendant 19 ans (jusqu’à la guerre de six jours) ce deux pays n’ont pas voulu créer un état arabe (palestinien si l’on veut). Ensuite … on sait ce qui s’est passé.

Mais, que reproche-t-on vraiment à cette nouvelle loi ? Prenons quelques exemples :

  • La constitution espagnole, «repose sur l'unité indissoluble de la nation espagnole, patrie commune et indivisible de tous les Espagnols» et déclare que «la souveraineté nationale appartient au peuple espagnol».
  • La Constitution turque (1982 modifiée en 2017) : « La présente Constitution, reconnaît l’existence éternelle de la patrie et de la nation turque et l’intégrité indivisible du grand État turc, conformément au concept de nationalisme et aux principes et aux …
  • La  Constitution roumaine : «  la Roumanie est un État national, souverain et indépendant, unitaire et indivisible.  + La souveraineté nationale appartient au peuple roumain, qui l'exerce par ses organes représentatifs et par le référendum.  Aucun groupe ni aucune personne ne peut exercer la souveraineté en son propre nom. » + (article 13)  - « En Roumanie, la langue officielle est la langue roumaine »
  • La Constitution de Pologne (préambule) « Soucieux de l'existence et de l'avenir de notre Patrie, … nous, Nation polonaise - tous les citoyens de la République, tant ceux qui croient en Dieu, source de la vérité, de la justice, de la bonté et de la beauté, que ceux qui ne partagent pas cette foi et qui puisent ces valeurs universelles dans d'autres sources, reconnaissants à nos ancêtres de leur travail»

 

A l’aune de ces exemples peut-on dire en quoi le texte de la loi israélienne est-il différent ?  Scélérat ? Raciste ?

 

Il semblerait que les « critiques » étrangers s’en prennent, surtout, à la stipulation concernant la langue (hébreu) et au fait que l’arabe n’est qu’une langue ne disposant  que d’un statut spécial. Ils n’ont, cependant, jamais critiqué la France dont la constitution de 1958 stipule «La langue de la République est le français » (Article 2) tout en ajoutant (article 75-1) « Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France. » Et remarquons, en passant, que la langue kurde (20% de la population) ne dispose pas d’un statut spécial  et que la langue des « tziganes » (10% de la population) n’est même pas reconnue en Roumanie. Et les Corses (c’est vrai, 0,5% de la population française voudraient voir leur langue reconnue par la Constitution de la France.

 

Convenons, qu’en réalité, la nouvelle loi n’est pour rien dans le nouveau prurit de condamnations d’Israël.  Que l’on justifie, essentiellement, par la politique de B. Netanyahou. Mais, souvenons-nous, les diplomaties d’Europe (oublions les    arabes…), des universitaires et la presse bien-pensante qui condamnent l’Israël de Netanyahu, le condamnaient aussi sous Ehud Olmert - qui proposait en 2008 qu’Israël se retire de 90% de la Cisjordanie) ou sous Ariel Sharon (qui s'est retiré de Gaza en 2005) ou sous Ehud Barak (qui a offert, en 2000, de donner aux Palestiniens    96%  de la Cisjordanie, toute la bande de Gaza et trois pour cent d'Israël).

Alors … les chiens … la caravane ...

 

 

 

 

 

 

 

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17 juillet 2018 2 17 /07 /juillet /2018 08:07

L’Europe. Une population de 512 millions d’habitants, un taux de mortalité de 0,97% et un taux de natalité de 1,01 %. Et un PNB de 21.000 milliards de $ (Libé, 26.07.2017). Le plus grand ensemble d’États souverains (population et PNB supérieurs aux États Unis). Ensemble qui, pourtant, doute de son avenir car les prolégomènes du déclin sont déjà là. Pour la première fois, en 2015, le nombre de décès a été supérieur à celui des naissances.  Cela continue depuis trois ans et on constate que seule l’immigration assure la constance de la population européenne : plus de 2 millions en 2015, plus de 1,5 million en 2016.

Devant cet ensemble, l’Afrique avec ses 1,2 milliards d’êtres qui auront doublé en 2050 et, probablement, 4,5 milliards à la fin du siècle (Le Monde, 20.09.2017). Par delà les rodomontades de Mme Merkel et par-delà ses décisions de montagnes russes concernant l’acceptation et/ou l’arrêt de l’acceptation d’immigrants, l’avenir est écrit sur les murs : vu l’impossibilité de développer le continent africain au rythme de la croissance de sa population[1] personne n’est capable d’affirmer qu’un « trop plein » structurel ne viendra pas se déverser en Europe. C’est la toile de fond devant laquelle le continent, frappé d’une sorte d’épilepsie, se convulsionne de plus en plus, tout en voulant faire croire qu’il s’agit d’un mauvais moment à passer. En occultant le fait qu’à la fin de ce siècle la première religion du continent sera l’islam et que les concitoyens dont au moins un parent est musulman représenteront entre 20 et 40% de la population du continent (selon les scenarii envisageables). « Loin de conduire à la fusion, la crise migratoire européenne conduit à la fission. Je crois de plus en plus que la question de la migration sera considérée par les futurs historiens comme le solvant fatal de l'UE » (N. Ferguson, Stanford University – Mass Migration : the fatal solvent of the EU – G. Meotti Gatstone Institute 16.07.18). PEW + l’OBS 16.07.18).

L’Europe devra s’appeler Eurafrique.

 

Mais, puisque les gnomes de Bruxelles n’ont rien à faire de ce qui se passera en Europe, vu qu’ils s’occupent essentiellement du maintien des structures qui leur permettent d’imposer aux centaines de millions d’habitants des normes, des standards, des « valeurs morales » et tout ce que pourrait rendre leur vie plus difficile. Quand les Etats Unis de M. Trump « dé régularisent » l’économie à tour de bras et affichent depuis deux ans des taux de croissance impudents (voisins de 4% l’an), l’Europe applaudit les pays qui dépassent 1,6%… Bruxelles semble vivre sur une planète différente : l’existence du « groupe de Višegrad » (Pologne, Hongrie, Tchéquie, Slovaquie), les changements intervenus en Autriche (qui s’approche du groupe de Višegrad) et en Italie, les déplacements politiques vers la droite au Danemark et en Suède ne semblent pas leur donner des maux de tête. Et pourtant…

Sebastien Kurz (Autriche) et le groupe de Višegrad

Prise en étau entre une Russie autoritaire (dont l’ambition évidente est la renaissance de l’empire soviétique) et l’Amérique de M. Trump qui, à tort ou à raison, considère que le moment est venu pour que les Etats Unis arrêtent de dépenser en pure perte des centaines de milliards de $ pour la défendre, cette Europe ne sait plus où donner de la tête. Et on assiste à des décisions irrationnelles prises, souvent, sous l’impulsion de la première puissance du continent, l’Allemagne. Exemple :

  • La Russie envahit et intègre la Crimée et occupe une partie de l’Ukraine ;
  •  
  • L’Europe décide l’application de sanctions dures qui affectent, sérieusement, l’économie russe lui interdisant le lancement de projets importants ;
  •  
  • L’Allemagne, cliente de la Russie pour env. 50% de ses besoins énergétiques en gaz, décide d’aider la Russie pour construire un gazoduc qui (i) augmentera à env. 70% la part du gaz russe dans sa consommation et (ii) court-circuitera les pays par lesquels le gaz arrivait en Allemagne (Ukraine, surtout, mais aussi la Pologne et les pays Baltiques) en réduisant leurs revenus (transit gaz) ; et ce tout en « vitupérant » la Russie et la menace qu’elle présente pour l’Europe ;
  •  
  • Conclusion : l’Europe applique des sanctions à la Russie lui faisant perdre d’importants revenus, l’Allemagne aide la Russie tout en devenant (à terme) son client-otage.

Et l’ancien Chancelier de l’Allemagne, M. Gerhard Schröder, ami de M. Poutine, est le commis-commercial du Gazprom et de Rosneft qui démarche les pays de l’Europe pour le compte des monopoles russes, propriétés des oligarques amis de M. Poutine. Mais que ne ferait-on pour 1.500.000 € de salaire annuel…

Vous avez dit « absurde » ?

Attendez. Depuis 2014 les pays de l’OTAN se sont engagés à dépenser pour leur défense (et, par ricochet, celle de l’Europe) 2% de leur PNB. L’Allemagne, trois ans après, est toujours à 1% ce qui fait que pendant les trois dernières années elle n’a pas « dépensé » disons, 3% de son PNB soit env. 120 milliards d’euros. Vint M. Trump qui tout en rappelant l’engagement de 2% constate que le commerce entre les Etats Unis et l’Europe (quelques 750 milliards de $) laisse à cette dernière 151 milliards   de $ d’excédent dont la moitié va à l'Allemagne. On ne devrait pas être étonné, dès lors, de le voir dire à l’Allemagne (et, par extension, à l’Europe) « les Etats Unis assurent la défense de l’Europe (de l’Allemagne) contre la Russie, vous ne supportez pas une partie normale du coût mais vous (l’Allemagne, par extension, l’Europe) vous donnez des sous à la Russie ». En rappelant, à l’occasion qu’il y a d’autres sources de gaz disponibles (Etats Unis, Israël, etc.,). Convenons qu’autant du point de vue économique que du géopolitique, il s’agit d’un théâtre de l’absurde !

 

Mais il y a mieux.

 

M. Obama -pour des raisons idéologiques- a entrainé les européens (+ la Russie, la Chine et le Japon), qui n’attendaient que cela, dans la conclusion d’un « plan d’action » donnant le droit aux iraniens d’avoir accès à la bombe dans une quinzaine d’années et pour obtenir cela l’on a procédé à l’annulation des sanctions économiques qui ont mis à terre l’économie iranienne. Ce n’était pas un traité, pas un accord, aucune signature sur une page quelconque, bref, un cadeau fait aux mollahs avec l’espoir qu’ils allaient se comporter ensuite raisonnablement. Manque de bol… deux choses se sont produites en parallèle : d’un côté, l’Iran est devenu le principal sponsor de toutes les formes de terrorisme jusqu’à l’intervention directe dans des pays comme la Syrie et le Yémen et, de l’autre, les pays de l’Europe (essentiellement l’Allemagne, la France et l’Italie) se sont lancés dans la conclusion de contrats mirifiques avec l’Iran. Vint M. Trump qui pendant toute sa campagne présidentielle avait prévenu que, choisi président, il allait dénoncer le « plan d’action » tant il le considérait nocif pour les Etats Unis (et pour le monde) et ce avec l’assentiment de deux principales puissances du Proche Orient, Israël et l’Arabie Saoudite (les deux ouvertement, l’Egypte et les pays du Golfe, un peu moins).

 

Chose promise, chose due. M. Trump retire les États Unis du « plan d’action » et réinstalle les sanctions qui vont, sans doute, ramener l’Iran à sa situation précédente. Et trois pays européens prennent la tête de l’opposition à M. Trump : les revenus escomptés de l’Iran ne seront plus au rendez-vous. Ils lui demandent, quand même, que ces pays européens soient exempts de l’application des sanctions ce qui leur est refusé. Et les voilà s’arcboutant, en collusion avec l’Iran, pour tenter de trouver des moyens détournés pour faire échapper ce dernier à la rigueur des sanctions réinstallées. Certes, il s’agit de leurs intérêts économiques qui sont respectables. Ce qui n’est pas respectable c’est leur irresponsabilité quant aux aspects géopolitiques : ils voient bien ce que l’Iran fait en Syrie, ils voient bien l’ardente volonté de l’Iran (marquée sur le frontispice de sa république islamique) de faire disparaître Israël de la carte. Pauvre Europe, demain, ou après-demain, elle sera obligée de choisir entre le marché américain (750 milliards de $ de commerce dans chaque sens) et le marché iranien. De toute manière le « plan d’action » est mort, reste à être enterré. Les grandes sociétés Total, Peugeot, Airbus, Boeing, Siemens et plein d’autres se sont déjà retirées ou sont en train de se retirer du marché iranien. Ce qui est poignant c’est de voir l’Iran –qui depuis des lustres jure qu’il n’a pas de programme nucléaire autre que pacifique- menaçant les européens de l’accélérer (pourquoi faire ?) s’ils n’obtiennent pas tous les avantages prévus par le « plan d’action ». Cela étant, voir Mme Mogherini et les ministres d’affaires étrangères des trois premières puissances européennes, quelques jours avant de l’arrivée de M. Trump pour le sommet de l’OTAN, se réunir en urgence à Vienne avec l'Iran pour essayer de trouver des moyens détournés pour contourner les sanctions que les Etats Unis remettent en place en dit long sur leur position réelle : ils se fichent éperdument du mal que l’Iran fait et/ou pourra faire à Israël ou à l’Arabie Saoudite ou de qui il tue en Syrie, au Yémen ou ailleurs. Peu leur chaut ce que les mollahs font en Iran ou partout où ils essayent de s’installer pourvu que l’on ne touche pas à leurs intérêts. Ce que l’Europe essaye de faire avec l’Iran c’est de l’apaisement : « donnons-leur ce qu’ils demandent, comme cela ils ne feront pas ce qu’ils menacent de faire ». Comme s’ils avaient oublié le passé. Francis Fukuyama a eu raison de dire, « nous sommes à la fin de l’histoire quand le passé n’a plus de valeur pour le présent ».

*

*  *

Voilà l’Europe de Bruxelles aujourd’hui. Inconsciente et irresponsable pour les décisions à caractère démographique, schizophrène par rapport à une Russie qui ne cherche qu’à retrouver sa puissance d’antan pour peser sur la destinée de l’Europe, incapable de résister à l’allié américain tout en essayant de lui faire supporter le coût de sa propre défense. Quo vadis Europe ?

 

 

[1] En 2010 (Moyen Orient, Afrique du Nord, Afrique sub-Saharienne) env. 600 millions de musulmans pour une population totale de 1,05 Milliards (PEW Research Center) qui devraient être en 2017, peu ou prou, 750 millions. Multipliez par 2 pour 2050, par 4 pour 2100. L’appartenance religieuse est importante car l’islam étant ce qu’il est, on ne voit pas qui pourrait imposer une politique « enfant unique », politique qui a arrêté la croissance de la population chinoise depuis une vingtaine d’années en la stabilisant à env. 1,35 milliards d’êtres.

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10 juillet 2018 2 10 /07 /juillet /2018 08:05

 

 

Ils ont commencé avec la rencontre à Vienne des contractants du JCPOA (sauf  les Etats Unis) pour « sauver »  le dit « contrat » d’une mort certaine. L’Europe, toujours la même, avait préparé une liste de « douceurs » pour l’Iran pour qu’il ne soit pas trop affecté par la remise en place des sanctions des Etats Unis. Sanctions qui, dans leur temps, avaient été approuvées par l’ONU et qui ont été annulées par la volonté de M. Obama, cheville ouvrière de la réalisation du JCPOA. Obama, dont l’approche idéologique du Proche Orient tenait dans une formule très simple, « l’Iran c’est l’avenir, les pays arabes le passé ». Certes, les intérêts des pays arabes n’étaient pas pris en compte et quant à Israël … elle n’aura qu’à se défendre elle-même ! Faudra toujours se souvenir du fait que la représentation nationale américaine -Sénat et Représentants- d’une manière largement bipartisane, ne voulait pas qu’un traité ayant force de loi soit conclu avec un état, premier sponsor du terrorisme mondial et de plus suivant sa voie vers la « bombe ». Mais comme l’idéologie de M. Obama lui commandait de réussir (et entrainer avec lui ceux qui avaient un intérêt économique immédiat, soit trois pays en Europe + la Chine et la Russie) il a « triché » deux fois  : il ne s’agit pas d’un traité, même pas d’un « acte exécutif » mais d’un « Joint Comprehensive Plan of Action » qui ne nécessitait même pas une signature … et il l’a fait présenter à l’approbation du Conseil de Sécurité de l’ONU pour lui donner ainsi le lustre du « droit international »

Patatras ! Vint M. Trump qui considérant la chose comme contraire aux intérêts des Etats Unis (des pays du Golfe et d’Israël aussi) s’en retire et remet en place les sanctions qui avaient mis à genoux l’économie de l’Iran. Et les autres contractants c Gros Jean comme devant ! Ils s’activent depuis quelque temps à faire croire que le JCPOA n’est pas mort : quand, d’un côté, l’Iran menace de revenir à son programme nucléaire (sauf d’échapper aux sanctions) et, d’un autre côté, les principales sociétés qui avaient commencé à travailler en Iran se retirent l’une après l’autre pour ne pas perdre le marché américain. KLM qui suspends son service vers Téhéran, CGA-CGM (transporteur maritime), Total, Peugeot, Renault, Technip, Boeing, British Airways, Accor … voilà les premiers qui quittent le vaisseau. La raison en est simple : le commerce de biens entre les Etats-Unis et l’Union européenne a atteint plus de 718 milliards de dollars avec un excédent budgétaire de 151 milliards de dollars au profit des entreprises de l’Europe – surtout allemandes qui représentent plus de la moitié de cet excédent (https://www.latribune.fr. 27.03.18). Alors, ne pas respecter les sanctions que les Etats Unis appliquent ...

Le JCPOA est mort. Mais cela n’empêche pas la communiste ripolinée, je veux dire Mme Mogherini, de rigoler, en attendant, avec son ami le ministre des affaires étrangères de l’Iran.

Le JCPOA est mort et l’Europe fait semblant de ne pas s’en rendre compte … cela me rappelle l’histoire du Lord qui, condamné à la décapitation a le privilège de choisir son bourreau ; il choisit le meilleur, met sa tête sur le billot et attend, attend, attend et dit au bourreau « mon brave finissez-en » pour s’entendre dire « My Lord, secouez vos épaules »…

Mais il y a autre chose qui arrive : le sommet de l’OTAN où M. Trump mettra l’Europe devant une alternative perdante. Soit augmenter, sensiblement, sa contribution aux dépenses de l’OTAN ou voir les Etats Unis retirer une partie de ses troupes qui assurent, depuis si longtemps, la défense de l’Europe. Il est utile de regarder la chose de plus près.

Les membres de l'OTAN sont engagés de consacrer 2% de leur PIB à la défense. En pratique, c'est rarement le cas, le Royaume-Uni étant l'un des cinq membres de l'OTAN sur les 28 à le faire. La France s’en approche mais l'Espagne et la Belgique dépensant 0,9% et la contribution de l'Allemagne 1,2%. En valeur :

NATO 2016 (en milliards de $)

Le cas de l’Allemagne est illustratif : 2% du PNB feraient le double (83 milliards) de sa contribution (41 milliards).

On dit en anglais « There is No Free Lunch»  ce qui nous promet pour la fin de la semaine un beau spectacle à Bruxelles. Où le siège de l’OTAN a coûté plus d’un milliard de $ au grand dam de M. Trump … qui, au moins, en immobilier, s'y connaît un peu .

Mais ce qui se passera à Bruxelles influencera, sans doute, ce qui se passera à la fin du voyage de M. Trump en Europe : la rencontre avec M. Poutine. Et là … une nouvelle alternative perdante pour l’Europe : il semblerait que le marché que M. Trump se prépare à présenter à M. Poutine est relativement simple. Il s’agirait de lui promettre la levée des sanctions appliquées par les Etats Unis au sujet de la Crimée contre l’évacuation des troupes étrangères en Syrie (principalement iraniennes) pour donner satisfaction aux pays du Golfe et à Israël. Et si cela se fait, l’Europe aura à changer de position vis-à-vis la Russie car imaginer que l’Europe maintienne les sanctions quand les Etats Unis les annule … faudra boire le calice jusqu’à la lie.

On avait pensé que le rôle hégémonique des Etats Unis avait été réduit à presque zéro par M. Obama. Mais voilà qu’un nouveau shérif vient de montrer son étoile !

 

 

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30 juin 2018 6 30 /06 /juin /2018 14:26

Depuis quelque temps, plusieurs lecteurs du blog m’interpellent, plus ou moins gentiment en relation avec, en substance, trois aspects relatifs à mes textes : le conflit israélo-palestinien, l’influence du terrorisme islamiste sur les sociétés européennes et l’arrivée de populations exogènes adeptes de cultures inassimilables par celle « judéo-chrétienne » (encore) majoritaire en Europe. J’essaye de faire court en évoquant les sujets mentionnés en ordre inverse.

Sans faire de longs discours et des appels aux positions prises par des dirigeants des pays de l’Europe de l’Ouest, la France en particulier - G. Marchais et son «  La côte d’alerte est atteinte… Je précise, il faut stopper l’immigration officielle et clandestine » 06.01.81) ;  F. Mitterrand et son « seuil de tolérance » 10.12.89 ; (J. Chirac et son « odeur et bruit » « Notre problème, ce n’est pas les étrangers, c’est qu’il y a overdose » 19.06.91) ; il faut souligner la dérive intellectuelle à laquelle on assiste depuis les 30 dernières années parallèlement à une multiplication par deux ou trois du nombre d’anciens migrants (Maghreb, Machrek ou Afrique Noire) se trouvant en Europe. Pour arriver à ce qui est, aujourd’hui une vulgate (presque) dominante. A preuve,  un extrait du Point : " Dire que l'Europe ne peut pas accueillir 1,5 million de migrants n'est pas crédible" ENTRETIEN. Pour l’eurodéputée Cecilia Wikström, il est crucial pour l'avenir de l'Union européenne de mettre en place une politique de l'asile. (Le Point, 27.06.18). Mon point de vue ? Pourquoi s’arrêter à 1,5 millions ? Souvenons-nous du « paradoxe de l’autobus » : quelque soit le nombre de passagers dans un autobus il y a toujours place pour un de plus. C’est ainsi que l’on démontre la capacité d’accueil infinie de l’autobus et celle, infinie aussi, de l’accueil de populations qui changeront (qui changent déjà) le mode de vie, les valeurs culturelles et l’organisation des sociétés. Remarquez, je n’évoque pas les aspects économiques concentrés dans la formule « populations consommant plus de PNB que ce dont elles contribuent », formule admise par, presque, tous les statisticiens.

 

Je laisse de côté la montée des peurs, l’incertitude pesant sur le déroulement normal de la vie et l’impossibilité pour des gens « normaux » de comprendre les agissements des ceux qui les menacent – la résilience des sociétés occidentales a fait déjà ses preuves par le passé. Je vais survoler les aspects économiques qui instillent leurs effets sur le bien-être de ces sociétés. En Europe, bien sûr. « L'action de l'UE dans ce domaine est impérative car, outre l'impact sur les victimes et leurs familles, le terrorisme a un effet négatif sur le bien-être de la population, affectant la satisfaction de la vie, le bonheur, la santé et la confiance au sein des communautés. On estime que depuis 2004, le terrorisme a coûté à l'UE environ 185 milliards d'euros de PIB perdu et environ 5,6 milliards d'euros de vies perdues, de blessés et de dommages aux infrastructures. Cela nuit également au commerce, à l'investissement étranger direct et au tourisme. Parce que l'écrasante majorité des coûts économiques directs et indirects dus au terrorisme découle d'événements qui ont tué ou blessé des gens, les calculs qui en résultent sont simples : au cours des 15 dernières années, le terrorisme djihadiste a coûté aux Etats membres de l’Union Européenne près de 200 milliards d'euros. » (RAND Corporation for EPRS – European Parliamentary Research Service – PE 621.817, May 2018). Je laisse de côté les coûts induits par les attentats de Madrid, de Barcelone, de Nice, de Paris et d’ailleurs. Donc, sans doute, 15 à 20 Milliards annuellement. Et sans compter les coûts induits par les mesures de protection prises dans les aéroports, les gares ou même les centres commerciaux.  Mais on ne peut pas laisser de côté qu’ils étaient, tous, l’œuvre d’individus se réclamant d’une religion. On l’a dit cent fois, « tous les musulmans ne sont pas terroristes » mais raisonnons lucidement : de multiples enquêtes d’opinion (PEW, par exemple) effectuées dans plus de 50 pays disposant d’une population musulmane importante, montrent qu’un pourcentage de 5 à 7% de ces populations adhèrent aux thèses des terroristes islamistes. Ce qui fait, en Europe, un terreau de l’ordre de 4 à 600.000 personnes. Naturellement… ils ne sont pas tous terroristes (la liberté de penser est garantie …) mais si l’on prend 1% de ce terreau… on comprend que ce qui va forcément arriver « est écrit sur les murs »

 

Et le conflit israélo-palestinien (on a l’impression qu’il devient moins « israélo-arabe » vu la « collusion » de plus en plus évidente contre l’ennemi commun, l’Iran). Depuis 1948 on a tenté, maintes et maintes fois, de trouver une solution à ce conflit. En 1967 (après la « Guerre des 6 jours »), en 1977 (après le traité de paix Egypte - Israël), en 1981, en 1991 (« conférence de Madrid »), en 1993 (« accords d’Oslo »), en 2000 (Camp David – Clinton), en 2008 (offre Olmert), en 2014 (plan Kerry-Obama) et encore aujourd’hui, en attente du plan « du siècle » de Donald Trump. Rien à faire, les palestiniens veulent faire la paix non pas avec Israël mais sans Israël (voir le texte qui suit et que, par paresse, je ne traduis pas…). Et au fur et à mesure que les pays arabes se dégagent de leurs frères palestiniens, leurs seuls véritables supports (matériels mais pas seulement) sont l’Iran pour la lutte armée (Hamas, Hezbollah) et l’Union Européenne (pour délégitimer Israël sur tous les plans -boycott, assistance juridique internationale, maintien d’un état de guerre intellectuelle larvée contre, etc.,). Regardez (ne cherchez pas de trouver cette déclaration dans un des journaux français…) :

 

Mohamed Ben Salman, Prince Héritier Arabie Saoudite, New York 30.04.18  "Au cours des 40 dernières années, la direction palestinienne a manqué des occasions encore et encore et a rejeté toutes les offres qui lui ont été faites. Il est temps que les Palestiniens acceptent les offres et acceptent de venir à la table des négociations – ou, sinon, ils devraient se taire ("shut up their mouth") et cesser de se plaindre."

 

Avec la permission de Gatestone Institute

Palestinians: The Only Acceptable Peace Plan

by Bassam Tawil (Bassam Tawil is a Muslim Arab based in the Middle East.)

https://www.gatestoneinstitute.org/12586/palestinians-peace-plan (25.06.18)

The Palestinians want nothing to do with President Trump's plan: they know it will never satisfy their demands. The Palestinians are not opposed to the peace plan because of a dispute over a border or a settlement or a checkpoint or the status of Jerusalem. They are against Trump's plan - and any other peace initiative - because the Palestinians have something else in mind.

The two Palestinian parties, the Palestinian Authority and Hamas, may disagree on everything -- except the elimination of Israel. The only peace plan acceptable to current Palestinian leaders would be one that facilitated their mission of pursuing jihad against Israel to obliterate it.

In the past six months, Palestinian Authority President Mahmoud Abbas and his senior associates have not only refused to meet with any official from the US administration, they have also been waging a smear campaign of hate and incitement against President Trump and top US officials.

The Palestinians have never laid eyes on US President Donald Trump's plan for peace in the Middle East. The Palestinians know nothing about the plan, which still has not been made public. That fact, however, has not stopped them from categorically rejecting the yet-to-be-announced plan - a stance the Palestinians repeated this week as US Middle East envoys Jared Kushner and Jason Greenblatt visited Israel and a number of Arab countries to discuss the plan.

……….

So, the Palestinians have rejected something they know nothing about. What, then, is bothering the Palestinians about the Trump plan or any other peace initiative? Attempts by the US administration to arrange meetings with PA leaders in Ramallah to consult with them about the proposed plan have fallen on deaf ears. The Palestinians express zero interest in even seeing if they might find something good in the plan.

 

The kind of "peace" that the Palestinians are seeking is one that no peace initiative would ever provide. The Palestinians want a peace without, not with, Israel. The reason the Palestinians have a problem with the Trump plan is that they see it as an obstacle to their plan to eliminate Israel. The Palestinians know that the Trump plan - regardless of its details - will not facilitate their mission to destroy Israel. The Palestinians, in fact, see any peace plan presented to them - whether by Trump or anyone else - as an obstacle hindering their effort and dream to continue the jihad (holy war) against Israel and Jews. They do not want to have to say "No" to the Trump Administration; it is safer just to duck the issue, stall and buy time until a friendlier US administration comes along.

…….…

There is only one peace plan that the Palestinians will accept; it is the plan that enables them to achieve the "phased solution" of wiping Israel off the face of the earth.

……....

And if Jared Kushner and Jason Greenblatt wish to learn more about the true ambitions of the Palestinians, they would do well to take in a sermon at a mosque on some Friday or stop into a school in the West Bank and Gaza Strip. Perhaps then they would see for themselves that no peace plan in the world can, at the moment, counter the poison that is injected daily into the hearts and minds of the Palestinians and their children.

 

 

 

 

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26 juin 2018 2 26 /06 /juin /2018 15:08

40 ans après la publication du livre de B-H. Lévy (qui, à l’époque, a fait grand bruit), je me permets d’utiliser son titre (sans payer de droits d’auteur…). Je le fais car ce dont je vais vous entretenir s’inscrit dans une nouvelle forme de barbarie : on inverse les normes qui ont régi une partie de l’humanité depuis des lustres et on en instille de nouvelles dont on ne mesure pas les effets futurs. Le tout sous un prétexte présenté comme postulat, « toutes les cultures se valent, la diversité est une chance »

Les exemples que je vais prendre vous paraîtront, peut-être, curieux, mais si l’on y réfléchit on se rend compte qu’ils constituent autant de pièces de fond que l’on essaye d’adouber sans s’occuper du reste.

Nous sommes au Palais de l’Elysée, la nuit de la musique. Un jeune DJ arrive arborant, inscrit sur son tee shirt, « fils d’immigrés, noir et pédé » Comme s’il y avait de quoi être fier.

Mais cela n’a pas l’air de contrarier notre Président et sa femme, amusés (appréciant ?) par ce qu’ils voyaient. Il n’est pas exclu que l’on leur ait traduit les paroles, obscènes, scatologiques, ignobles de certaines chansons que l’on diffusait au Palais de l’Elysée. Probablement pas car ils parlent tous les deux, plus que correctement, la langue de Shakespeare. Faire cela au Palais de l’Elysée c’est de la barbarie. Mais acceptée par notre Président.

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A l’autre bout de l’Europe les peuples de plusieurs pays, effrayés par ce qu’ils pensent avoir à affronter (une invasion de populations exogènes -presque- en totalité adeptes d’une culture incompatible avec la leur) commencent à se lever et, démocratiquement, élisent des représentants de courants nationalistes. Cela, notre Président n’est pas prêt à l’accepter. Et, urbi et orbi, il condamne « la lèpre nationaliste qui monte en Europe »  (22.06.18). Cela parce que des peuples entiers surtout dans les pays de l’Est de l’Europe, ayant adhéré à l’Union Européenne mais qui ont connu les occupations allemandes et russes (pour évoquer les plus récentes) réfléchissent depuis plusieurs années au fait que, lorsque la crise économique a commencé il y a dix ans, personne ne semblait être en charge de l'économie. Ils réalisent que personne ne semble être responsable des crises provoquées par l’afflux massif de réfugiés et par les problèmes créés par l'immigration. Et que personne ne veut répondre comme du temps de Charles Martel à la crise provoquée par l'Islam conquérant.

Mais, la « lèpre » dont parle notre Président avance. Regardez l’Italie. Regardez l’importance de Gert Wilders aux Pays Bas. Regardez les changements intervenus au Danemark. Regardez l'antisémitisme croissant qui fait ressembler les écoles juives et les synagogues en France et en Allemagne à des bunkers armés. Quant à l’Espagne… premier pays pour ce qui est du développement d’un antisémitisme virulent sous le nom d’antisionisme, regardez : des actions visant le boycott d’Israël promues par « BDS[1] » - ont été approuvées par les Conseils Municipaux de plus de 60 villes parmi lesquelles : Barcelona, Casares (Malaga), Córdoba, Gijón, Madrid, Pamplona, Eulària (Ibiza), Santiago de Compostela, Seville, Zaragoza. (Spain: Ground Zero for Europe's Anti-Israel Movement by Soeren Kern June 23, 2018 https://www.gatestoneinstitute.org/12566/spain-anti-israel).

L’antisémitisme espagnol n’est pas une « lèpre ».

Notre Président, qui connaît le poids des mots, n’a pas utilisé le même terme pour les djihadistes. Selon des statistiques, 30% de ceux qui reviennent en Europe après avoir fait le djihad en Irak ou en Syrie) fussent-ils nationaux européens, comprennent ceux qui ont fait Nice ou Bataclan ou Barcelone ou qui assassinent, en France, des juifs car juifs ou violent une nuit de Noël des femmes blanches à Cologne ou Hambourg. La barbarie à visage humain quand elle est d’origine djihadiste (ou simplement musulmane) n’est pas une « lèpre ». Qu’on se le dise.

Ah, mais. Notre hyperactif Président ne peut pas rester indifférent aux « actes «odieux commis pas l’armée israélienne contre des manifestants pacifiques à Gaza » Il serait trop long de discourir du sujet. Le résumé le plus court « Certains conflits géopolitiques sont moralement compliqués. La guerre entre Israël et Gaza ne l'est pas. Il possède une clarté morale non seulement rare mais atroce. [...] Pour le Hamas, la seule chose meilleure que les juifs morts sont les Palestiniens morts. (C.Krauthammer  www.jewishworldreview.com. January 2, 2009). Il y a presque dix ans. Et notre Président ne l’a pas encore compris

La barbarie à visage humain. Cliché (galvaudé ?) : les israéliens on transformé des déserts en greniers. Au Sud d’Israël, par exemple, du côté de la frontière avec Gaza. Les palestiniens de Gaza, jamais à court d’une bonne idée, ont envoyé depuis quelques semaines des centaines de cerfs-volants incendiaires (certains avec des explosifs) :

 

Le résultat : des milliers d’hectares de cultures diverses incendiés, un mini désastre écologique :

Rassurez-vous, aucune organisation écologiste, ni les verts du monde entier, personne pour protester contre ce qui est de la barbarie. Ou appeler « lèpre » ce qui monte de Gaza (mais pas seulement de là), je veux dire refuser le droit aux israéliens d’avoir leur Etat.

Mais, comme on le sait bien, les israéliens savent réagir. Comment ?

Regardons une séquence TV (23.04.18) :

Un dernier mot : on vient, heureusement, de découvrir en France un groupe qui se préparait à attaquer avec moult armes à feux, explosifs et autres, des objectifs musulmans à l’occasion du prochain (car il y en aura un…) attentat. Des nuits de Saint Barthélémy qui se préparent ?

 

[1] Le BDS = Boycott Désinvestissement Sanctions est un phénomène mondial engendré par  des antisémites modernes. Qui part  de l'acceptation de l'improbabilité de vaincre Israël par le biais militaire  - confrontation ou attaques terroristes. L'objectif est le même : l’éradication du pays juif de la rivière à la mer. BDS essaie de pousser la communauté internationale à condamner Israël comme un État paria et ostraciser tous ceux qui le soutiennent : les sionistes. Les Juifs. (Angel Mas, Président ACOM – Espagne)

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14 juin 2018 4 14 /06 /juin /2018 15:04

Deux évènements d’importance pour l'Europe et pour le monde se sont succédé à courte distance et, les deux, avaient comme protagoniste principal Donald Trump : le G7 et la rencontre de Singapour avec le dictateur Nord-Coréen. Les deux méritent que l’on en réfléchisse, eu égard à leurs probables conséquences.

Mais avant de les regarder de près il me semble que l’on devrait essayer de comprendre de quoi il s’agit : on en a tellement par dessus la tête de tout ce que les « talking heads » disent de M. Trump qu’il me paraît normal de le caractériser en quelques mots. Ce que faisant n’enlève rien a tout ce que l’on dit en mal de ce Monsieur avec un unanimisme jamais rencontré dans la presse mondiale. La seule comparaison qui vient à l’esprit ce sont les relations dithyrambiques de la presse communiste dans la période du « culte de la personnalité du petit père du peuple », je veux dire de Staline. Car, convenons-en, ce qui se passe avec D. Trump est un culte de la personnalité à l’envers, tous et toutes, s’évertuant à décrire, en long et en large, les poux qu’il a sur sa tête.

Mais ce Monsieur n’est intimidé par personne. Pas par les experts (fussent-ils lauréats du Prix Nobel) qui ont tous prévu une catastrophe financière mondiale pour le cas où il aurait pu être élu, pas par le « deep state » (et ses fers de lance du FBI ou de la CIA ou d’ailleurs), ni par ceux des leaders mondiaux qui se sont compromis avec l’Administration Obama en poussant à l’apaisement avec l’Iran en lui donnant, pour rien, le droit à la bombe un peu plus tard. Pour en finir, tout ce qu’il est en train de faire (on verra plus loin) correspond parfaitement à ce qu’il a dit vouloir faire pendant le quinze mois de campagne électorale.

D’abord le G7. Faisons court, il s’est agi, en réalité, d’un G6 + G1. Les sujets prévus pour la discussion montraient clairement la ligne de clivage entre les partisans du multilatéralisme et le tenant de « America first » Il était clair comme de l’eau de roche qu’il n’y avait pas de compromis possible car, soyons justes, les six pays du G6 ont tous une balance commerciale positive avec les Etats Unis. Que cela vienne uniquement de l’intelligence économique ou autre de l’Europe, du Canada ou du Japon et aucunement des barrières auxquelles les exportateurs américains se heurtent à l’entrée des mêmes pays semble une vue d’esprit. Et ce ne sont pas les réunions -précédant la rencontre au Québec- des européens en vue de bâtir une ligne de résistance commune face aux Etats Unis qui pouvaient améliorer le climat vu les injonctions et les menaces qui les ont conclues. Faisons simple : la balance commerciale de l’Europe pour 2017 (zone Euro) fait montre d’un excédent de plus de 300 Milliards de $ dont un peu plus de la moitié vient des Etats Unis. Mais… les États Unis restent la plus grande puissance mondiale et son marché intérieur le plus grand au monde (surtout si l’on prend en compte les 750 milliards de $ de dépenses pour la défense – 12 à 15 fois plus que la France ou l’Allemagne). Face à ces vérités (excédent commercial énorme et dépenses pour la défense loin des contraintes de l’OTAN soit 2% du PNB) les qualificatifs inconvenants utilisés  par  notre  Président  pour  vilipender       M. Trump n’avaient aucune chance de l’amadouer. Notre président, qui devrait appliquer à l’Europe (vis-à-vis des Etats Unis) ce qu’il a reproché à l’Allemagne le 10 mai 2018 quand il a reçu le Prix Charlemagne : « le fétichisme perpétuel pour les excédents des budgets et des comptes courants car ils sont toujours  à  la charge  d’autres »  Pourquoi  s’en  prendre à       M. Trump qui ne pourrait que faire siens les mots de notre Président ?

Et n’oublions pas, le sieur n’est intimidé par personne. Et qu’il procède selon le dicton « quand les blanches colombes sont fatiguées les aigles volent toujours » Les blanches colombe sont les promoteurs du multilatéralisme et qui laissent d’autres en payer le prix. Les résultats de l’échec annoncé du G6+G1 se verront rapidement et, malheureusement, surtout en Europe car l’idée qu’elle puisse se passer du marché américain est absolument farfelue. Remarquez, M. Trump a traité de la même manière (en fait, plus brutalement) le principal fournisseur des Etats Unis (la Chine) dont la balance commerciale est  excédentaire de plus de 350 Milliards de $ ! Cela étant, imputer la responsabilité de l’échec de la réunion du Québec aux Etats Unis traduit aussi l’hypocrisie de l’Europe, du Canada et-aussi- du Japon. Il suffit de comparer leur dépenses (en % du PNB) pour la défense pour comprendre que l’Europe (mais pas seulement) tire avantage du « parapluie » américain (plus de 120.000 soldats américains pour « défendre » l’Europe contre son voisin de l’Est[1]…).

Le deuxième événement –la rencontre de Singapour. Décriée avant, décriée après, avant avec la prévision du mois de mars « elle n’aura pas lieu » (NYT, WAPO, LAT j’en oublie pas mal …), « on vous l’avez bien dit » quand M. Trump (The Art of the Deal…) a fait semblant de l’annuler et « aucun résultat » quand elle s’est tenue. Une comparaison s’impose : quand l’Union Soviétique a construit en 1956 le mur de Berlin, J.F. Kennedy y est allé pour dire « Ich bin ein Berliner » Et rien ne s’est passé ensuite. Sauf 35 ans de terreur dans la « République démocratique Allemande ». Quand Ronald Reagan, à Berlin, en juin 1987 s’est écrié « Mr. Gorbachev, tear down this wall » deux ans après le mur a été détruit et le système soviétique a implosé.

Pourquoi cette comparaison ? Quand M. Obama -pour des raisons que l’on est encore en train d’élucider mais supposons-les honorables- a voulu obtenir de l’Iran de conclure le fameux JCPOA (ni traité, ni accord, rien de signé, même pas un acte d’exécutif pour les Etats Unis - « Joint Comprehensive Plan of Action– donc, résiliable à tout moment par un acte exécutif) il a commencé par céder au chantage de ce pays. A un pays au seuil de l’écroulement économique, en annulant les sanctions qui l’avaient mis à genoux, il a ouvert des possibilités de redressement inouïes à condition qu’il décale de quelques années son accès à la bombe. Sans s’occuper de ce que ce pays faisait   au  Proche  Orient : n’ayons  pas peur des mots,             M. Obama qui a reçu le Prix Nobel de la Paix après le commencement de son mandat en 2009 sans avoir rien fait, a sur ses mains le sang de presque 500.000 syriens.

Vient M. Trump. Courant 2017 il se trouve devant le chantage de la Corée du Nord qui clame, fort et partout, disposer d’engins nucléaires et de missiles balistiques et a la possibilité d’atteindre les Etats Unis. M. Trump a compris que pour la dynastie KIM disposer d’armes nucléaires était gage de survie. Il a réussi à lui faire admettre un changement de paradigme : si la Corée du Nord gardait ses armes nucléaires elle pourrait, un jour, disparaître de la face du globe.

Hein ? Faut pas jouer au plus bête… Et voilà M. Trump qui commence par s’attaquer à la Chine : déficit commercial, aventurisme en Mer de Chine, soutien sous la table de la Corée du Nord, non respect des sanctions approuvées par l’ONU, etc., Devant la mauvaise foi une dernière menace : lui interdire l’utilisation du système bancaire/financier utilisant le $. Dès que deux petites banques chinoises étaient interdites… la Chine a arrêté les livraisons de pétrole et les achats de minéraux et charbon (seuls produits exportés par la Corée du Nord). Et la Corée du Nord a fait savoir qu’elle était disposée à parler… Car M. Kim avait compris l’alternative : accepter de renoncer aux armes nucléaires ou voir son pays détruit, par les sanctions mises en place au départ ou par la force incomparable des Etats Unis. Et pour qu’il n’y ait pas de malentendu, M. Trump n’a pas fait les choses comme son prédécesseur : levée de sanctions d'abord, en leur laissant des options nucléaires pour plus tard, avec la capacité de faire du terrorisme tout du long.  Parions que parmi les choses auxquelles le Coréens du Nord auront à s’engager seront aussi des interdictions de collaborer avec les iraniens ou les syriens pour le nucléaire militaire.

M. Kim est arrivé à Singapour en demandeur. Ce qui l’a fait changer (sauf erreur de jugement de l’auteur de ces lignes…) ce ne sont pas les menaces proférées à l’encontre de la Corée du Nord depuis plus de 25 ans par les trois présidents américains précédents (Clinton, Bush et Obama). Ce qui l’a fait changer c’est, d’un côté, la perspective d’un désastre économique immédiat (agissements de la Chine) et d’un autre côté, l’évidence d’un nouveau président américain prêt a faire ce qu’il avait annoncé.

Naturellement, il ne faut pas insulter l’avenir. Il se pourrait que la Corée du Nord essaye de nouveau de tricher. Que Dieu nous en garde car les Etats Unis de M. Trump ne semblent pas vouloir se laisser faire. Et on devrait se souvenir qu’il ne s’agit pas d’une situation « MAD » (Mutual Assured Destruction ») comme celle qui a prévalu pendant plus de 50 ans entre les Etats Unis et l’Union Soviétique.

 

 

 

[1] Peu prou, en 2016 le nombre de soldats américains en Europe est d’env. 120.000 –jusqu’à 300.000 à la fin du « cold war » ; le nombre total soldats armées américaines 1.400.000 ; peu ou prou, coût présence Europe env.10% soit 75 milliards de $ annuellement ; de 1945 à 2015 les Etats Unis ont dépensé en Europe, peu ou prou, quelques quatre milles milliards de $.

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